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Un visiteur
4,0
Publiée le 12 décembre 2008
A partir des bases du nouveau roman, Resnais s'est amusé à créer. Peut-on en dégager quelque chose, hormis la perfection des mouvements et du décor: Les mouvements d'abord foisonnent, presque aussi bien liés que ceux d'Ophuls puis on passe aux plans fixes (captant soudain l'attention) lors des moments du film dit "mentaux". Pour le scénario en revanche, rien n'est sûr: Un homme joue tel un psychanalyste à travailler la mémoire d'une femme qui, comme son entourage, possède une attitude absente, pour lui remémorer une idylle passée. Il veut en outre la reconquérir et la sortir de ce milieu apparemment néfaste sur le caractère. Cette dernière a un peu peur de cet amour comme Cendrillon: elle devra changer de mode de vie et laisser les siens, la comparaison peut etre faite sur deux instants: - La perte dans le parc de la chaussure - Le rendez-vous final, exigé à 0h00. Pour faire retrouver la mémoire à son opposante, le héros tentera la persuasion verbale mais aussi matérielle avec une photographie. Il trouvera un élément perturbateur sur son chemin, un autre homme, au corps raide et élancé lui proposant un jeu (le 7, 5, 3, 1), situation proche de celle de l'échiquier de la mort du 7ème sceau, ou ce dernier est sûr de l'emporter lui assurant l'emprise du microcosme Sur un plan personnel une des multiples interprétations du film, est réellement interessante à savoir que l'homme débarquant dans le château bavarois, connait le lieux (pour preuve il semblerait qu'il ai déja prit des clichés de la femme dans le passé et cela maintes et maintes fois, démontrant d'une part l'intemporalité du film car les personnages ne vieillissent apparemment pas, même si la photographie corrobore à l'inverse l'idée d'une oeuvre moderne) et qu'il s'y trouve en tant qu'homme (un réalisateur?) à la recherche d'une création cinématographique, une sorte d'oeuvre dans l'oeuvre en fait, car il n'imposerait pas à la femme un passé mais une création d'actrice.(la fin est plus haut
"L'année dernière à Marienbad" est assurément un film important. Plus de cinquante ans après sa sortie il continue à diviser et sa vision demeure toujours un choc qu'il soit négatif ou positif. Les qualités de "Marienbad" apparaissent essentiellement après la vision du film qui il faut bien le reconnaitre agaçante dans un premier temps devient rapidement soporifique si un réel effort de concentration n'est pas effectué par le spectateur. Emanant de la jonction des cerveaux tortueux d'Alain Robbe-Grillet et d'Alain Resnais adeptes tous les deux de la déstructuration du récit proposée par le nouveau roman depuis 1955, le film constitue un exercice de style intellectuel difficilement accessible. Un film important certes mais sûrement pas un grand film. D'abord rejeté puis objet de toute la curiosité des élites bourgeoises une fois le lion d'or à Venise récolté en 1961, "Marienbad" a donné lieu depuis lors à des études très fouillées pour trouver un chemin dans le labyrinthe de son intrigue. C'est une plongée dans l'espace temporel qui est proposée par un scénario jouant essentiellement sur la confusion mentale d'un individu (Giorgio Albertazzi) qui dans un rêve cherche à concrétiser un amour qu'il n'a fait qu'entrevoir ou purement imaginer. Mais ici la mécanique bien huilée des fantasmes qui habitent les rêves s'est enrayée sans doute à cause d'un conflit moral hantant le sujet et le poussant à chercher désespérément le consentement de la femme brune de ses désirs (Delphine Seyrig). La femme peut-être mariée semble jalousement gardée par son hypothétique époux (Sacha Pitoëff) qui se dresse régulièrement devant l'homme à l'accent italien comme un sphinx, le défiant à un jeu de logique (variante du jeu de Nim), sésame hypothétique pour poursuivre plus loin l'aventure. Incapable de trouver la solution, le candidat amoureux doit convaincre la belle qu'elle a déjà cèdé dans le passé à ses avances. Le film tourne ainsi en boucle de manière entêtante jusqu'à ce que les phrases répétées à l'envi finissent par graver dans le cerveau de la jeune femme brune une image lui rappelant un passé qu'elle n'a peut-être jamais vécu. L'attitude passive ou robotique de tous les autres acteurs semble confirmer la thèse que "Marienbad" se déroule dans le domaine du rêve. D'autres explications sont bien sûr possibles comme celle d'un film en train de se faire où l'un des acteurs tenterait à l'intérieur même de la pellicule de prendre le contrôle du film en lieu et place du réalisateur. L'ensemble pourrait alors être vu comme la métaphore du dilemme entre Robe-Grillet et Resnais pour le contrôle de leur œuvre. C'est le grand mérite de "L'année dernière à Marienbad" de s'offrir à toutes les études quant à son interprétation. Mais le chemin de croix que peut représenter pour certains sa vision lui interdit l'accès au statut de chef d'œuvre incontesté du cinéma et l'abandonne au destin plus confidentiel de sujet d'étude permanent ce qui en lot de consolation reste le meilleur passeport pour éviter de sombrer dans l'oubli. C'est peut-être d'ailleurs ce que voulaient ses deux auteurs. Le décalage temporel a été bien des fois abordé au cinéma et ainsi de "Vampyr" de Carl Theodor Dreyer (1932) à "Inception" de Christopher Nolan (2010) en passant par "Shining" de Stanley Kubrick (1980) ou "Eternal sunshine of the spotless mind" de Michel Gondry (2004), "L'année dernière à Marienbad" est entouré de prestigieux travaux qui quoique souvent plus ludiques ou accessibles réservent aussi leur part de mystère tout comme le domaine insondable de nos rêves.
Un film assez terrifiant, à l'époque ou sortaient quand même les 101 Dalmatiens et les canons de navarone, on promettait que tout le cinéma allait devenir comme ça et qu'on allait se faire suer grave au cinéma pendant des générations ! c'est très "mode" (de l'époque) très branché , ça n'a aucun intéret et ça ne raconte rien, n'apporte rien ! très nouvelle vague, très anti populaire (plus qu'élitiste) ! tout ce qu'il faut pour figurer en bonne place dans les encyclopédies et les festivals ! Resnais a ensuite fait de grandes choses regardables, mais il a fallu attendre !
Œuvre complexe proche du cinéma expérimental, ce poème filmé dont scénario et dialogues sont signés Alain Robbe-Grillet déroute autant qu'il séduit. Bénéficiant de plans, de décors, de costumes, d'une lumière et d'une mise en scène absolument extraordinaires, porté par une Delphine Seyrig envoûtante, ce film à la narration totalement déconstruite fit date dans la carrière d'Alain Resnais, et dans l'histoire du cinéma de manière plus générale. Le long-métrage, qui raconte le face-à-face entre un homme et une femme en désaccord sur leur supposée rencontre passée, emprunte des chemins si divers que chacun y trouvera des interprétations faisant écho à ses propres références.
C'est une œuvre très originale et difficile d'accès. Un film mental et sensoriel, autour de du désirvet de l'amour, la possession et l'absence, le vide de l'existence, le rêve.Tout les contraires sont invités au service d'une mise en scène glaçant et sophistiqué dans ce château où déambulent des personnages élégants et énigmatiques. Après un début vraiment difficile, on finit par être envoûté par cette peinture froide autour de ces deux êtres. Un film qui peut être autant adoré que détesté. Est ce que j'ai aimé ? Plutôt non, est ce que j'ai été intéressé ? oui sans aucun doute
J'ai vu un film... "L'année dernière à Marienbad"... C'est un film réalisé par Alain Resnais, qui a été récompensé à la Mostra de Venise réalisé en 1961. Ce film expérimental a une narration complexe, une esthétique visuelle très (trop ?) stylisée et des dialogues obsédants et répétitifs...
L'histoire se déroule dans un château mystérieux où un homme tente de convaincre une femme qu'ils se sont rencontrés l'année précédente à Marienbad, bien que la femme ne se souvienne pas de lui...
Il faut une grande attention... Et une grande patience (1h30 qui paraissent beaucoup plus)... pour accepter les partis pris de cette histoire non-linéaire et à des séquences, posées comme des tableaux. Il est à noter la performance de Delphine Seyrig, fascinante...
Malgré tout, la narration ambiguë et déconcertante n'a pas aidé... Le film est difficile à suivre. Et son approche expérimentale peut ne pas convenir à tous les goûts. (je me suis clairement ennuyé... 😅)
Chef-d'œuvre d'intelligence et d'audace expérimentale pour les uns, coquille au formalisme désuet, vide ou absconse, pour les autres, ce film a beaucoup divisé lors de sa sortie et continue de diviser. Après avoir sollicité Marguerite Duras pour le scénario de son précédent long-métrage, Hiroshima mon amour, Alain Resnais s'est tourné vers Alain Robbe-Grillet pour le scénario de celui-ci. Scénario très "Nouveau Roman", donc. Monologues incantatoires, descriptions détaillées du quotidien, répétitions et variations, jeux sur la réalité et l'imaginaire. Pas de dramaturgie classique. Pas de certitudes narratives pour le spectateur. Mais un dispositif mental où l'on entre, ou pas. Un dispositif ouvert aux conjectures et interprétations multiples. Où il est question de vide existentiel, de séduction, d'amour, des choses du conscient et de l'inconscient... Pour peu que l'on soit intrigué et pas rebuté d'entrée, pour peu que l'on accepte un temps d'adaptation, alors on peut goûter, de plus en plus au fil des minutes, le charme unique de ce film, la cohérence totale de cette expérience de cinéma. On peut apprécier sa qualité littéraire, son rythme envoûtant, sa langueur trouble, inquiète ou passionnée, son orchestration minutieuse, ses travellings d'une élégance folle, sa poétique des espaces, son dédale d'images et de sons via un montage déroutant, son noir et blanc magnifique... Mais aussi son esprit de construction, déconstruction, reconstruction, entre passé, présent, futur. Et surtout sa volonté de sortir de l'inertie et du vide. Cela semble être à la fois la volonté du personnage de l'homme à l'accent italien et celle du réalisateur, Alain Resnais, pour ce film, pour tous ses films d'ailleurs. Sortir des sentiers battus, aller vers l'inconnu, accepter de se perdre pour mieux se trouver ou trouver l'objet de ses désirs. C'est toute la beauté de cette écriture filmique inédite, mystérieuse et fascinante.
Sans doute l'un des films les plus curieux d'Alain Resnais, qui explore à fond la veine hypnotique, mélangeant passé et présent dans une sorte de théâtre expérimental. Le style est vraiment particulier et il faut s'accrocher pour adhérer à l'histoire et au procédé, entre la musique lancinante et l'usage de la voix off presque en permanence. Évidemment, c'est un style et un cinéma d'un autre âge, avec un jeu d'acteurs minimaliste et des effets de mise en scène onirique (par ailleurs plutôt réussis dans l'ensemble), Resnais donnant le sentiment de développer un long pensum sur un sujet finalement très sommaire. Le film n'est pas inintéressant, mais il n'est guère surprenant qu'il puisse être aussi fascinant que repoussoir pour beaucoup.
De la rencontre entre Alain Resnais et Robbe-Grillet est né un film forcément avant-gardiste, élitiste, incontestablement original mais, pour qui ne parle pas le langage des auteurs, inévitablement hermétique. Sur le fond comme sur la forme, le film déconcerte et déroute, agace et ennuie en vertu d'un mode de narration, d'un formalisme et d'une direction d'acteurs très singuliers pour ne pas dire inintelligibles. Pour ma part, passé la curiosité initiale, je suis resté à la porte.
Dans un château et son parc, aux contours géométriques, des personnages, comme des ectoplasmes en tenue de soirée, figés et indéfinis, semblent eux aussi faire partie du décor, décor unique dans lequel un inconnu poursuit une femme de ses souvenirs. C'est le plus souvent par de longs monologues que l'inconnu tente de convaincre Delphine Seyrig qu'ils se sont rencontrés l'année précédente à Marienbad. Elle ne se souvient pas, lui se trompe peut-être et tous les deux errent dans les couloirs luxueux du château, fantômatiques et étrangement compassés. Dans cet univers mondain et hiératique qui constitue la base de l'esthétique baroque du film, le propos m'a échappé complètement, trop complexe, et cette forme d'intellectualité et de mystère ne m'a pas séduit.
Contemplation, symbolisme, lenteur, beauté... Mais pourquoi avoir rendu tout ça flippant et gloque ? L'histoire est au final assez bête, alors pourquoi lui avoir enlevé toute sa crédibilité avec un montage digne d'un film d'horreur ? C'est dommage parce que la mise en scène est magnifique, certaines idées sont brillantes. Mais en pratique, on s'ennuie. Les acteurs sont... Mous, pour choisir un des nombreux adjectifs négatifs qui me viennent en tête. Comme l'héroïne qui a visiblement oublié son histoire, moi je vais essayer d'oublier ce film.
L’Année dernière à Marienbad porte en lui les germes du grand cinéma de Marguerite Duras, preuve s’il fallait en trouver une de la proximité de ladite autrice avec le mouvement du Nouveau Roman en dépit des distances affichées. Et si L’Année dernière à Marienbad porte autant, c’est qu’il est beaucoup, qu’il invente une forme visuelle et langagière dont la prouesse principale tient à l’articulation d’une démarche libertaire et d’une somme de cloisons contre lesquelles se débattent des personnages. Personnages pris entre profondeur douloureuse – les principaux – et artificialité faisant d’eux des fantoches – les autres. Devant ce spectacle d’une humanité à l’agonie, perdue dans une réalité incertaine que perturbent les fantasmes individuels, nous ne pouvons qu’éprouver un malaise, un bien fascinant malaise, conscients de trouver là non ce que nous étions venus chercher mais ce que nous redoutions encore d’exprimer et d’affronter : l’effondrement du sens commun. Car la seule communauté proposée par le long métrage d’Alain Resnais est celle d’une agrégation de solitudes qui s’éprouvent dans la douleur de substituer à l’indicible une somme de rituels, de raccorder leurs passions à celles immortalisées par les statues de pierre du luxueux hôtel. Le long métrage ne cesse de bouger, il arpente les couloirs d’un vaste labyrinthe comme lui-même engagé dans une quête de l’autre absent ou spectral. Aussi pourrions-nous en proposer une lecture psychologique (ou psychologisante), la succession de plans dessinant un espace mental, à l’instar du court métrage Toute la mémoire du monde (Alain Resnais, 1956), dont le cœur serait un grand trou noir dans lequel s’engloutissent, lentement mais sûrement, tous les personnages.
Le film vaut pour sa recherche esthétique poussée, originale et réussie, en noir et blanc, que ce soit pour les décors ou les mouvements de la caméra. Par contre, ce cinéma expérimental, qui avoue traiter de l'ennui dans une station thermale, est vraiment très très contemplatif...
Difficile de critiquer un tel classique du cinéma français mais avec sa longue exploration de couloirs somptueux,et son thème qui traite du rêve d'un homme qui aime une femme inaccessible,qui ne se souvient plus de lui. Il essaie de l'atteindre. Lorsqu'il croit l'avoir fait, elle s'est déplacée sur une autre pointe du temps, un autre souvenir. Est il sur que c'est elle qu'il aime ? Est-il sûr de l'avoir rencontré ? Tout ceci fait que ce film reste passablement ennuyeux malgré tout ce que l'on peut en dire .
Un film qui laisse le spectateur libre d’interprétation : s’agit-il d’une histoire rêvée, vécue, refusée ? Le baratin insistant et persuasif aura-t-il raison de l’emprise d’un mari qui gagne toujours ? Ou refus d’un passé trop engageant ? Un film hermétique, énigmatique qui laisse le spectateur perplexe. L’univers singulier du texte d’Alain Robbe-Grillet tourné en Bavière, au château de Nymphembourg. Lion d’Or à Venise en 62.