En plein cœur de l'Amérique, deux jeunes voisins, Susie et William sont amoureux mais ont du mal à s'avouer les sentiments qu'ils éprouvent l'un envers l'autre, surtout que William souhaite lui partir à l'université...
Alors dans une période faste de sa carrière, David W. Griffith retrouve sa muse Lillian Gish pour "True Heart Susie", où il dépeint le portrait de ses deux jeunes amoureux. Sans atteindre la maestria et la puissance dramatique d'oeuvre comme "Way Down East", "Orphans of the Storm", voire même "Broken Blossoms" "True Heart Susie" s'avère tout de même une bien jolie réussite où Griffith dresse, avec tendresse et tristesse le portrait de ces deux jeunes voisins.
D'abord ensemble, il va les montrer séparé par les aléas de la vie (ici les études) qui vont voir leur amour mis en péril. Là où beaucoup de metteurs en scène seraient tombé dans la niaiserie lourde, Griffith rend cette passion belle, attachante, sincère, mélancolique et non dénué d'un certain charme. Il met en avant la façon dont l'amour va pousser Susan à ne jamais perdre espoir et à espérer, malgré les actions de William allant dans le sens contraire.
Et puis Lillian Gish... Quel charme, quelle grâce et quelle élégance ! D'un simple regard elle fait ressortir toute l'émotion de son personnage (comme dans les autres mélodrames qu'elle a tourné avec lui) et Griffith sait parfaitement comment bien mettre sa muse en valeur et capter ses émotions. Face à elle, Robert Harron livre lui aussi une belle composition, mais c'est à l'image de sa muse que Griffith réalise son film, tout en délicatesse.
Derrière ce titre français mal traduit et peu convaincant se cache une très belle oeuvre de Griffith qui s'avère, à l'image de sa muse, attachante et délicate et, sans atteindre la puissance ses plus grandes oeuvre, ni la réputation d'autres de ses films, mérite totalement que l'on s'y arrête.