Roger Spottiswoode ("A l'aube du sixième jour" avec Schwarzy) mitonne un film d'espionnage à sa manière : beaucoup d'explosions pour peu de charisme de la part des acteurs. Seule la musique (le thème général) de David Arnold ("Independance day" et "Godzilla", c'est lui !) mérite le détour.
Le scénario, ersatz de "Goldeneye" (son prédecesseur), peine à exister : un magnat international de la communication serait impliqué dans une affaire entre l'Angleterre et la Chine. Bond mène son enquête.
Pierce Brosnan, bien qu'effacé, arrive à nous faire rire lorsqu'un dialogue tombe à pic. Michelle Yeoh ("Tigre et dragons", "Mémoires d'une geisha" de Rob Marshall) ne sert à rien et Tery Hatcher ("Tango & Cash") attire notre attention pour un moment trop court, hélas (pas étonnant que Konchalowsky l'invite aux côtés du duo Sly/Russell) !
Le méchant principal, incarné par Johnathan Pryce ("Brazil", "Evita", la trilogie "Pirates des Caraïbes"), est charismatique, mais que dans un sens : pas manichéen, il s'impose et fait un peu penser à Walken pour son jeu, pas assez développé sans doute. Le deuxième méchant est plus charismatique, s'impose davantage, et c'est vraiment le seul qui vole la vedette à Pierce Brosnan : il s'agit de Gerard Butler (plus connu dans "300" ou "Rock'N'Rolla") !
C'est Barbara Broccoli (la fille d'Albert R.) qui reprend le flambeau de son père, depuis son "Dr No" de Terence Young. Michael G. Wilson, demi-soeur de Barbara est présent depuis "L'espion qui m'aimait" avec Barbara elle-même. "Demain ne meurt jamais" est dédié à Albert R. Broccoli, mort l'année précédente et non présent pour le dixseptième épisode, "Goldeneye".
"Tomorrow never dies" reste, avec un Spottiswoode extravagant, un James Bond digne de son nom, quoiqu'un peu moins bon que l'opus précédent. Il n'en reste pas moins un divertissement assuré de part en part, grâce au travail de Roger. Merci, et reviens vite. Pas le meilleur, mais pas le pire de la saga.
Spectateurs, attention aux super-explosions !