Dix-huitième aventure de James Bond, seconde pour Pierce Brosnan, réalisée par Roger Spottiswoode et sortie en 1997, est très bonne et est même, pour moi en tout cas, la meilleur de la franchise (j'hésite toujours avec "Meurt un autre jour" que je trouve également très bon). Eh oui, n'en déplaise aux fans, l'ère Brosnan est mon ère préférée, beaucoup plus moderne par rapport aux précédents films mais aujourd'hui très ancré dans son époque avec un certain aspect kitsch, ce qui lui donne tout son charme ! En effet, outre mon attrait particulier pour les années 90, j'apprécie beaucoup cette ère car l'agent britannique évolue enfin, enfin plus précisément son entourage et ses mœurs. J'avais déjà évoqué M dans ma critique de "GoldenEye" mais nous avons ici un autre personnage féminin très important mais surtout très fort qui est la James Bond Girl, incarnée par Michelle Yeoh, qui donne d'ailleurs encore plus de dimension à son personnage. En effet, nous avons enfin une James Bond Girl qui sert réellement à quelque-chose ! Même si la saga tendait vers ce changement de film en film, c'était toujours assez timide, alors que là nous avons un véritable duo formé avec James Bond, les deux étant aussi compétents l'un que l'autre. Ce qui nous donne des scènes d'action réellement explosives, comme la scène de course-poursuite à moto qui est particulièrement jouissive. De plus, c'est un choix intéressant puisque le film adopte certains codes du cinéma d'action hongkongais qui se mixent très bien à ceux de la saga ! Fin 90's, c'est aussi la Cool Britannia avec un Brosnan toujours dans le style Moore, c'est-à-dire avec classe et humour noir mais c'est également la mort de Lady Di et de l’ampleur de plus en plus massive et destructrice que prennent les médias, la presse people et les paparazzis. La saga adaptant toujours l'intrigue de ses films en fonction de leur contexte, nous avons alors ici un antagoniste mégalo qui veut contrôler la presse mais surtout créer des conflits afin d'en avoir l'exclusivité, ce qui rappelle d'ailleurs également beaucoup le rôle de la télévision dans la Guerre du Golfe quelques années plus tôt. Alors oui, c'est un sujet qui n'a pas très bien vieillit et qui peut très rapidement tomber dans le ridicule mais ce n'est finalement pas plus bête qu'un énième méchant du SPECTRE qui veut dominer le monde. Dans cet opus, nous avons également d'excellentes scènes, comme la course-poursuite dans le garage en BM, qui remplace petit-à-petit l’iconique Aston Martin (du moins, pendant l'ère Brosnan), ou encore la très efficace scène d'ouverture. Concernant le reste du casting, nous avons Jonathan Pryce, Götz Otto, Teri Hatcher (qu'on ne voit d'ailleurs que trop peu !) etc. qui jouent très bien. "Demain ne meurt jamais" est donc, me concernant, l'indispensable de la franchise !