Une 18ème mission agréable et divertissante. Pierce Brosnan cède aux sirènes d'Hollywood et une énième aventure de Bond est mise en chantier. Bye bye Martin Campbell et bonjour à Roger Spottiswoode, très grand habitué du cinéma d'action. Après le carton de Goldeneye, la mission semble difficile mais pas pour autant inaccessible. Alors mission remplie ou avortée ?
Changement de décors total dans cet opus. Exit les vilains russes de l'URSS et dites bonjour à la Chine grandissante et florissante des années 90 où de méchants Allemands préparent un sale coup. Tradition oblige, nous retrouvons l'agent 007 aux prises avec un ennemi qui manipule ce qui s'annonce comme une des armes les plus impressionnantes du XXIème siècle : les télécommunications. Houhou... tremblez MI6, vous allez avoir fort à faire avec le mania des médias Eliott Carver, un type qui entend révolutionner les médias. Hélas, tout le monde ne s'appelle pas Steve Jobbs ou Bill Gates et ce pauvre petit Eliot n'avait, semble-t-il, pas prévu que Bond s'invite à son show. Cet opus diffère assez du précédent puisqu'il propose une histoire plus orientée action et moins axée sur le papotage. L'histoire d'une potentielle nouvelle guerre entre deux puissances n'est pas un scoop dans l'univers 007, en revanche les motivations du bad guy de cet opus restent pour le moins incongrues. Sans réellement en dire plus, on peine à croire au projet du grand méchant de cet opus, ce qui ruine un tantinet le peu de sérieux qu'il pouvait rester à ce film. Pour autant, cet opus ne déroge pas à la règle puisque les films de l'univers Bondiens sont réputés pour les lieux très identifiables où ils sont filmés, et cette énième aventure ne fait pas exception avec pas moins de six pays divers et variés. Une histoire intéressante, certes gâchée par le méchant pas assez "méchant" mais pas pour autant déplaisante.
Côté casting, nous retrouvons le superbe Pierce Brosnan dans le rôle de James Bond pour la deuxième fois. Toujours à l'aise, plus détendu et moins crispé que dans Goldeneye, on le sent plus dans la peau de son Bond, toujours taquin et froid quand il faut l'être. Les James Bond Girls interprétées par Michelle Yeoh (Tigre et Dragon) et Teri Hatcher (Lois et Clark, Desperate Housewives) sont toutes deux intéressantes même si elles n'apportent pas un renouveau au rôle de compagne/duo de Bond. Hélas, on ne peut pas en dire autant du méchant interprété par Jonathan Pryce (saga Pirates des Caraïbes, Game Of Thrones) qui nous livre une interprétation en demi-teinte pour son personnage. Non pas qu'il joue mal, mais je pense que le problème est plus dû à un manque de profondeur, de crédibilité et "d'evilness" à son personnage.
Enfin la réalisation qui est, il faut le dire, très bonne. Les décors sont inspirés et recherchés à l'image de ce superbe bateau invisible au sonar. Les effets spéciaux n'ont pas vieillis et restent assez discrets, ajoutant une touche de réalisme au film. La composition musicale proposée par David Arnold est réellement un plus tant on sent son implication et son envie de restituer des nouveaux thèmes qui marquent. On ne peut, hélas, pas en dire autant du morceau de générique d'introduction de Sheryl Crow qui manque de peps et qui se voit même complètement balayé par ce superbe ending crédit "Surrender" composé par David Arnold et interprétée par K.D. Lang (hélas refusé comme générique d'entrée alors que c'est plus proche de l'esprit du film selon-moi). Une réalisation solide mis à part ce faux pas de la musique d'introduction.
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Les : une histoire intéressante et ancrée dans les thématiques actuelles, de l'action et des séquences dynamiques, des acteurs bons (mis à part un), une bande son de David Arnold impeccable et une réalisation nette
Les - : un méchant pas très charismatique avec des motivations peu crédibles, une musique d'intro décevante (pourquoi ne pas avoir pris le morceau de David Arnold/K.D.Lang ?!), un film un peu trop orienté action
Demain Ne Meurt Jamais est l'exemple type du James Bond orienté action qui, délaissant la finesse, opte pour des séquences dignes d'un Mission Impossible/Die Hard. Ce n'est pas décevant pour autant puisque l'histoire reste crédible (empêcher une troisième guerre mondiale), même s'il faut reconnaître que les motivations de l’antagoniste restent assez étranges (pour ne pas dire ridicules). On sait bien que la presse est toujours en quête de sensationnel, mais là c'est peut être un peu tiré par les cheveux, non ? Malgré ces défauts, le film n'en reste pas moins divertissant, hissant cette 18ème mission comme un très bon cru de l'ère Brosnan !