Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Acidus
715 abonnés
3 702 critiques
Suivre son activité
0,5
Publiée le 30 juillet 2024
Bertrand Blier possède un certain goût pour l'absurde. Un genre magnifiquement maîtrisé dans son long métrage "Buffet Froid". Mais, dans le cas d' "Un, deux, trois, soleil", le résultat est désastreux. En dehors de quelques idées sympathiques, le cinéaste se perd dans son écriture et perd ainsi le spectateur. Un scénario trop bordélique pour séduire, des acteurs en roues libres et un défaut de rythme rend le film indigeste et d'une lourdeur m'ayant rendu compliqué son visionnement. Blier nous a pondu ici un gros délire cinématographique auquel je n'ai pas accroché.
A travers ce film, Bertrand Blier décrit de façon très personnelle l'univers des banlieues: désoeuvrement et violence, habitat pécaire et pauvreté, démission parentale...La mise en scène produit un récit désordonné et présente des personnages et situations presque surréalistes. On ne mettra pas en cause la finalité et la justesse du propos mais il est manifeste, une fois de plus et après"Merci la vie", que le metteur en scène Blier étouffe le dialoguiste Blier, celui des "Valseuses" ou de "Buffet froid", confirmant l'inspiration perdue du cinéaste. Rarement amusants et souvent de mauvais goût, les textes semblent ne pas avoir d'autre ambition que de ressembler à du Blier et de satisfaire un public acquis. Mais trop, c'est trop, et la truculence, la trivialité,de l'auteur ne s'appuient plus sur des personnages fantaisistes ou véritablement singuliers et, par conséquent, ne trouvent pas ici de justification. Le ton provocateur apparait dans "Un, deux, trois, soleil" aussi inutile qu'artificiel.
13 613 abonnés
12 377 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 4 septembre 2023
Violence et bèton revu et corrigè par Bertrand Blier, avec en fond le bleu azur de la Mèditerranèe! Le destin incroyable d'une banlieusarde paumèe et rêveuse qui a une terrible envie d'affection! il y a de l'amour et de la haine dans ce film chaleureux sur les HLM de Marseille avec plein de choses dites entre rêves et rèalitè, mais qui ne perd à aucun moment son cap et son caractère! Anouk Grinberg livre une prestation exceptionnelle jouant avec brio les annèes de son personnage! On peut se sentir dèstabilisè par la sèquence d'intro (cf. le petit dèjeuner), mais on s'attache rapidement à Victorine, petite fille perdue des tours de la banlieue nord phocèenne! Le spècialiste des choses de l'amour, c'est Olivier Martinez (cèsarisè), la maman neurasthènique c'est Myriam Boyer et l'èmouvant papa alcoolo c'est Marcello Mastroianni! Autant dire du beau monde qui aide beaucoup même si la muse de Blier emporte tout sur son passage! Avec les mèlodies de Khaled qui marquèrent une èpoque! Très surprenant...
Je l'ai regardé en entier même si j'étais gênée par certaines scènes! Déjà le viol presque "banale", les tournantes " normales" et cette scène ou de jeunes enfants et l'actrice sont a demi nus dans un lit et lui touchent les seins.... Glauque! Aujourd'hui cette scène ne serait même pas penser! Le film en général ? Il a failli être poétique mais au final c'est flou pas top.
Je n'aime pas le cinéma de Bertrand Blier. J'ai détesté "Les Valseuses" et seul "Buffet froid" m'a plu, avec son humour corrosif et sa fin tragi-comique. "Un, deux, trois, soleil" m'a profondément ennuyée...Scénario décousu, complaisance facile avec les mots crus, en bref tout ce qui me tape sur les nerfs dans les films de Bertrand Blier. Choquée, même, par la scène de l'agression de l'instit' par une bande de racailles. Comme d'habitude, les femmes sont étrangement traitées dans ce genre de cinéma séducteur de rebelles et d'iconoclastes au petit pied.
Parfois drôle, rarement touchant, toujours décalé mais terriblement long, décousu. Très peu agréable à suivre l'actrice principal n'aide en rien , j'ai bien failli ne pas aller au bout.
4 480 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 21 mai 2021
Presque tout dans ce film même les adultes qui se prennent pour des enfants et les morts qui s'expriment longtemps après qu'ils soient morts est plus ou moins cliché. C'est un gros reproche à faire à Blier. Un père alcoolique cliché, une mère dominatrice cliché, un mari ennuyeux cliché, une aventure passée cliché, une institutrice sexy cliché mais où sont les autres filles de la classe et un patron de bar incapable de culpabilité. Les surprises et presque le seul vrai plaisir viennent de l'agencement des clichés et des distorsions de l'ordre narratif de cette histoire clichée...
Oui, c’est démago, dispersé et provocateur mais ça fourmille d’idées et de sensibilité : les relations avec la mère abusive, le père alcoolique (on ne choisit pas ses parents), l’amour dramatique de jeunesse, le mari… sont croquées avec humour, panache et cynisme. Un film original dans une ambiance marseillaise réussie, avec la musique appropriée de Khaled.
« Un, deux, trois, soleil » (1993) est – sans jeu de mot – le film le plus lumineux de Bertrand Blier. Au sortir de la prime enfance, Victorine (Anouk Grinberg déjà présente en 1990 dans « Merci la vie »), née dans la banlieue de Marseille, aspire à vivre en adulte et à être heureuse. Tout au long de ce film – en dehors de « l’enfoiré armé » interprété par Claude Brasseur qui vient en contre point du personnage très « accueillant » qu’est Jean-Pierre Marielle – tous les personnages vont l’aider plus ou moins ostensiblement à le faire … même son étouffante mère (Myriam Boyer) dont Victorine souhaite un moment la mort. Son père – remarquablement interprété par Marcello Mastroianni - irradie de bonheur lorsque sa fille vient le chercher comme trop souvent ivre au café du coin ou lorsqu’il est à la recherche de l’appartement 722. Après la mort de Petit Paul (Olivier Martinez), « spécialiste pour les choses de l’amour », Victorine choisira de se « ranger » et épousera sans grand amour Maurice (Jean-Michel Noirey) qui la laissera finalement assez libre. Le personnage le plus touchant dans cette optique d’amour est Gladys (Irène Tassembédo), une mama africaine qui arrivera à faire renaître un jeune tué par une balle perdue tirée par son mari, le sergent Boigny (Charles Schneider) qui n’est autre (volontairement ou non ?) que le brigadier Bernard d’une célèbre série télévisée sur la vie d’un commissariat à Paris. A côté de ce moment de « magie », un moment de rêve où Marcello Mastroianni trouve pour une fois la porte de son appartement qui s’ouvre sur son Italie natale baignée par le soleil même s’il s’agit bien sûr de sa propre mort. Ce film « inondé » d’enfants, est construit de façon quasiment linéaire même si - comme toujours chez Bertrand Blier – on assite à des décalages de situation ou de temps toujours astucieusement faits. Enfin le film est baigné par la musique de Cheb Khaled ce qui lui a d’ailleurs valu un César.
Si vous réussissez passer le premier 1/4h, vous avez peut-être des chances pour parvenir au bout. C’est une sorte de Fellini français. Dans tous les sens, le début est insupportable avec les voix aiguës. A fuir
Peinture d'une banlieue phocéenne à travers le portrait de Victorine, jeune fille qui rêve de tendresse et d'amour. Un film déconcertant, difficile à suivre a cause d'un scénario décousu malgré un casting prestigieux, notamment un touchant Mastroiani.
Comme dans “Merci la vie”, Blier est inspiré par Anouk Grimbert, sa compagne du moment, qu’il filme sous toutes les coutures, lui faisant interpréter une large palette d’émotions, de la petite fille “Cosette” à la jeune femme agressive, en passant par les étapes variées des amours colorés de poésie aussi inattendue que désordonnée. Très écrit, la réalisation peine à transformer visuellement, au delà d’un empilement chaotique, ce fourmillement créatif. Si « Un, deux, trois, soleil » émerveille par sa poésie qui semble issue d’un conte de fée, certains raccourcis sociétaux exposent les clichés du cinéma français où les méchants sont obligatoirement de droite et les gentils obligatoirement de gauche. De plus, contrairement à tenue de soirée ou un professionnel cambriole les nantis, le film se transforme en apologie du cambriolage, alors que dans la réalité, ce sont les pauvres qui le subissent dans une indifférence policière et pénale absolue. Excellente musique originale de Cheb Khaled, césarisée.
Cette comédie écrite et réalisée par Bertrand Blier est un prélude de "Mon home" qu'il tournera 3 ans plus tard avec l'excellente Anouk Grinberg dans le rôle principal. On retrouve ce montage anachronique et le scénario fantasmagorique mélangeant des scènes du présent avec les personnes survenant du passé lorsque l'on pense à elles. Sur une superbe musique raï de Khaled (césarisé pour ce film), Bertrand Blier nous délivre une belle histoire d'Amour entourée de beaucoup d'enfants. L'histoire de Victorine, une petite fille des quartiers de Marseille, qui veut changer de mère car la sienne est trop vilaine. Victorine qui veut trouver le bonheur ou un mari. Anouk Grinberg est très bien entourée avec les très belles prestations d'acteurs de Myriam Boyer (la mère de Victorine) et Marcello Mastroianni qui tient le rôle de son père. Le casting nous offre aussi de jolis seconds rôles avec Jean-Pierre Marielle le cambriolé humaniste, Claude Brasseur le cambriolé méchant et Olivier Martinez dans le personnage de "petit Paul" le premier amour de Victorine, spécialiste en délicatesse.
On retrouve l'absurdité du cinéma de Blier dans certaines situations, mais c'est tout. Le reste du film (histoire, personnages, dialogues) ne parviens jamais à nous intéresser et on s'endort.
Pas le meilleur Blier, loin s'en faut. Reprenant les tics de narration présents dans certains de ses films précédents (cf. "Notre histoire"), le cinéaste plonge un peu trop dans le misérabilisme, qui, malgré des pointes d'humour décapantes, reste bien en deçà de ce que l'on était en droit d'attendre (une fiction à la "Affreux, sales et méchants"). Grinberg fait ce qu'elle peut pour donner corps au personnage de Victorine mais les larmoiements de cette dernière finissent par lasser, malgré la présence du toujours formidable Marcello.