Le film commence avec un plan sur l'eau, puis sur quatre silhouettes qui surgissent de la mer, joviales, mouillés, d'une gaité artificielle. Il faut une belle femme, comme toujours chez Bergman, pour briser le miroir, entrer dans la profondeur de la vie. Les hommes sont faibles, mais d'une faiblesse rigide, comme la mort. La femme est forte, dans sa faiblesse, son desespoir, elle est pleine de vie. Et le garçon, il est entre les deux. Il decouvre a la fois la vie et la mort, la beauté et le verbe, son pere et sa seur, l'amour, dans toute sa complexité. Le film est riche, beaux, bouleversant, traversé par un mystère indechiffrable, pourtant bien-la, devant nous, dans les yeux de Harriet Andersson, dans la composition de chaque plan, dans les paroles et la manière de les dire, dans le vent et la mer et les fenetres, dans les petits details (le lait renversé, la pluie, les melanges de noir et blanc et gris). C'est une grande oeuvre d'art, qui nous fais sentir un sens de la vie, dans la souffrance et dans la joie.