Derniers Avis : Le Diabolique Docteur Mabuse - Page 2

Il était inévitable que, pour son dernier film, Fritz Lang retrouve le Docteur Mabuse, un personnage qu'il aura mis en scène à des moments charnières de sa carrière : "Docteur Mabuse le joueur" en 1922, un des premiers films du cinéaste; "Le Testament du Docteur Mabuse" en 1933, soit juste avant que Lang parte aux Etats-Unis et donc "Le Diabolique docteur Mabuse", film qui dialogue brillamment avec ses aînés en reprenant certains motifs (la voyance, le sous-sol) ou en rejouant la scène de la voiture au feu rouge. Au fond, l'histoire est toujours la même : un génie du Mal sème le chaos en organisant une série de meurtres et la police, longtemps impuissante, tente de le démasquer. Le schéma est simple et se trouve mis en scène avec une fluidité et une efficacité qui rappellent celles des films américains de Lang, preuve que ce dernier a beaucoup appris de sa période outre-Atlantique, avec au centre un couple glamour qui n'existait pas dans les deux premiers films. Mais là où "Le Diabolique docteur Mabuse" se distingue d'un suspense "bien fait" à ambition modérée, c'est dans sa façon de maintenir la tension et l'indétermination non seulement par la complexité de l'enquête mais aussi et surtout grâce aux zones d'ombre et aux ambiguïtés qui planent sur la quasi-totalité des personnages, lesquels cachent leur jeu jusqu'à une issue parfaitement écrite, implacable et synthétique, qui finit par distinguer nettement le Mabuse de ce dernier film au véritable génie du Mal du premier autour de la question d'un pouvoir authentique à un autre artificiel, qui serait plutôt celui de la ruse. En somme, Fritz Lang finit sa carrière sur un grand film, tendu, constamment surprenant et mené de main de maître.

Le dernier Fritz Lang est caustique. Thriller maquillé en farce hitchcokienne, le film ne dévoile rien de neuf. C'est efficace, parfois drôle et surement vertigineux pour l'époque. Mais les années passent, et ce diabolique Docteur Mabuse subit le temps.

Dr Mabuse, troisième du nom, un thriller sympa sans être exceptionnel. La mise en scène, typique de l'époque, est efficace. Le suspense y est bien contrôlé, seulement le dénouement est mal exécuté, trop rapide pour donner une forme de satisfaction au spectateur. L'interprétation du couple de protagoniste est à noter : une des grandes qualités du thriller.

Ado, j'ai vu au cinéma de Minuit les deux 1ers opus de Fritz Lang sur le Dr Mabuse (que j'ai toujours assimilé à une méduse...). J'avais été conquis par l'ambiance délicieusement oppressante, macabre et mystérieuse de ces films. Aujourd'hui, j'ai vu Le diabolique Dr Mabuse, et là : Patatras !! C'est pas le Dr Mabuse qui est mortifère, c'est ce film ! J'ai cru mourir d'ennui. Je n'ai rien à dire sur la mise en scène, ni même sur le pitch. En fait, à mon avis, c'est la narration qui pêche : C'est long, c'est lent, c'est lourdeau, ça n'en fini pas.Il sont où le mystère et le suspens ? Il est où, le Génie du crime ? Pas dans ce film, manifestement....

Du Docteur Mabuse je n'ai vu que le second film (le premier étant un peu long j'ai opté pour voir le dernier avant (le meilleur ?)) dont je n'ai plus beaucoup de souvenirs, mais Die 1000 Augen des Dr. Mabuse (titre original bien plus parlant et intéressant que le banal titre français) c'était vraiment pas mal... Tout le monde semble coupable, tout le monde est louche, tout le monde est suspect et on n'aura pas la solution avant la toute fin... et j'avoue que pour une fois j'ai été surpris sans que ça sorte de nulle part non plus, j'avais des doutes, mais j'avais un peu des doutes sur tout le monde...

J'aime l'idée générale du film, faire renaître le mythe Mabuse, jouer avec la peur des personnages de cet ancien génie du crime, faire croire qu'il n'est pas mort, ou que son héritage court toujours...

Donc ouais, je me suis pris au jeu de l'enquête, j'avais envie de savoir ce qui se tramait, même si j'aurai aimé un Dr Mabuse plus énigmatique encore, une ombre insalissable et infaillible, vu que je ne me souviens pas trop de celui que j'ai vu je ne vais pas pouvoir comparer, mais disons que c'est typiquement le genre de film qui pourrait mal se finir... Et là la fin heureuse me semble arriver un peu trop facilement, un peu comme un cheveu dans la soupe.

J'aurai aimé quelque chose de plus sombre encore.

Il me tarde du coup de voir le premier, celui de 1922, parce que cette idée du génie du crime me fascine et me passionne. Surtout que là il n'y a pas un Sherlock Holmes pour venir déjouer tout ça, là c'est un peu des bras cassés.

Un policier bien sympa donc, sans doute pas le meilleur film de Lang, mais agréable et assez surprenant, donc ça serait dommage de bouder son plaisir.

Une manière symbolique de boucler la boucle pour le réalisateur, après un début très honnête comprenant l'amorce d'une intrigue d'envergure et de bons acteurs le film se conclue hélas comme un petit policier de serie B dommage.

PULSIONS. C'est mon premier fritz Lang, logiquement pas le meilleur mais très appréciable quand même.

Pour sa toute dernière œuvre cinématographique, Fritz Lang nous offre avec "le diabolique docteur Mabuse" un thriller qui possède pas mal de rebondissements au niveau de son intrigue, ainsi qu’une mise en scène vraiment très appréciable. D’ailleurs, on notera que le suspense est ici habilement mise en place de la part du réalisateur allemand, ce qui fait que l’on suit l’ensemble avec grand intérêt jusqu’au tout dernier plan du film. Quant au casting, qui est composé notamment de Peter Van Eyck, Dawn Addams et Gert Froebe, sans être extraordinaire, il fait très honorablement son travail.

Ce troisième et dernier volet de la Saga Docteur Mabuse est malheureusement une oeuvre de commande. La première moitié du film, l'intrigue est franchement peu intéressante ensuite cela va un peu mieux lorsque les coups de théâtre et scènes "d'actions" arrivent. Dommage car Lang ne retrouve pas l'ambiance des deux premiers qui étaient très fascinants.

Sympathique thriller, le film se laisse regarder sans déplaisir. La réalisation est juste, en place et coule de source... un peu trop même. En effet, la très grande linéarité des plans et le classicisme de la mise en scène rendent un film retro, à la limite de la ringardise. A une époque où le cinéma se libère, se déride, ose des choses, on a l'impression que Lang assure, joue petit bras et rate un peu le coche. Malgré tout, le scénario est habile et l'utilisation des gadgets plutôt rigolote.

Fritz Lang, le réalisateur allemand de génie à qui l’on doit les chefs d’œuvre d’avant guerre suivant « M le maudit » et « Metropolis », revient finir sa carrière de réalisateur en Allemagne avec ce film. Opposant au nazisme, il fuit son pays début des années 30 après deux premiers opus du Docteur Mabuse, pamphlet au régime en place. Pour ce troisième Mabuse, il situe l’intrigue dans l’hôtel Luxor, hôtel équipé par les nazis de caméras et micros pour espionner les résidents prestigieux.
Le synopsis : des crimes mystérieux s’enchainent, la police découvre que toutes les victimes ont résidées à l’hôtel Luxor. Ces crimes ressemblent aux crimes commis 30 ans plutôt par le Docteur Mabuse. Dans cet hôtel, parmi un éventail de personnages étranges se trouvent le Docteur Mabuse : un assureur bavard, un voyant aveugle, un médecin,… Tout ce beau monde est espionné par « Les milles yeux du Docteur Mabuse » (titre original et plus juste du film) et son réseau de caméra pour le compte d’une organisation maléfique.
Considéré comme vieillot à sa sortie et à juste titre par rapport au modernisme des effets spéciaux de l’époque et au côté très bavard de ce film, il est tout de même une critique juste et avant-gardiste de la société future. Il prophétise par ce film l’avènement de la société de la surveillance, la déshumanisation, le totalitarisme de l’image… De Palma traitera des mêmes sujets 30 ans plus tard.
Précurseur aussi dans les moyens mobilisés par les forces du mal ; avant le premier James Bond ou la série TV Mission Impossible, le Docteur Mabuse possède ici des gadgets, des scénario de crime et l’art de la dissimulation que l’on retrouvera plus tard chez les précédents.
Intéressant… mais si çà a un peu vieilli

"Le diabolique Docteur Mabuse" (sorti en 1960 en Allemagne de l'Ouest et en 1961 en France) est le dernier film (allemand) de Fritz Lang, et le deuxième que je vois après "Règlements de comptes" (avec Glenn Ford et Gloria Grahame) (période américaine).
Le personnage Docteur Mabuse est d'abord apparu sous la plume de Norbert Jacques dans le roman "Dr Mabuse, der Spieler" et sort en 1921.
Docteur Mabuse fait son entrée au cinéma dans la foulée sous la patte de Fritz Lang en 1922 (date de sortie du long-métrage en Allemagne de l'Ouest) dans un de ses films phares, "Docteur Mabuse, le joueur", avec dans le rôle titre, Rudolf Klein-Rogge (acteur fétiche de Lang qu'on retrouve dans "Les Nibelungen", "Metropolis" et, bien sûr !, "Le testament du Docteur Mabuse" notamment), et son prolongement, "Le testament du Docteur Mabuse" (1933).
"Le diabolique Docteur Mabuse" a failli jamais se concrétiser car Lang était en désaccord avec son producteur Arthur Brauner : Fritz sortait de l'éprouvant tournage du "Tombeau hindou" et voulait faire un film simple. Brauner a insisté et lui lança ce défi, ce que Lang a relevé sans aucun problème paraît-il.
Le dernier volet de la franchise "Mabuse", avec comme titre original "Die tausend Augen des Dr Mabuse", est transposé dans le monde des années 1960, s'inspirant d'un scénario original de sa première femme, Thea von Harbou, alors décédée.
Synopsis : différents personnages aboutissant dans un hôtel sont la cible d'un présumé-tueur, mort depuis longtemps, le fameux Dr Mabuse. Le commissaire mène son enquête.
Dans ce "Mabuse", il n'y a pas de personnage défini particulièrement. Dr Mabuse est un concept et il s'agit d'une idée remarquablement bien appropriée par Lang. Ici, le metteur en scène ne donne pas de visage, mais plutôt une organisation construite autour de ce que Mabuse avait pu faire dans le passé. En cela, Mabuse pose les bases du premier James Bond (ce dernier aura affaire au Spectre, une organisation criminelle dans "Dr No", "Thunderball", "We only live twice"...) et peut se targuer d'être la première, et sans doute pionnière (si je ne me trompe pas !), connue au cinéma.
L'organisation Mabuse veut contrôler tous les personnages de l'hôtel et les différentes prises de vue des caméras (de l'hôtel, tout particulièrement) appuie le sentiment d'opressement voulu par Lang. Mabuse a envie de tout contrôler et montre, à travers un scénario riche et dense, son pouvoir d'autodidacte, son autorité sur, finalement, le monde, représenté ici par l'hôtel. En Mabuse, on peut voir l'ombre d'Hitler, et ses desseins destructeurs.
Le final nous révèle bien des choses, et, bien avant les années sécuritaire (après 2001 : quatre décennies plus tard !!!), surtout, les méfaits de la télésurveillance. Quel chapeau... Monsieur, pardon !, Maître Lang !!!
L'organisation Mabuse et le scénario (avec ses personnages hauts en couleur et diamétralement bien esquissés, travaillés et fignolés) sont donc bien basés sur les théories freudiennes, à savoir la psychanalyse en général.
Du côté des interprétations, le casting, équilibré à la perfection, est merveilleusement bien dirigé. Il est dominé par l'incroyable Wolfgang Preiss, dans l'un de ses premiers rôles !!!, (le chef de Mabuse), hanté à jamais par l'incarnation de son personnage. Vu par la suite dans "Le jour le plus long", "Le train" (avec Lancaster) et rejoint les stars de "Un pont trop loin". Dans le rôle du commissaire, il est appréciable de reconnaître Goldfinger alias Gert Fröbe (le méchant dans le Bond du même nom), toujours dans le juste ton. Suivent Peter Van Eyck (déjà connu : "Le salaire de la peur" de Clouzot, "Dossier secret" de Welles), légèrement effacé, Dawn Addams (vue dans "Chantons sous la pluie" et "L'éducation sentimentale") et Werner Peters (présent lui aussi autours d'une pléiade de stars dans "La bataille des Ardennes"), convaincants.
Il n'y a quasiment aucune musique dans ce film, rendant encore plus oppressant l'atmosphère qui s'en dégage. Les moments de "parlotte" et de suspense sont très bien cadencés et permettent de suivre le fil conducteur dans une lancée continue. Perfecto !
Le montage est parfait et les plans se suivent de manière idéale, quasiment sans plongées ou contre-plongées, toujours parallèles au sol. Vraiment très appréciable de la part de Maître Lang. Surtout devant un noir et blanc épuré, stylé et magnétisé : le choix des couleurs est bien utilisé et cela apporte une fraîcheur inespérée. Et ça, j'ai adoré.
La respiration de "Die tausend..." est très bien menée et Fritz Lang arrive à insuffler son rythme dans un thriller méticuleux, soigné, et des plus aboutis. Sa mise en scène englobe casting, musique, montage, couleur et fait de ce thriller l'un des meilleurs que j'ai jamais vu. Et ce dans cette fraîcheur too much revigorante.
Le thriller allemand par excellence... .
En reprendrez vous amis spectateurs ?
Notes. Premièrement, la différence de cinéma entre Lang et d'Hitchcock. Lang avance grâce à ses plans parallèles au sol et Hitchcock maintient son suspense. Dans "Règlements de compte" et "Die tausend..." (les deux seuls que j'ai vus), Lang préfère rester à hauteur de ses personnages pour oppresser alors que Sir Alfred passe par toutes les techniques imaginables (gros plans/plongées/travellings...) qui lui est propre à chaque film. Dans "Vertigo", il privilégie la plongée, dans "Fenêtre sur cour" les gros plans, pour "Les oiseaux", ce sera la plongée, et pour "Psychose", il utilisera le travelling vertical pour la scène culte de la douche pour ne citer que ceux là. Pour finir, il s'agit de deux méthodes différentes qui fonctionnent à merveille. Ce que je préfère ? Les deux. Pour plus d'explications, ouvrons un forum.
Deuxièmement, je tiens à rendre un hommage au Père de la science-fiction moderne, celui qui a réalisé le mythique "Metropolis" étant donné que "Le diabolique Docteur Mabuse" est son dernier film. Re-citons "Les Nibelungen" et "Dr Mabuse" pour sa période allemande, mais aussi "M le maudit" son premier long parlant. S'ensuit le non-moins connu "Furie" et le western "Les pionniers de la Western Union" avec John Carradine pour sa période américaine et l'un de ses derniers allemands avec "Le tombeau hindou". Il jouera son dernier rôle marquant avec le phénomène B.B. dans "Le mépris".

Un bon polar où les flics enquètent à l'ancienne face à la technologie du diabolique docteur Mabuse.

Un thriller à couper le souffle, d'une modernité incroyable, mené tambour battant par la grâce d'un montage nerveux tout simplement exceptionnel. Le résultat de ce cocktail détonnant donne un film d'une grande densité, tant dans le déroulement de l'histoire que dans l'introspection des personnages. Le résultat est saisissant. Profond, noir, intrigant, parfois dérangeant, ce "Diabolique Docteur Mabuse" reste un des meilleurs films de Lang. Un bijou.

Voici le un des films les plus méconnus de Lang et un des moins apprécié. Pourtant on y retrouve sa patte ,son intelligence sous l'apparence de la naïveté des propos et sa direction d'acteurs. Il ne manque qu'un peu de hauteur et d'aération pour qu'il soit au niveau des grands autres. Je pense que Lang a été gêné par son personnage de Mabuse et de l'ancienne ambiance. Voulant rester dans le mystère,l'hypnose,les transformation,le diabolique ,il n'a pas tout a fait pu donner libre court à son talent. Il n'empêche,tel qu'il est ,il reste un magnifique film policier dont il ne faut rien rater pour en déguster tout le suc. Un des personnages principaux est particulièrement bien réussi: il s'agit de l'agent d'assurance malin comme un singe et rondouillard à souhait qui tirera les secrets des mille yeux de l'aveugle. Particulièrement l'usage qu'il fait du chien étant une trouvaille géniale. Peter Van Eyck comme d'habitude manque de présence, Dawn Adams y tient joliment un rôle bien difficile,Gert Froebe lui y rayonne. Quant au successeur et admirateur passionné du grand Mabuse ,mort 25 ans avant ,il s'en sort formidablement bien dans ses 3 personnages. Rarement une caméra aura été autant présente à l'écran puisque dans l'hôtel elle y est absolument partout. Quelque part ,ce dernier film se veut une forme de remerciement et un hommage au cinéma .