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Un visiteur
5,0
Publiée le 20 juin 2008
"Que la bête meure" est sans nul doute mon œuvre préférée de Chabrol. L'histoire raconte la tragédie que vit Charles Thénier (incarné par Michel Duchaussoy) qui a perdu son fils, percuté par un chauffard. Il se jure alors de le retrouver et de le tuer, peu importe le temps et les conséquences. Le scénario prend peu à peu, l'apparence d'une tragédie homérique, Chabrol réactualisant le mythe d'Oedipe. Le film est éprouvant, noir mais c'est un chef d'œuvre de bout en bout. Lorsqu'au fil de ses pérégrinations, Charles Thénier retrouve par "hasard", le meurtrier de son fils, il s'attèle à bâtir sa stratégie de vengeance. Il avait peur de tomber sur une personne gentille pour lequel, il aurait eu des scrupules mais là il tombe sur un "salaud" de premier ordre, interprété par un Jean Yanne qui s'en donne à cœur joie. La scène où on le découvre est en cela symbolique, à peine rentrer dans la maison, on ne le voit pas mais on l'entend déjà vociférer ; puis il rentre enfin dans la pièce, et d'invectives en sarcasmes, il taille en pièces toute la famille rassemblée. C'est contre ce monstre, que Charles Thénier tient sa vengeance. Mais en le tuant, il deviendrait lui aussi une bête. A la fin du film, on entend cette phrase lourde de sens et qui résume cette dualité : « Il existe un chant sérieux de Brahms qui paraphrase l'Ecclésiaste : "Il faut que la bête meure ; mais l'homme aussi. L'un et l'autre doivent mourir." »
Avec ce film, Chabrol a voulu peut être se rapprocher de Hitchcock, car l'histoire se prête bien à un suspens diabolique cher au maître du suspens. Mais c'est justement, me semble t'il, ce qui déséquilibre quelque peu le film. Le début nous plonge dans un une réalité provinciale chère au cinéaste, qui n'est jamais meilleur que pour filmer les us (souvent pour les croquer), les coutumes, et les paysages de la province française. Aussi toute la première partie, le drame, la dépression du père, la recherche du coupable vouée à l'échec, laissent entrevoir un développement dans lequel la psychologie prendrait une place prépondérante. Peut être trop fidèle au roman, Chabrol bifurque bientôt vers une intrigue policière certes bien menée, mais trop bien ficelée pour garder la part de mystère que l'on pouvait attendre. De façon inhabituelle, il caricature quelque peu le "méchant" du film de telle sorte que le spectateur ait autant envie que le père de le voir mourir. La dernière partie, qui montre que le père n'est pas lui non plus exempt de tout vice (il a un esprit machiavélique) rattrape un peu cette impression manichéenne.
Un film dans lequel se tisse une vengeance âpre et amère, MICHEL DUCHAUSSOY est génial face à l'immense JEAN YANNE qui joue la pire des ordures, la belle CAROLINE CELLIER illumine ce film bouleversant, la fin du film est magistrale!!!!
Que la bête meure est le chef d'oeuvre de Claude Chabrol, période année 60/70. Magistralement interprété grâce à la rencontre de deux acteurs hors du commun (Michel Duchaussoy, dont la carrière n'est pas à la hauteur de son talent et Jean Yanne en pourri taillé dans la pierre brute), c'est surtout la rencontre entre ces deux personnages qui est exceptionnelle et juste. Au départ, des personnages bien ancrés dans le positif et le négatif, ils deviennent ensuite plus ambigus ; le comportement de vengeur solitaire du père de la victime semble se diriger vers un côté un peu pervers tandis que le garagiste n'est que trop humain. A noter aussi, dans le rôle du policier, un Maurice Pialat étonnant. Caroline Cellier joue merveilleusement un personnage à plusieurs facettes. Le film bénéficie d'une écriture de scénario et des dialogues étonnants d'intelligence et plein de références littéraires (la tragédie grecque) et écologiques (la pollution est un mal mondial). Paul Guégauf a fait un superbe travail et se site même en écrivain du Nouveau roman. Chabrol montre ici aussi son scène de la mise en scène à travers des plans génialement découpés (les scènes dans la demeure du garagiste par exemple ; le modèle sera repris dans une autre réussite en 2000 : Merci pour le chocolat). Le cinéaste privilégie les plans larges. L'émotion submerge ce film brillant, baigné par une musique lancinante. Les scènes d'errances automobiles de l'écrivain dans la campagne bretonne sont totalement maîtrisées. De plus, Que le bête meure n'est pas dénué d'humour noir (voir les scènes de découpage du canard au restaurant quand la télévision apprend la mort du garagiste, les personnages lors de la discussion avec le commissaire ou les discours culturels un peu vain). C'est pour cette raison parmi d'autres que le film n'est pas sans rappeler le maître Alfred Hitchcock et Que la bête meure reste un film majeur de la fin des années soixante.
Bon scénario, excellents comédiens (surtout Jean Yanne et Michel Duchaussoy tous les deux magistraux), très bonne réalisation qui ne ménage pas nos émotions... en bref, du grand cinéma et un des meilleurs films de Chabrol.
Aussi bon que "Le Boucher" ! Jean Yanne est grandiose une fois de plus. Une tension permanente. Un bon développement des personnages et de leur psychologie. Tout simplement a voir. Pas une seconde d'ennui même si ce n'est pas toujours d'une rapidité extrême, cette lenteur est compensée par l'atmosphère étouffante du film. De très bons dialogues qui permettent de faire de brèves (parfois très brèves) pauses. Tout simplement bluffant.
Excellent film, animé par la haine de bout en bout et qui pourtant n'est pas dénué d'humour ni de poésie. La psychologie des personnages est excellente, tout comme les acteurs. Jean Yanne est parfait dans cette incarnation du salopard intégrale, et Michel Duchaussoy transpire la vengeance froide et réfléchie. Les quelques défauts de réalisation dûs aux techniques de l'époque rajoutent également au charme assassin du film. Excellent.
Le meilleur film de Claude Chabrol. Mise en scène virtuose, personnages troublants, scénario remarquable... On est fasciné de bout en bout par ce film génial, qui nous fait vibrer jusqu'au dénouement final, superbe. Jean Yanne et Michel Duchaussoy sont inoubliables. Un grand film francais.
Un excellent film, c'est un thriller mais phychologique tout est dans le jeu des acteurs qui sont tous parfaits dans leur rôle, la sobriété du jeu des acteurs accentue la tension de l'histoire. Jean Yanne est excellent dans son rôle de beau salaud et Chabrol en profite encore pour écorcher au passage les bourgeois. Sans doute son meilleur film.
Tourné durant la même période que Le Boucher avec le même Jean Yanne, Que La Bête Meure rappelle la meilleure période de Claude Chabrol. En 1969 et à presque 40 ans, lun des réalisateurs les plus prolifiques du cinéma nous replonge dans lesthétisme du milieu bourgeois, avec lambiance sombre quon lui connaît si bien, Brahms en plus. Mais un milieu bourgeois largement mis à mal. Car là, un célèbre écrivain (Michel Duchaussoy) na plus quun but : éliminer de quelque manière lhomme coupable (Jean Yanne) de laccident de son fils, lui-même beau-frère dune célèbre actrice de cinéma (jouée par Caroline Cellier, lépouse de Jacques Brel dans Lemmerdeur). Où quand un intellectuel retourne à létat le plus primaire de lhomme, incarné ici par lintemporelle vendetta. Avec la prestation magistrale de Duchaussoy, on sétonne que la carrière de cet acteur nait pas obtenu une meilleure aura par la suite, même si on le revoit toujours fréquemment (Le Plus beau jour de ma vie par exemple). Jean Yanne quant à lui, joue son personnage le plus hideux et le réalisateur Maurice Pialat apparaît de manière surprenante, en inspecteur. Jouant sur une psychologie percutante et des émotions humaines à leur paroxysme, tout en proposant une histoire policière alléchante, Chabrol prouve ici son surnom dHitchcock français, et réalise probablement le film le plus symbolique de sa carrière. Indémodable.
un très grand thriller psychologique! Michel Duchaussoy est exceptionnel dans ce rôle d'homme qui bascule, par désir de vengeance, dans l'animalité, Jean Yanne est effrayant de cruauté et Claude Chabrol gère l'émotion du spectateur comme il le veut. Bref, un véritable chef-d'oeuvre.