Un film qui commence à dater sur certains aspects (esthétisme, dénonciation d'une certaine bourgeoisie provinciale,…) mais encore très moderne sur d'autres points. Un scénario très bien écrit, avec en plus ce doute ultime à la fin qui laisse possible plusieurs interprétations. De la belle ouvrage, ciselée à souhait.
UNE AFFAIRE D'HOMMES. Jean Yanne passe en force, et Caroline Cellier est magnifique. On n'a pas l'affrontement attendu et espéré. Cela reste quand même un bon Chabrol.
Quelle excellente surprise ! Je ne m'attendais vraiment pas à un film d'une telle qualité. Le film commence comme un drame : un enfant est renversé par un chauffard, un père pleure et décide de se venger. Dès la scène d'intro, la mise en scène et le découpage de Chabrol interpelle. Puis vient une scène formidable de souvenirs, d'images d'archives où le visage de l'enfant s'imprime sur celui de son père. C'est à ce moment que le film bascule dans le polar puis carrément le thriller quand la rencontre se fait entre l'homme (Michel Duchaussoy) et la bête (Jean Yanne).
"Que la bête meure" est aussi un formidable film d'ambiance (grandiose scène de l'apéritif qui précède l'arrivée de la bête) fait de silences lourds, de soudaines crises d'hystérie, d'accès de violence incontrôlé doublé d'une histoire d'amour impossible (sublime Caroline Cellier en blonde hitchcokienne :love: ). D'un point de vue formel, la rigueur de la mise en scène, des dialogues, du montage, de l'interprétation imposent le respect. La maîtrise du suspense de Chabrol (l'apparition de Pialat et la virtuosité de ces explications en écho à un raisonnement de Duchaussoy en début de film "l'aiguille dans une botte de foin") n'est pas sans rappeler le cinéma d'Hitchcok. Très grand film, je n'ai pratiquement aucune réserve.
Un bon cru de Chabrol, plus étoffé que la moyenne de sa filmo surestimé, hybride de thriller, mélo et drame psychologique. Le propos est comme d'habitude un peu surligné, mais le pitsch percutant bénéficie d'une mise en scène intelligente - et non pas, comme dans "Masques", d'une plate mise en image.
L'un des plus grands films de Claude Chabrol, et l'un des plus grands films français tout court, a une époque il pouvait encore prétendre représenter le grand cinema d'auteur. La mise en scéne tout d'abbord absolument magnifique, faites de lent et pesant travelling, de silence (qui n'ont rien d'ennuyeux) qui crée une atmosphére lourde, dérangeante presque insoutenable. Les acteurs, Jean Yanne tout d'abbord qui incarne merveilleusement une véritable brute sans scrupule presque plus proche de l'animal (la bête du film c'est lui) que de l'homme Michel Duchaussoy absolument génial en pére vengeur froid et déterminé qui finnis par être aussi effrayant que l'homme qui a tué son fils. Quand aux autres, ils sont habité par la haine. Un tableau extremement pessimiste pour un film d'une rigueur absolu. Un chef d'oeuvre!
j'ai dû réellement me forcer pour regarder ce film et les dernières 45 mn ont été bien dures . J'ai l'ai trouvé tout simplement grossièrement caricatural.
Je n'en ai extrait que deux choses positives : - la délicieuse caroline cellier dont la plastique fragile m'a toujours énamouré le regard. - l'ambiance "1969", sa mode et ses voitures (404, dauphine, R16,...) : j'avais pile 20 ans ! Mais pour le reste, de la musique brutale et théâtrale à l'intrigue pataude toujours systématiquement invraisemblable en passant par une galerie de personnages improbables et grotesques (le paysan qui ressemble à un paysan d'opérette, le beau-frère hyper efféminé, la mère jouant faux pire que dans une pièce de théâtre de collège et l'impayable jean yanne. Jean yanne que j'apprécie beaucoup d'habitude. Ici on lui a demandé d'en faire des tonnes et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il obéit ! Nous avons le prototype du monstre madré, du beauf abject sur-saturé de beaufitude, de certitudes, d'abrutissement, tellement chargé que l'on touche au comique. Involontaire, malheureusement pour chabrol. Chez lui et sa sympathique maman, il n'y a rien, rigoureusement rien à sauver, tout est pourri. En outre je ne le vois pas du tout un tel olibrius directeur de grand garage, même faisandé jusqu'à l'os. Tout au plus c'est un minuscule chef d'atelier macho, méchant et mesquin, en un mot petit.
Même si "Que la bête meure" est particulièrement typique du cinéma de Claude Chabrol,on ne peut pas dire que j'ai été particulièrement emballé.Un Chabrol qui s'interroge là sur les notions de culpabilité,de vengeance tout en tapant comme à son habitude sur les doigts des bourgeois provinciaux.Un père(Michel Duchaussoy,admirable de retenue)cherche désespérément le responsable qui a écrasé son fils,le tuant,avant de prendre la fuite.Son enquête et sa quête le conduisent à Quimper,où il s'aperçoit que la justice individuelle est plus difficile à exécuter qu'à imaginer,d'autant qu'entre-temps,il s'est épris de la belle-soeur du chauffeur(Caroline Cellier)et éprouve de l'affection pour le fils frustré de celui-ci.Chabrol se gausse des banalités dites dans les repas chez les bourgeois(le couplet sur la météo bretonne),mais surtout il donne un rôle en or au massif Jean Yanne.Un personnage outré,pas du tout réaliste,mais détestable ,et qu'on a finalement envie de voir mourir,tout en regrettant le peu de confrontations entre les 2 hommes.C'est cela le problème:le parcours qui rapproche inexorablement victime et coupable multpilie les raccourcis,et les situations caricaturales,attendues,gâchent le plaisir.Pour un suspense qui se veut hitchcockien,c'est le comble!
Un revisionnage décevant il me restait le souvenir d'un film assez fort, là j'ai trouvé qu'après une première partie correcte Chabrol n'a pas fait dans la dentelle en introduisant sans nuance le personnage de Jean Yanne, on aurait aimé aussi un affrontement plus long et intense entre les 2 acteurs très bons par ailleurs, surtout que la fin s'avère assez faible avec un retournement de situation mollement emmené.
Un scénario classique. La surprise vient du personnage qui commet le crime : une ordure finie. On aurait pu s'attendre à voir un pauvre type, rongé par le remords, ce qui aurait donné un tout autre film. Et bien sûr, ce rôle revient à Jean Yanne, parfait dans ce registre. Et il faut bien avouer que c'est lui le vrai héros du film. Jusqu'à son arrivée, on s'emmerde. Puis on a droit à une demi-heure de répliques sensationnelles, un délice pour les oreilles. Ensuite, on retombe dans un ennui qui ne nous quitte plus jusqu'à la fin. Cette dernière est assez touchante, ce qui remonte l'estime que l'on peut porter au film.
Comme tous les Chabrol, c'est une illustration du combat du bien et du mal... Le Bien est vraiment angélique dans ce film, et le Mal y est absolument repoussant. Chabrol, en bon cinéaste, nous laisse choisir qui va gagner, finalement : chacun aura sa lecture de la fin, délicieusement ambigüe... spoiler: Pour ma part, je trouve que le Mal triomphe. Oui, la bête meurt, mais sa mort détruit les vies de ceux qui l'ont combattu victorieusement. Bizarrement : à rapprocher de la morale de la fin du "Seigneur des Anneaux"