Robocop 3 est celui qui m’avait laissé le moins de souvenirs, si ce n’est celui d’être le plus faible de la saga. Je l’ai donc revisionné pour actualiser mon ressenti, et je dirai que ce film, descendu en flèche par les critiques, est bien le moins bon des trois premiers Robocop, mais n’est pas catastrophique.
Peter Weller cède sa place à Robert Burke dans ce troisième épisode. Honnêtement ce n’est pas très problématique vu le rôle joué, puisque l’acteur est presque entièrement dissimulé l’essentiel du temps. Autant dire que je ne pourrai guère juger la prestation de Burke ici et du mieux ou du moins bon par rapport à Weller. Dans les seconds rôles c’est assez plaisant de voir Jill Hennessy. Actrice plutôt charmante et au jeu léger, elle trouve une bonne place dans ce film remplaçant Nancy Allen, qui elle aussi continue de faire belle impression même si son rôle est ici nettement moins important que dans les deux premiers films. Pour le reste ce n’est pas parfait. Le méchant est correct mais il manque clairement un grand méchant, et je suis d’accord pour dire que le samouraï robot ce n’est pas du tout génial et je suis aussi d’accord pour dire que le méchant de ce film, s’il essaye de se montrer très méchant n’est pas aussi impactant et charismatique que ceux des deux films antérieurs.
Le scénario reste correct, et amène à la fois de bonnes et de mauvaises idées. Le film essaye d’être plus sensible que les précédents, mais il le fait souvent avec maladresse, passant trop vite et survolant de fait des choses qui pourraient être intéressante (sur les souvenirs de Robocop par exemple). De même l’histoire est un peu décousue, et est construite tout de même sur des facilités trop visibles (le traitre qui fait quand même bien avancer le schmilblick). Ça avance un peu de façon chaotique et c’est dommage. Dommage, car en retour le film est dynamique, la gradation est bonne, et il y a des scènes fortes qui émaillent le film. On sent qu’on arrive à la fin de la saga, et il y a une tonalité appréciable qui l’indique avec quelques surprises.
Visuellement ce n’est pas tout à fait ça. Le film a clairement manqué de budget. Dekker offre une mise en scène assez maladroite, surtout au niveau des scènes d’action qui pour le coup bénéficie heureusement de la musique de Poledouris, gros point fort de ce film qui l’utilise en plus à très bon escient. Heureusement car Dekker n’est pas à la hauteur des ambitions avec des scènes d’action qui le dépasse et qu’il traite comme dans une petite série B fauchée, avec un travail plat. Honnêtement je ne crois pas que le réalisateur ait voulu mal faire ou soit branque, mais ce genre de film ne lui convenait pas du tout et s’il s’en tire à peu près dans les scènes émotions, pour les fusillades et autre ouch. Pareillement, si le film est honorable dans ses effets spéciaux (bon faut pas non plus s’enthousiasmer), les décors accusent une sérieuse baisse qualitative, que la photographie, qui tente de respecter l’ambiance des deux films antérieurs ne compense que partiellement. A noter aussi que ce film est nettement moins violent que les deux prédécesseurs, ce qui pourra agacer peut-être certain spectateur, mais ce qui ne représente pas à mon sens ici une vraie perte. Ce n’est pas très sensible en tout cas.
Bon, pour être franc Robocop 3 n’est pas si atroce que cela à regarder, c’est même un film qui, vu les conditions de son tournage, vu les changements notamment au casting, reste convenable. Moins percutant que ses deux prédécesseurs, on sent qu’il cherche à prendre un chemin différent, mais au final les bonnes intentions ne sont pas toutes concluantes. 3.