L’affiche de "Haute voltige" réunit l’insouciante jeunesse (Catherine Zeta-Jones) au charisme de l’âge mûr (Sean Connery), pour un thriller de haute volée sur l’art de la cambriole, tout en prenant soin de nous réserver quelques rebondissements bien aménagés et surprenants. Je suis étonné de voir une note relativement moyenne réservée par les internautes cinéphiles, car je pense sincèrement qu’elle devrait être bien supérieure. Il va de soi que ce n’est pas non plus le film du siècle, des petites erreurs ici et là
(comme cette scène d’action où un poursuivant plante son couteau dans la capote du véhicule que le couple utilise pour s'échapper, alors que sur le plan suivant, on ne voit aucune déchirure dans la toile)
venant parsemer un scénario qui se voulait spectaculaire sur l’ingéniosité et la technologie utilisée pour venir à bout des systèmes de protection high-tech. C’est effectivement impressionnant, et on constate indubitablement que tout le monde ne peut pas s’improviser virtuose du cambriolage. Il manque néanmoins à "Haute voltige" ce petit brin de folie supplémentaire qui l’aurait fait décoller des films du genre, à l’instar de "Mélodie en sous-sol", ou plus récemment "Ocean’s eleven". Mais l’idée neuve de ce long métrage de Jon Amiel est de réunir deux générations, deux acteurs qui ont pris visiblement un plaisir immense à tourner ensemble. Ainsi s’opposent un grand charisme et une certaine forme de sagesse, à la beauté teintée d’insouciance. Les deux personnages principaux vont s’associer assez rapidement, leur réputation respective les précédant et suscitant du même coup une relative confiance. En vérité, comment refuser quelque chose à Gin (Catherine Zeta-Jones), dotée d’un si joli minois au sourire ravageur souligné par des sourcils parfaitement dessinés ?
Même Mac (Sean Connery) lui pose la question dans le film, s’il lui était arrivé qu’un homme lui refuse ce qu’elle voulait…
Une fois l’entente conclue, les voilà partis pour un larcin difficile, dont l’entraînement est détaillé jusque dans son moindre détail, régalant le spectateur devant les courbes de la croupe incendiaire de la plantureuse Catherine, et on devine que Mac n’y est pas lui non plus insensible grâce à ses mimiques qui prêtent à sourire. Quant aux spectatrices, elles devront se contenter du charme des cheveux gris de Sean Connery, rehaussé par un charisme fou et une expression scénique redoutable. Ils forment un couple plutôt glamour, et il fonctionne bien à l’écran. Tous les ingrédients sont réunis pour faire un grand film, et pourtant il y a des scènes qui sont complètement ratées
, comme celle où ils sont suspendus dans le vide, accrochés à une guirlande capricieuse car on voit nettement que cette scène a été tournée en studio
. Le réalisateur et les scénaristes lorgnent semble-t-il vers le gentleman cambrioleur, car Robert MacDougal, tout en se fondant dans la masse en faisant le parfait touriste bedonnant d'un certain âge armé de son galurin et de son appareil photo, reflète à merveille l’élégance et le raffinement de la haute société britannique, et en éclabousse tout le film en toute décontraction, une décontraction en total contraste avec la difficulté de leur mission. Jon Amiel nous a servi une bonne réalisation dans son ensemble, en sachant mélanger les ingrédients de façon à ce que son film soit distrayant, jamais ennuyeux, tout en faisant sourire.