Un scénario bancal qui tourne à l’ennui dans le dernier tiers, quand le film de gangsters prend le pas sur les déambulations très Nouvelle vague du héros. Il y a des choses, dans le rythme, le montage, qui ont très mal vieilli. D’autres m’ont paru très modernes et c’est de toute façon visuellement assez beau. Mais c’est surtout pour ses dialogues que je recommande le film. Les quelques brefs passages en monologue intérieur notamment sont d’une précision et d’une beauté totales.
Rompant avec le cinéma conventionnel de l'époque , ce film de la nouvelle vague qui casse les codes traditionnels de la narration a séduit et continue à séduire. Charles Aznavour a comme on dit un physique intéressant. Marie Dubois incarne une certaine fraicheur naturelle. Boby Lapointe fait un numéro détonant. Les deux tueurs incompétents qui déambulent sont plutôt sympa .Est ce que tout cela fait un véritable film? Pour beaucoup, oui qui le trouveront poétique. pour moi ,non qui ai trouvé le film très disparate sans cohésion et sans véritable style. Sortir des sentiers battus c'est bien mais faut il encore que c'est un sens et tout me parait un peu anecdotique dans ce film tant au niveau des péripéties que des personnages secondaires qui n'ont pas beaucoup d'intérêt. J'ai eu presque l'impression de voir un film de débutant. Quitte à voir un film de rupture datant de cette époque , à bout de souffle me parait nettement plus réussi et novateur avec un vrai style original et nouveau qui lui est propre même si je suis loin d'aimer tout le cinéma de jean luc godard
Avec tirez sur le pianiste Truffaut rend hommage aux polars américains qu’il aime mais à la sauce nouvelle vague. Cela paraît seulement amusant et léger au premier abord, mais sont film est en réalité un peu plus étoffé. Tout d’abord au niveau de l’écriture de son personnage principal lui aussi plus complexe que la première impression qu’il nous donne. Mais aussi dans la mise en scène qui sans faire d’esbroufe nous offre quelques plans de toute beauté (surtout dans le final). Sans être extraordinaire, c’est un très bon film et une des excellentes utilisation de Charles Aznavour au cinéma.
Après le succès des Quatre cents coups, François Truffaut prend le contre-pied de celui-ci en signant Tirez sur le pianiste. Ainsi, après le film personnel sur l’enfance, il adapte cette fois un roman policier de David Goodis et utilise une star de la chanson et du cinéma, Charles Aznavour. Truffaut décide cette fois (il l’a reconnu en interview) de faire un film destiné avant tout à des cinéphiles plus qu’au grand public. Il s’amuse donc à jouer avec différents codes : sous-titrage de la chanson Avanie et Framboise de Bobby Lapointe préfigurant le karaoké, pensées du personnage illustrer par une voix-off (qui n’est pas la sienne), flashbacks, transition à l’iris, multiplication de ces mêmes iris (trois dans le même plan montrant trois fois le même personnage), jeux de montage (un personnage jure sur la tête de sa mère et le plan suivant montre celle-ci mourant)… Truffaut joue également à multiplier les citations (une camionnette affiche une publicité pour Les Cahiers du cinéma, on cite un film visiblement inventé s’intitulant Torpilles en Alaska avec John Wayne…) et à écrire des dialogues typiques de la Nouvelle Vague utilisant des jeux de mots et donnant parfois un sentiment d’improvisation (un comble pour un film post-synchronisé) lié à la banalité d’autres. Truffaut cherche visiblement à s’amuser et ne traite pas sérieusement l’intrigue de son film. Cela est dommage car, malgré une belle musique de Georges Delerue (en particulier l’entêtant thème principal), le résultat se suit sans ennui mais sans passion également, ce qui justifie sûrement l’échec commercial que le film rencontra.
Aznavour est excellent, mais il est le seul ! Le scénario n'est pas crédible et la fin est bâclée, gâchée par cette voix off. Restent quelques effets de mise en scène intéressants (cadrages, flash back...)
Cela vient de moi je n'arrive pas à apprécier les films à Truffaut. C'est un peu toujours le même scénario, des amourettes entre un homme et une femme au centre de Paris. En général les histoires tournent en rond. Là il y des hommes qui tentent de créer des problèmes au pianiste, mais pas trop, c'est mou, on voit qu'il fallait quelque chose pour pimenter la sauce. Après il y a l'apparition de Boby Lapointe qui est rigolote. Charles Aznavour joue bien mais il manque de charisme pour jouer le premier rôle d'homme. Mais bon, il faut aimer Truffaut pour apprécier le film.
Tirez sur le pianiste est un geste manqué sans cesse répété, celui d’une main n’osant prendre la main de sa bienaimée, d’un adieu jamais prononcé aux trois beautés, d’un coup de feu tiré en vain, d’un coup de poignard dans le dos qui provoque une fuite inutile. Par son image au noir et blanc superbe, François Truffaut capte la grandeur du petit. Acteur du timide, Charles Aznavour parle avec son regard, ce miroir de l’âme qui ne laisse échapper qu’une expression de passivité teintée de mélancolie devant le burlesque tragique d’une existence ; son personnage intrigue et fascine à la manière de ce film unique qui saisit, non sans magie, le quotidien dans sa force extraordinaire pourtant banale.
Un petit Truffaut, un peu viellot. Aznavour s'en sort pas trop mal et le film surfe habillement sur plusieurs genres en même temps (policier, burlesque, drame, mélo etc...) mais bon je l'ai vu une fois et je pense pas que je le reverrai !
J'ai peut être manqué quelque chose mais ce film ne m'a pas du tout atteint. Je me refais pourtant la filmographie de Truffaut et il faut dire que sa période d'A bout de souffle jusqu'à 1965 est excellente, mais pour moi il y a une ombre au tableau, une tâche, Tirez sur le Pianiste. Aznavour joue comme un pied on ne lui en veut pas chacun son métier, par contre les intentions de Truffaut ici restent incompréhensibles ...
Film mal aimé par le grand public, mal aimé par les cinéphiles, mal aimé par les fans de Truffau et mal aimé par Truffau lui-même. Il faut dire que ce « Tirez sur le pianiste » n'a que très peu d'avantages à faire valoir. Un pianiste se fait poursuivre par des gangsters qui veulent la peau de son frère. Pourquoi pas ? C'est über classique mais si c'est bien torché, on crache pas dessus. Problème : Truffaut nous balance en truc qui se base sur zéro construction, c'est long, sans intérêt et le flashback qui déboule en plein milieu du film finit d'achever le spectateur. Que retenir de ce film insignifiant ? La seule présence de Charles Aznavour qui ne peut pas faire grand chose tant le casting qui l'entoure est faible... A oublier au plus vite.
Film plutôt moyen, je n'ai pas vraiment été séduit. Ce film m'a laissé de marbre. Charles Aznavour s'avère être un très bon acteur en personnage timoré (je ne lui connaissais pas ce talent-là). Il est entouré d'actrices aussi sublimes que talentueuses (Nicole Berger, Marie Dubois et surtout Michèle Mercier). Pourtant la sauce ne prend pas. Je ne saurais véritablement dire ce qui ne va pas si c'est la narration, le scénario, un enjeu et une menace pour le personnage principale peu excitants ... En tous cas, je suis passé à côté. Le film a le mérite de ne pas être trop long.
Je retiendrais deux répliques : "Quand on en a vu une, on les a toutes vu." "Lorsque tu m'aimeras plus, tu me le diras?". Truffaut est déjà un grand sentimentale. Ces phrases font écho à un jeu amoureux compliqué. Il est déjà très fort, car son coeur saigne. L'envie, sur le papier, de construire un thriller ne se retrouve pas à l'écran. Tirez sur le pianiste, c'est autre chose. Le film de l'émancipation, encombré par les démons des 400 coups.
On oublie sans doute un peu trop ce que la Nouvelle Vague doit au genre du film noir dont ses figures emblématiques telles Jean-Luc Godard, François Truffaut et Claude Chabrol ont souvent empruntés les images et les codes pour les plier à leur expression naturaliste. François Truffaut scénariste un an auparavant pour Godard dans "A bout de souffle" et tout juste récompensé à Cannes pour l'adaptation romancée de ses souvenirs d'enfance ("Les quatre cent coups") se lance dans la relecture d'une oeuvre du grand écrivain de romans noirs américain David Goodis. Dans la nuit, un homme (Albert Rémy) est poursuivi dans la rue puis un temps rattrapé par ceux qui en veulent à sa peau. Renversé par leur automobile, il se relève aidé par un passant qui rentre chez lui avec un bouquet de fleurs pour sa femme. Les deux hommes badinent jusqu'au domicile du passant. Aussitôt après, la poursuite reprend jusqu'à un café de quartier où l'exubérant Bobby Lapointe chante l'inénarrable et entêtant "Framboise" et où son frère Edouard Saroyan (Charles Aznavour) joue du piano. Par cette entrée en matière complètement insolite qui bouleverse la logique du genre, Truffaut entend immédiatement nous indiquer qu'il prendra la route du film noir pour la rendre plus sinueuse en traçant des portraits à contre-courant des canons habituels du genre. Si le destin de son héros s'inscrit dans une parfaite lignée tragique, les protagonistes qui jalonneront son parcours sont bien réels. spoiler: Edouard Saroyan, issu d'une fratrie déshéritée originaire d'une campagne française, a un temps espéré s'extraire de son milieu grâce à son don de pianiste détecté à l'école de la République mais comme rattrapé par un malédiction de classe, son rêve un moment caressé d'une carrière de soliste international s'est fracassé par le suicide de celle qui a œuvré à sa réussite (Nicole Berger). C'est dans l'anonymat et sous un nom d'emprunt qu'il tente d'éviter un retour à la case départ. Un second départ va lui être un temps offert par la jeune serveuse (Marie Dubois) du bar où il exerce au rabais ses talents. Mais comme un porte-poisse il amènera une nouvelle fois la mort à celle qu'il aime . On le voit Truffaut n'a rien éludé du tragique du roman mais sa mise en scène qui puise dans le naturalisme enjoué du Jacques Becker d' "Antoine et Antoinette" (1947) donne ce ton iconoclaste qu'on a rarement retrouvé depuis hormis peut-être en plus sordide et grivois chez Jean-Pierre Mocky. La photographie de Raoul Coutard photographe emblématique de la Nouvelle vague renforce le côté vériste voulu par Truffaut qui filme admirablement ses acteurs. Charles Aznavour qui venait juste de jouer un rôle de séducteur introverti chez Jean-Pierre Mocky ("Les dragueurs" en 1959) montre l'étendue de son talent où la sobriété se conjugue au charisme. Les femmes comme toujours avec Truffaut sont admirablement filmées n'ayant pas besoin de tenues d'apparat pour être simplement belles. Un film encore relativement méconnu de Truffaut qu'il faut classer dans le haut de sa filmographie.