Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Ykarpathakis157
4 693 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 22 juin 2021
Ce film est vraiment bizarre il semble traiter de l'hypocrisie et de l'apathie des classes moyennes en particulier de leur hypocrisie sexuelle exprimée à travers l'engouement d'un riche homme d'affaires pour une jeune et belle danseuse espagnole. Mathieu passe tout le film à essayer de mettre Conchita dans son lit parfois elle semble prête à le faire et parfois non. Dans tous les cas il y a toujours un problème lorsqu'ils s'y mettent. Cette situation obsède Mathieu à tel point qu'il est presque inconscient des actes de terrorisme qui se produisent tout autour de lui. Ce n'est pas seulement dans le journal à la radio et sur la sonorisation du centre commercial. Il se fait agresser dans un parc il y a une fusillade sur le pas de sa porte il est menacé par une arme à feu et on lui vole sa voiture et il n'en a que faire. Car pour Mathieu cela n'a pas beaucoup d'importance comparé à ses aventures en chambre avec Conchita avec ce qui se passe pourtant autour de lui il devrait prendre conscience mais non. Comment ce film a-t-il pu être si bien accueilli par la critique est ce simplement dû à l'astuce grossière consistant à faire jouer Conchita par deux actrices qui passent d'une scène à l'autre et à l'intérieur d'une même scène. Curieusement cette bizarrerie perd de son étrangeté au fur et à mesure que l'histoire progresse et n'apporte vraiment rien. Les deux actrices ne dépeignent pas les différentes facettes d'une même personne comme cela a été suggéré. En général le film donne l'impression d'être un mélange de comédie muette de film sexy soft des années 70 mais pas dans le bon sens. C'est une satire trop large et elle n'est pas particulièrement perspicace ou drôle. Elle ne comporte pas de touches surréalistes Buñuel se moque-t-il de nous...
Bunuel, le héros du mouvement surréaliste des années 1920, a déjà 77 ans quand il réalise ce long-métrage. Interrompant le tournage au bout de quelques jours parce qu'il était insatisfait de la prestation de Maria Schneider dans le rôle de la danseuse Conchita, il engage finalement deux actrices pour se relayer et incarner ce personnage. Voilà un choix payant: que deux actrices se partagent le même rôle est un phénomène unique qui a donné lieu à diverses interprétations: une personne a toujours plusieurs facettes, argumentait-on; Mathieu (interprété par Fernando Rey) est vraiment amoureux de deux femmes, ou Conchita incarne tout simplement la Femme dans sa dualité. Le vieux maître, lui, balayait d'un revers de la main ces belles constructions philosophiques, disant qu'il n'avait simplement rien trouvé de mieux et que cette décision n'était qu'un pis-aller. De manière surréaliste, Bunuel refuse en effet la justification consciente et rationnelle de processus inconscients, parle de hasard ou d'illuminations dont il ne saisirait pas le sens lui-même parce qu'il n'y a rien à comprendre. Le plus curieux, en fait, est que le scpectateur oublie très vite que deux actrices se partagent le rôle, alors que Molina et Bouquet ne se ressemblent vraiment pas. Cette superposition de deux personnes différentes est facilitée par l'aspect du film. En effet, Bunuel, l'iconoclaste fervent d'images, le catholique athée, réussit avec son style sobre et sévère à nous faire accepter les évènements les plus bizarres, qui finissent par sembler plausibles: c'est ainsi qu'un piège à souris se referme avec un claquement sec au cours d'une conférence sérieuse qui se déroule dans un bureau distingué; une voiture explose à l'arrière—plan. Les personnages semblent trouver qu'il s'agit de la chose la plus normale du monde, ce qui fait que le spectateur n'est pas seulement appelé à s'interroger sur l'ordre établi et notre accoutumance à celui-ci, mais qu'il fait lui-même l'expérience de la rapidité avec laquelle nous devenons insensibles à ce qui semble absurde, qu'il s'agisse des attentats terroristes jamais expliqués perpétrés par le « Groupe armé révolutionnaire de l'Enfant Jésus », ou du double rôle de la belle Conchita. En somme, « Cet Obscur objet du désir » fait partie de ces films incontournables qu'on se doit de voir une fois dans sa vie.
En 1977, Luis Bunuel signe son dernier long-métrage (qui est aussi un très beau testament), "Cet obscur objet du désir". Inspiré d'un roman de Pierre Louÿs, "La Femme et le Pantin", il conte l'obsession d'un aristocrate à l'égard d'une servante. Le film est le fruit d'une énième collaboration fructueuse avec Jean-Claude Carrière. On y retrouve l'amour immodéré du cinéaste pour le théâtre, comme en témoigne sa mise en scène ancrée sur les puissances du faux. À ce titre, le fait de faire interpréter Conchita par deux actrices aux tempéraments différents constitue un choix scénaristique magnifique. Par ailleurs, au moment des années de plomb en Allemagne et en Italie, le cinéaste fait également du terrorisme un acteur venant s'immiscer dans le quotidien des deux protagonistes. Il s'agit de l'un des plus beaux films sur le désir et surtout les frustrations obligées qu'il engendre.
Film bien construit (même si à la longue c'est peut-être un peu répétitif). Un film plus tendre que certains autres du cinéaste sur ces cibles préférées mais je trouve le portrait des femmes aux travers le personnage de Conchita (jouer par deux actrices en alternance) vraiment antipathique et un peu cliché mais c'est fait avec beaucoup de classe.
Ce genre de vieux films, ou de vieux acteurs d 60ans au physique au mieux quelconque, et assez peu soucieux de leur apparence, fricotent avec des belles jeunes femmes de 18/22 ans... c'est juste plus possible. Ca me répugne. Les temps étaient durs pour les actrices dans les années 60/70...
Une peinture très réaliste des relations amoureuses, mais je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. En fait, j'ai fini le film comme le héros, frustré. Au suivant.
On est loin du chef-d'oeuvre tant annoncé... Toutefois, on passe un agréable moment. Une comédie douce-amère sur le pouvoir des femmes sur les hommes, sur le désir de ces derniers, sur les rapports dominants-dominés inhérents à toute relation. En ce sens, la démonstration est brillante. Servi par un trio d'acteur formidable (avec mention spéciale à Fernando Rey et Angela Molina), le film touche cent fois au but. Cependant, la mise en scène "surréaliste" semble avoir un peu vieilli. Le principe des attentats qui jalonnent l'histoire n'est certes pas mauvais, mais méritait un autre traitement. A voir pour la curiosité.
Moins frappadingue que "Le fantôme de la liberté", c'est indéniable. Mais, et c'est notamment pour ça qu'il était très fort, Bunuel parvenait encore une fois à nous surprendre en nous lançant d'énormes incongruités à la figure. Je puis vous assurer que le fait de convoquer deux actrices pour interpréter le même personnage est ici très secondaire. Cela se matérialise, par exemple, par un animal de compagnie insolite (le temps d'une courte séquence, cela dit), le terrorisme servant de canevas (voire de parallèle), un final qui fait poser question ou des personnages semblant complètement déconnectés (à l'image de l'impayable Valet Martin). Quant au propos du film en lui-même : du Bunuel pur jus. N'allez pas chercher aussi loin qu'une raillerie de la bourgeoisie, cela n'existe pas, ou si peu chez le cinéaste espagnol. Voyez simplement une peinture acide de la nature humaine, entre une jeune femme qui joue un jeu bien trouble et un homme qui se laisse envahir par la frustration sexuelle, quitte à en devenir violent pour, au final, faire preuve de lâcheté et de soumission.
C'est troublant et énigmatique, comme quasi tous les films de Bunuel. Film teinté d'érotisme, agréable à visionner, mais pas incontournable à mon avis. Je n'irais quand même pas jusqu'à dire que ce film est un chef-d'oeuvre, statut que beaucoup lui confèrent.
Mathieu Faber (Fernando Rey) profite de son voyage en train pour raconter son histoire avec Conchita (tour à tour Carole Bouquet et Ángela Molina) aux passagers qui se trouvent dans son compartiment. Il est en effet obsédé par cette femme qui semble lui céder par moment, tout en lui résistant fortement. On cherche tout au long du film à comprendre pourquoi ces deux femmes interprètent un seul et même personnage, il y a plusieurs pistes qui peuvent être à la fois déroutantes et décevantes. C’est en tout cas un film qui questionne et a suscité mon intérêt (on ne s’ennuie pas, c’est vivant de bout en bout) même si je m’attendais à voir un film plus original et culte.
Après la brillante adaptation de Joseph Von Sternberg (avec Marlene Dietrich) du roman de Pierre Louÿs « La femme et le pantin », celle de Luis Buñuel fit long feu puisqu’il quitta le projet en 1958, refusant Brigitte Bardot imposée par la production, alors qu’il avait choisi Mylène Demongeot (Julien Duvivier réalisera le film qu’il jugea lui même « idiot et totalement raté »). Des années plus tard, avec son complice Jean-Claude Carrière, il écrivit une nouvelle adaptation. Dès les premiers jours de tournage, Maria Schneider quitta le film car elle trouvait le rôle trop déshabillé et trop osé. Comprenne qui voudra car elle avait tourné cinq ans plus tôt dans le « Le dernier Tango a Paris » et fera « La dérobade » en 1979. Et c’est tant mieux car deux jeunes actrices furent présentées à Luis Buñuel : Carole Bouquet (son premier rôle au cinéma) et Angela Molina. Les trouvant excellentes, mais très différentes, il engagea les deux. Et ce fut un coup de génie. La beauté glaciale et sculpturale de Carole Bouquet opposée à la sensualité torride d’Angela Molina exposent le désir sexuel d’un homme sous ses aspects différents, mais toujours aussi excitant et inlassablement inaccessible. La répétition, chère au réalisateur, qui mélange sans cesse l’excitation du but tout proche (faire l’amour) entretenu par des baisers poussés accompagnés de caresses sur les seins, exprime aussi la frustration du report à plus tard. Je t’aime moi non plus et je te déteste au moins autant moi aussi. De cette farandole obsessionnelle à la limite de l’onirisme, l’érotisme qu’elle exprime est entre coupée par un réel moderne, violent, sanglant et sans scrupules. Dernier film de ce grand cinéaste, la vieillesse n’a pas entamé son humour ironique, ni sa lucidité implacable. D’apparence familier, grâce à des acteurs habituels, à commencer par Fernando Rey (ici doublé par Michel Piccoli), mais aussi Julien Bertheau, Milena Vukotic, Muni, Bernard Musson et Ellen Bahl, le film laisse transparaître à la fois une réflexion désabusée sur le monde à venir où montrer des sentiments deviendra inconvenant, le sexe se fera rare et la violence de plus en plus présente (entre féminisme et puritanisme d’une part et bandes organisées et terrorisme d’autre part, c’est bien le monde d’aujourd’hui). Buñuel, tout en nous emmenant où il veut, à la manière d’Hitchcock (les deux hommes s’appréciaient beaucoup) et, plus surprenant, expose en creux la nostalgie d’un romantisme désuet, le tout dans une mise en scène élégante. Le testament brillant d’un grand.
Quel objet surprenant, on se croirait dans les années 60. Une composition surréaliste qui devait avoir du sens pour le metteur en scène, mais qui nous laisse intrigué quant au message subliminal des deux versions de la Conchita, objet de tous les désirs d'un vieux beau friqué. On a du mal a être aussi troublé que F. Rey, impassible au milieu des bombes terroristes qui explosent. Curieux, original et daté sans être convaincant. TV 2 - avril 2018
Faut-il voir dans la double interprétation du personnage de Conchita un simple clin d'oeil surréaliste? Ou bien l'image de la femme complète et objet universel du désir masculin, c'est-à-dire la beauté froide de Carole Bouquet associée à la sensualité d'Angela Molina? Et, si tout au long du film, le personnage de Fernando Rey ne voit aucune différence entre l'une et l'autre, c'est peut-être que l'amour et le désir rendent aveugle. En fait, l'intérêt pour le film tient moins à cette singulière et facétieuse disposition de la mise en scène qu'à l'obsession tragi-comique d'un homme vieillissant pour une jeune vierge. Cette passion amoureuse ultime, favorisée par de bien arrangeants hasards, conduit le "vieux beau" que joue Fernando Rey à toutes les prodigalités et à toutes les imprudences pour s'attacher la belle. Luis Bunuel semble s'amuser de la naïveté adolescente de Mathieu Faber -un autoportrait?- confronté aux promesses successives de Conchita et à ses atermoiements incessants qui trahissent sa parole et repoussent chaque jour le moment tant attendu... La mise en scène de Bunuel peut sans doute déconcerter par l'intrusion d'effets surréalistes mais ne manque ni d'esprit ni d'élégance. Le regard très personnel du cinéaste est d'autant plus nécessaire que le sujet de l'homme en automne et de la femme au printemps à été maintes fois abordé.
Film à voir parceque le dernier de Luis Bunuel, parce que la fin d'une certaine Espagne, pour le scénario adapté d'un livre du sulfureux Pierre Louÿs. Carole Bouquet en Conchita c'est un peu bizarre mais on s'y fait.