Le soldat de 2è classe Adrien Dufourquet avait sans nul doute imaginé occuper sa permission d’une toute autre façon, aux côtés de sa fiancée. Au lieu de cela, il se retrouve malgré-lui au cœur d’une traque haletante entre Paris, Rio et l’Amazonie.
Pour leur deuxième collaboration, Philippe de Broca & Jean-Paul Belmondo quittent l’univers du film historique (Cartouche - 1962) pour celui de l’aventure, à travers un road-trip entrainant la star dans une course folle pour contrecarrer des voleurs à la recherche de statuettes précolombiennes.
Grand classique pour certains, panthéon du film d’aventure pour d’autres, je dois bien l’admettre, non seulement j’ai toujours eu du mal avec Jean-Paul Belmondo mais je suis aussi et surtout, resté hermétique au film pendant quasi toute la durée de ce dernier. Pourtant, je dois bien l’admettre, L'Homme de Rio (1964) est un sympathique film d’aventure familial, il n’y a aucun doute là-dessus. Le souci se trouve ailleurs, notamment dans la mise en scène où le film met un certain temps pour se lancer, avant de nous entraîner dans une traque bêtement étirée et sans discontinue (on est dans le registre de la comédie j’en ai bien conscience, mais ça n’a pas fonctionné avec moi). Ajouter à cela les innombrables coupes de prises que l’on ne cesse de voir tout au long du film, aussi bien lors de la poursuite à moto que dans la jungle où Bébel s’élance de lianes en lianes. Sans parler des nombreux passages dénués du moindre dialogue (la longue poursuite sur le chantier ou dans la jungle), pourquoi ?
Bien évidemment, les fans de la première heure de Belmondo ne pourront que tomber sous son charme, il nous apparait charmeur, beau parleur & inépuisable, il était l’acteur désigné pour ce rôle, il n’y a pas de doute. Il est sans cesse à 100 à l’heure, il cavale, saute, vole, nage, il en deviendrait presque épuisant. S’en est même impressionnant de faire le calcul des innombrables modes de transport qu’il utilise dans film pour retrouver sa chère et tendre (moto, avion, tracteur, tramway, ski nautique, voiture, vélo ou encore bateau). Impossible de ne pas repenser à certaines bandes dessinées et plus particulièrement à Tintin (rien de très surprenant à cela, quand on sait que Philippe de Broca avait failli réaliser la première adaptation live du célèbre reporter), les similitudes sont nombreuses, pour peu que vous connaissiez les albums par cœur, vous devriez aisément les reconnaître.
C’est rythmé, les paysages sont superbes, entre l’Amazonie et Brasília (qui était encore au stade de la construction, les plans sont assez dingues), les références sont nombreuses tout au long du film et malgré tout cela, je dois le reconnaître, j’ai trouvé le temps long plus d’une fois. Rares sont les fois où je parvenais à esquisser un sourire (excepté la scène de la bagarre dans le bar), sans doute est-ce le trop plein d’humour bon enfant qui, à la longue, finissait par me lasser…
Rappelons enfin que ce film aura au moins eu le mérite d’avoir inspiré Steven Spielberg lorsqu’il réalisa Indiana Jones et les Aventuriers de l'arche perdue (1981), ça, c’est un gage de qualité. Il ne me reste plus qu’à le revoir d’ici quelques années en espérant m’en faire un tout autre avis.
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