Dans la petite bourgade de Tiny Town, Bat Haines le perfide propriétaire du saloon prépare un mauvais coup. Rusé comme un renard, il a même réussi à créer un conflit entre deux éleveurs de la ville en s’emparant de leur bétail. Mais tout ceci va bientôt finir par se retourner contre lui…
Terreur à Tiny Town (1938) a cette particularité d’être le seul et unique western musical au monde à avoir été intégralement tourné avec des acteurs atteint de nanisme. Ce qui bien évidemment, a le mérite d’attirer notre curiosité (malsaine) et de lui octroyer 60min de notre temps pour voir ce qu’il en retourne.
Ce western détonne par son casting de nains et aussi par le fait qu’il soit un pur nanar. Sam Newfield l’avait pourtant réalisé avec le plus sérieux du monde, le souci c’est que tout ce petit monde parait bien ridicule au cœur d’un décor de Far West construit pour des personnes de taille dite "normale" (à savoir comme vous et moi). Il n’y a qu’à les voir évoluer au cœur des différents décors de la ville, les acteurs passent littéralement sous les portes battantes du saloon tant ces dernières ne sont pas à leur hauteur. Idem pour le cuisto dont le buffet de sa cuisine s’avère tellement disproportionné qu’il rentre carrément à l’intérieur pour y récupérer ses casseroles. Heureusement ils avaient pensé à rehausser le sol devant le comptoir du saloon pour qu'ils puissent s'y accouder et picoler sans devoir utiliser un marchepied.
En dehors de ça, on se retrouve rapidement devant un western tout ce qu’il y a de plus basic en somme, avec tout un panel de personnages typique d’un village du Far West (un maréchal-ferrant, un cuisinier, un shérif, des bandits, un barbier, des éleveurs et même un cowboy chantant). Bien évidemment, impossible de ne pas sourire lorsque l’on voit pour la première fois, les acteurs en train de chevaucher leurs montures. Des cowboys-nains chevauchant des poneys Shetland (!) avec une attaque de diligence comme rarement on avait eu l’occasion d’en voir.
Passé la surprise de découvrir cet univers à taille d’enfant, il faut rapidement se rendre à l’évidence qu’il s’agit surtout d’un très mauvais western avec des acteurs qui n’en sont pas. Toute cette clique de nains ayant été recruté uniquement pour leur physique et non pour leur talent d’acteur. Ces derniers s’avèrent (hélas pour eux) tous plus ridicules les uns que les autres. La réalisation quand a elle s’avère catastrophique, l’intrigue devenant rapidement chiantissime sur fond de rivalité, d’amour et de haine, le tout, accompagné par quelques séquences chantées parfaitement ridicules puisque l’on soupçonne le réalisateur d’avoir fait appel à des adolescents (lorsqu’ils poussent la chansonnette, les acteurs sont grossièrement vieillis avec de la fausse barbe et/ou fausse moustache) mais le pire reste à venir, n’ayant pas encore mués, avec leurs voix d'enfants, cela rend les scènes encore plus perturbantes.
Bien évidemment, le film fut très mal accueilli lors de sa sortie, catalogué comme étant l’un des pires films de l’histoire, le fait qu’il n’y ait que des nains n’a pas arrangé le sort du film (pour rappel, à une époque pas si lointaine, ces derniers étaient principalement exposés comme bêtes de foire lors de diverses attractions, le fait qu’ils aient été utilisés dans ce film a été mal vu à l’époque de sa sortie). Sam Newfield n’en n’était pas à son coup d’essai, il avait déjà déclenché une polémique avec Harlem on the Prairie (1937), un western quasi exclusivement composé d’acteurs noirs, en pleine ségrégation raciale aux États-Unis, il fallait oser.
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