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Joseph H.Lewis détourne des archétypes du western (le riche propriétaire abouché à d'infâmes gangsters face à de petits propriétaires) : Sterling Hayden est un pied-tendre arrivé directement de Suède (ce qui justifiera son duel a spoiler: u harpon
!, duel d'ailleurs qui ouvre le film construit donc en flash back), l'objet des convoitises est le pétrole. Bien sûr le film est nerveux (1H ¼), gratifié d'une belle BO d'inspiration mexicaine, avec quelques scènes d'anthologie : la rencontre entre Hayden et l'assassin de son père (la profondeur de champ permet de voir les réactions de Molly,assise au fond, entre les 2 hommes) ; Hayden parti, la caméra tourne pour cerner les visages des amants qui se scrutent.

Je ne suis pas fana de ce western car son climat particulier me dérange et tous les mythes cinématographiques de l'ouest y sont désacralisés. Le lyrisme est inexistant et les rares extérieurs sont volontairement dépouillés ou encombrés d'avant-plans qui n'ont rien à y faire. Par ailleurs, le ton est constamment décalé vers l'excès, pas un seul personnage n'est naturel, tous accentuent leurs façon habituelle de jouer la comédie. A commencer par Sterling Hayden qui en est presque comique tellement il est border-line. Le méchant, tout en noir, est la mort faite homme et son cynisme voulu et permanent finit par devenir lassant. Par contre, il est difficile de ne pas admirer l'originalité et même parfois la beauté de la mise en scène et comme elle est l'essence même du septième art, je ne peux qu' accorder 4 étoiles à ce film. Les visages en gros plans sont superbes et en intérieurs les avant-plans ou les plans généraux sont d'un bel effet. Politiquement parlant il est difficile de ne pas ressentir l'impact du Maccarthysme mais l'épisode inoubliable du harpon sera bienvenu pour en atténuer les effets. Pour les cinéphiles, ce film demeure une aubaine. Pour les spectateurs venant uniquement se distraire, je ne sais que dire.