Jamais je ne porterai une critique négative sur des films de la classe "Des Dix Commandements".
Celui-ci est le "Seigneur des Anneaux" de son temps. Les techniques utilisées pour le tourner surpassent tout ce qui est du dernier cri, à l'époque.
Les décors sont d'une précision remarquable pour les connaissances archéologiques des années 1950. Quant à l'aspect religieux on s'en tape car ce n'est pas le propos. Dans ce film on y parle de LIBERTÉ pour tous les hommes et du bannissement de l'esclavage.
Aujourd'hui les banquiers et les traders ont remplacé les pharaons. Les ouvriers envoyés au chômage sont les héritiers des esclaves Hébreux et Éthiopiens.
Donc rien à redire sur l'histoire et la morale de ce film, elle est encore d'actualité. La dernière Phrase de Moïse, interprété si magistralement par Charlton Heston (en ce temps-là, la maladie ne l'avait pas touché et, avec John Wayne, il allait participer plus tard à la marche pour les droits civiques, au côté de Martin Luther King. C'est pourquoi,je lui ai pardonné les errements de la fin de sa vie.) : "Va Josué ! Annonce au Monde que la liberté doit maintenant rayonner sur la Terre !", J'en ai fait mon Crédo.
"Les dix commandements" utilisèrent le procédé de Vistavision qui triplait la largeur de l'image, sans aucune déformation anamorphique. Il permettait l'utilisation d'une bande son musicale et de deux bandes son stéréo pour la sonorisation du film. La qualité et le grain des négatifs technicolor derniers nés des laboratoires de l'époque ne furent pas égalés par la suite, sauf dans "La mort aux trousses" et "Les oiseaux". Que dire des bleus et des rouges pétants qui rendent les costumes hallucinants ! C'est du sacré spectacle !
Les acteurs jouent avec ferveur. Ce sont tous des monstres à la voix tonnante, Yul Brunner, Vincent Price, Edward G. Robison. Même si parfois, ils en deviennent shakespeariens, ils n'ennuient jamais les spectateurs, sauf les sniffeurs de CGI qui ne peuvent pas se concentrer plus de 30 secondes sur une action sans zapper. Et puis les actrices ! Elles sont toutes aussi belles qu'excellentes comédiennes. Anne Baxter, Yvonne de Carlo, Debra Padget. Cette dernière, dans "le tigre du Bengale", tout en conservant une décence inouïe, nous dévoile, par des artifices vestimentaires succulents, un corps de déesse inoubliable. Dans "les dix commandements" l'écran explose à chaque gros plans sur son visage superbe.
Les effets spéciaux, même aujourd'hui, quand on considère qu'ils sont purement argentiques et qu'une restauration numérique adaptée pourraient effacer leurs défauts sans effort, restent les blu-screen les plus réussis du genre jusqu'aux incrustations numériques.
La Mer Rouge s'ouvrit et se ferma grâce à des bassins de 100 mètres cubes vidés d'un coup dans un autre de 200. Une caméra spéciale filma les remous à 288 images par seconde ramenée au tirage à 24. Les mur d'eaux qui encadrent la marches des hébreux sur le fond de la mer, nécessitèrent 100 lances à haute pression qui produisirent une muraille aquatique de 28 mètres de haut.
Le tout, combiné au tirage en laboratoire, devint la scène d’anthologie que tous les cinéphiles connaissent.
Tout est une réussite dans ce film : L'écriture des table des lois ainsi que l'apparition stylisée du Seigneur sous forme d'une colonne de feu animées par des spécialistes de Disney, comprises.
Les grognons peuvent grogner, Cecil B. DeMille, nous laisse dans ce chef d’œuvre un très beau testament.