Dernier film tourné par Cecil B. DeMille, un remake de son travail de 1923, avec encore plus de moyens mis en œuvre (on parle de 20000 figurants), et une durée de 3h30.
Ce sont les défauts de cette superproduction qui frappent d’abord, et ils sont nombreux : préchi-précha puritain typiquement américain, assommantes références à Dieu, sentimentalisme de roman-photo, ridicule de quelques scènes, boursouflure de certaines, invraisemblance totale de beaucoup d’autres, trucages bouffons (buisson ardent style cuisinière à bois, Yahvé en tornade rouge façon pub pour machine à laver, etc.).
Puis on s’aperçoit que les acteurs masculins sont crédibles, et savent donner du poids à leur personnages (plus que leurs homologues féminins d’ailleurs), puis on reste époustouflé devant les reconstitutions architecturales, surtout vu l’époque de tournage, étonné par certains effets techniques, puis on découvre quelques séquences réellement émouvantes, et finalement, par moment, on se laisse gagner par le souffle épique de l’ensemble (scène de l’exode, passage de la mer rouge).
J’ai aimé aussi : ce chameau qui mange le régime de dattes qu’un juif a posé sur ses épaules pendant la séquence de l’exode ; la nuée verdâtre qui dégouline sur la lune lors de la nuit de la mort, et le sol parfaitement sec sur lequel s’engagent les juifs une fois la mer (rouge) séparée en deux.
J’ai vraiment détesté : l’interminable, inutile, creuse, pompeuse, redondante et prétentieuse musique d’Elmer Bernstein qui conclut le film, sur une image fixe, vraiment fixe pendant tout le pensum.