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Jean Ingalls
1 abonné
102 critiques
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2,5
Publiée le 12 septembre 2024
Un film très personnel même si il se veut documentaire et fictif. Un métrage qui appartient à son temps mais surtout à un peuple. Nanni Moretti n'est pas du tout populaire en France pour ne pas dire inconnu. Son métrage tourne autour de la politique italienne, les différentes élections... Les passages moins fermés sont ceux autour de la naissance de Pietro, il y a des notes poétiques par moment surtout lorsqu'il est seul avec son enfant. Aprile est une œuvre moyenne réservé aux amateurs récalcitrants du cinéaste.
Le film pourrait être intéressant (Italie des années 90), mais le réalisateur se perd dans l'amour qu'il se porte à lui-même... On veut regarder un film sur l'Italie, pour mieux la connaitre, et on tombe sur un film biographique dont.... on se fiche... Déception.
Aprile constitue la fin d'un cycle pour Moretti. Le développement de son personnage d'autofiction critiquant tant l'évolution que la société italienne elle-même atteint ici sa forme la plus attrayante. En témoigne la scène d'ouverture où Moretti s'allume un sacré pétard lors du résultat des élections (le ton est donné). Le film se veut plus militant que Journal Intime ou Bianca. Je parlais de fin d'un cycle, car dès le film suivant (La Chambre du fils), la part de fiction deviendra de plus en plus croissante dans l'oeuvre du cinéaste romain (Le Caïman, Habemus Papam, Mia Madre..). Je vois donc ce film comme une forme de conclusion de ce journal personnel entamé depuis les début de sa carrière. C'est percutant, féroce, drôle, prétentieux et ironique, et que c'est bon!
Trois ans après le mémorable "Caro Diario", Nanni Moretti signe un film ouvertement épars en mêlant des réflexions intimes, cinématographiques et politiques. Il ne faut pas chercher une quelconque profondeur dans "Aprile" mais la joie de se voir succéder sans structure rigoureuse la colère d'une gauche politique trop molle face à l'assurance berlusconienne, la responsabilité de la parentalité et la crise d'inspiration de l'artiste montrée avec davantage de fantaisie que d'angoisse. Forcément inégal en ne s'arrêtant pas sur un thème particulier et en ne le creusant pas, le film séduit néanmoins par le contre-pied de la tonalité choisie (l'humour plutôt que le sérieux), un choix qui permet de ne rien imposer au spectateur tout en lui garantissant le plaisir de l'exubérance mise en scène – Moretti réalise à ce titre un numéro d'acteur jubilatoire. On peut s'ennuyer devant ce projet parfois trop récréatif mais l'originalité de certaines situations arrivant à intervalles réguliers donne du souffle à ce film certes mineur mais qui sait aussi affirmer son identité.
Il ne faut pas s'attendre à en apprendre beaucoup sur Berlusconi ou la politique en Italie en regardant 'Aprile' ; sur la paternité et Nanni Moretti lui-même, par contre, un peu plus. Terriblement égocentrique, trop évidemment méta, et sans véritable sujet, c'est un film imparfait, mais tout de même attachant et souvent drôle.
Dans la foulée de son Journal intime, Moretti reprend sa quête mi-initiatique mi-politique, entre fiction et documentaire, sur les routes d’Italie. Le ton est proche de Woody Allen, mais en plus bricolé, en moins romanesque et en un peu plus ennuyeux aussi (ça m’a paru un peu long pour 1h15). Les plus beaux moments sont les plus intimes (la paternité, ses joies et ses angoisses), mais aussi cette fin où, retrouvant sa vespa, le réalisateur renonce à sa colère et à son envie d’analyser le malaise de son pays pour simplement le filmer avec une simplicité et une joie qui font parfois défaut au reste du film.
A la manière de Caro Diario, Nanni Moretti nous livre une oeuvre très personnelle sur un sujet vaste. Il traite le sujet ; la politique italienne, dans son contexte ; à contre pied de sa propre carrière et de sa vie personnelle, et le résultat et captivant.
Nanni Moretti s'embourbe dans ses propres opinions politiques et dans son narcissisme, pour nous livrer une œuvre très personnelle mais inintéressante. S'il arrêtait de se regarder penser, peut-être aurions nous une place, nous autres spectateurs, dans son univers familial, intellectuel et engagé.
Très beau film, très intelligent, émouvant et même divertissant. Moretti est certainement l'un des seuls cinéstes à traiter avec autant de profondeur un sujet politique, en s'appuyant ici sur son rôle d'artiste et la naissance d'un enfant. A noter également, qu'un film n'a jamais donné autant envie d'être père que le "Aprile" de Nanni Moretti! Ce film apparait comme une fable, très drôle, et très intelligente sur la société italienne moderne. Il est également intéressant d'analyser les liens entre le film "Aprile" que l'on voit, et les projets de réalisation de Moretti. Au final, "Aprile" est à la fois un documentaire et une comédie musicale! Remarquable également l'interprétation du jeu d'acteur et l'écriture des dialogues. La mise en scène est de grande qualité et connait de véritables moments de grâce. Notamment dans les scènes où Moretti est avec son enfant. Les plans sont esthétiquement intéressants et bien construits. La gestion du mouvement est excellente. Musique de qualité également et bien utilisée. Film très intelligent et très beau donc. A ne pas manquer!
Un film assez barré, ou Moretti mélange Politique et Naissance d'un bébé. Film très étrange avec un humour vraiment décalé, soit on adhère ou l'on s'y perd. Pour ma part je m'y attendais absolument pas et je ne sais pas quoi tirer de cette expérience!
Bien étrange cette idée de mélanger politique et couches-culottes. J'avoue être resté dubitatif lors de la scène où Nanni Moretti passe cinq minutes à étaler sur la table les godasses de son gamin. Moretti ne se laisse-t-il pas prendre à son propre piège, lui qui veut dénoncer le désintérêt pour la vie politique ? Malgré tout, le film est presque un modèle car il montre de nombreuses facettes de la vie politique italienne, en allant de Berlusconi au mouvement indépendantiste de la Padanie. Par ailleurs, certains passages sont jouissifs, comme la naissance du mioche à l'hosto. Moi qui suis assez hermétique à "l'humour morettien", j'ai apprécié.
Avec April Nanni Moretti a encore le chic pour mélanger les genres : autofiction, pamphlet politique, crise existentielle, comédie… Dans la lignée de ‘’Journal intime’’, en moins réussi, ce mois d’avril reste néanmoins très attachant. Que demande le peuple ? ‘’A quel point est-ce autobiographique’’ Difficile à dire la forme pourrait faire croire que Moretti laisse la part belle à ses propres états d’âmes, reste que tout est minutieusement écrit et mis en scène et que même s’il utilise vraiment son fils dans le film, il faut se méfier des raccourcis trop facile.
Je découvre l'incontournable visionnaire italien grâce à ce film et je suis touché par ce qu'il me dit. Un style très particulier, surprenant, mais profondément humain sur ce qu'est l'Italie actuellement: un pays terrifiant politiquement, hypocrite socialement, mais vivant généralement. Morreti dépeint donc son pays et sa vie sous une camera ironique et poétique. Je decouvre donc un artiste profond et déjantè dont je vais approfondir la filmographie.
Brillant, drôle, intime. Après son "journal intime", Nanni Moretti nous mène sur la revue de la paternité. Paternité de Pietro (son fils né en avril 1996), paternité de son film sur les années 50 avec son patissier trotskiste, paternité de son documentaire sur les élections législatives de 1996. Qui mieux que Giovanni Moretti conduit un Vespa sans les mains en vendangeant au vent mauvais les articles de journaux qui lui servirent de linceul dans une scène précédente ? Et qui mieux que Nanni Moretti sait diriger un tournage à Venise sans être présent sur les lieux du tournage ? Orson Welles mettait une ampoule dans un verre de lait pour que la tension se porte sur le danger potentiel de celui-ci. Moretti lui veut mettre une ampoule pour une pub dans un plat de pâtes, pour que la sauce soit plus saisissante.