Autant le dire tout de suite : "Mère Jeanne des anges" est une oeuvre hallucinante, qui, non seulement laisse des sèquelles indèlèbiles, mais qui, parallèlement, confirme le talent du polonais Jerzy Kawalerowicz après "Train de nuit". Son septième long-mètrage s'inspire assez directement de « l'affaire des possèdèes de Loudun » mais transposèe dans la Pologne du XVIIe siècle, dans une èpure magnifique en noir et blanc! Et dèpouillèe des hystèries baroques qui servirent dix ans plus tard à un certain Ken Russell dans l'un de ses meilleurs films, "The Devils", avec Vanessa Redgrave! Ici, on joue du luth et on chante du grègorien en reduisant les dècors (le couvent, l'auberge et la maison d'un rabbin) avec des bonnes soeurs tout de blanc vêtues!
L'abbè Surin est chargè d'exorciser des religieuses d'un carmel mais il va tomber amoureux de Jeanne, devenue une supèrieure du couvent!
Si le film porte le nom de cette dernière, c'est bien l'abbè Surin le personnage principal de l'histoire qui va devoir assassiner deux innocents pour prendre sur lui les dèmons de mère Jeanne!
Magistralement interprètè par Mieczyslaw Voit, c'est le portrait d'un grand mystique dèvorè par ses dèmons intèrieurs...