Antonio Margheriti est un réalisateur capable de bonnes choses, et puis de choses nanardes ! C’est un metteur en scène de séries B qui peuvent être surprenantes et divertissantes, et Et le vent apporta la violence est plutôt dans cette veine. Pas super passionnant niveau histoire, mais beaucoup plus niveau ambiance.
En effet l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard. Un type veut se venger d’un autre qui l’a trahi. En sommes c’est simpliste, et le déroulé est aussi simple. Kinski dézingue du méchant, jusqu’au big boss, et cela sans s’étendre en dialogue, en rebondissements particuliers. Le film ressemble par certains aspects au Commando avec Schwarzie, c’est-à-dire de l’action, avec gradation et final haut en couleurs. Honnêtement ça se laisse suivre, mais ce n’est clairement pas très recherché, et le traitement de l’intrigue est un peu fade (il y a des moments très graves mais pas assez bien mis en valeur).
Visuellement le film marque des points. Dommage que l’ambiance musicale soit un peu mise de côté, car l’ambiance visuelle est vraiment intéressante. Des décors très réussis, une photographie qui laisse la part belle à la nuit et à l’aube morose, le vent qui souffle quasi-continuellement dans le film, des détails singuliers et bien vus (la cloche, l’orgue…), le film a du caractère, de l’allure, et il se démarque tout de suite des westerns tout-venant. Il a un style, et indéniablement il retient l’attention.
Il est un peu à l’image de son acteur principal, Klaus Kinki, qui certes ne trouve pas ici son meilleur rôle, et n’est jamais aussi bon qu’en méchant de toute façon. En fait il a toujours une allure singulière appréciable, mais il faut avouer que son accoutrement n’est pas terrible (une sorte de tenue de bagnard), et son personnage manque un peu de consistance. Malgré cela il reste toujours un acteur marquant, et il est bien entouré par des seconds rôles pas désagréables, et surtout le fils, qui amène de la subtilité et du relief, ainsi que le personnage de Maria, un personnage féminin assez différent de ce qu’on peut voir dans bien des westerns.
Clairement le film de Margheriti se distingue surtout par son ambiance, et c’est assez dommage en fait. Car il a vraiment que cet argument pour se singulariser. L’histoire reste basique et le héros pas assez creusé ne lui donne pas beaucoup de relief, et l’interprétation n’est pas au top, faute à des personnages principaux sans grand relief et à un Kinski peu à l’aise avec ce rôle. 3