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Yves G.
1 465 abonnés
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4,5
Publiée le 11 juin 2013
"L'appât" de Anthony Mann est à la fois l'un des meilleurs westerns qui soit et un film qui ne ressemble guère à un western. Sans doute son action se déroule-t-elle dans les Montagnes Rocheuses, magnifiquement tournée en extérieur en Technicolor. Sans doute met-elle au prise un chasseur de primes, un chercheur d'or, un soldat en rupture de ban, un criminel en cavale et une jolie blonde. Mais si "L'appât" figure dans toutes les anthologies du cinéma, c'est pour l'épure de son scénario et la caractérisation des personnages. Trois aventuriers réunit par le hasard mettent la main sur un criminel recherché, qu'accompagne la fille de son meilleur ami. L'enjeu est simple : parviendront-ils à le ramener à bon port pour toucher la récompense promise pour son arrestation ? ou la cupidité et la méfiance l'emporteront-elles entraînant l'explosion de ce trio ? Ce western très court (1h30 seulement ce qui, pour l'époque, relevait presque du court-métrage) va à l'essentiel : 5 personnages à l'écran seulement, aucune intrigue secondaire, pas l'ombre d'un saloon ou d'une scène d'intérieur. Unité de temps, unité d'action, unité de lieu (les Rocheuses formant un seul et unique décor somptueux) : on est plus proche du théâtre classique que du drame hollywoodien. Aucun manichéisme comme souvent le western en réserve. Chaque personnage a ses failles, même James Stewart qui ose briser l'image du gendre idéal acquise chez Cukor, Capra ou Lubitsch. La morale est aussi sombre que dans Corneille ou Racine : les passions toujours l'emportent sur la raison. Filmé la même année, "L'homme des vallées perdues", qui lui aussi figure dans toutes les bonnes anthologies, me semble du coup d'autant plus surestimé.
Devenu rapidement un classique du genre, ''L'Appât" représente le cinéma d'Anthony Mann à son meilleur. Howard Kemp, sur les traces du bandit Ben Vandergroat, parvient à le capturer grâce à l'aide de deux autres hommes, un vieux prospecteur et un déserteur de l'armée. Mais rapidement Vandergroat sème le doute entre les hommes, arguant qu'une récompense est plus facile à diviser par deux que par trois. Le principe est simple mais diablement efficace et le film repose ainsi sur des affrontements qui sont plus psychologiques que physiques, chacun se méfiant de l'autre, chacun tentant de gagner la confiance de l'autre. Les personnages sont peu nombreux mais sont tous très convaincants et la mise en scène met en valeur les paysages aussi bien que les acteurs. James Stewart et Robert Ryan, chacun dans leur registre, sont d'ailleurs tous deux particulièrement excellents. Et si la morale est sauve à la fin, le propos du film n'en est pas moins percutant.
Western épuré de Anthony Mann. Sur un scénario assez simple, un chasseur de prime ramène son prisonnier, malheureusement, il est accompagné de deux compères qui tiennent eux aussi à la prime. Une femme est également présente. Tout cela compliquera le retour. C'est presque un western psychologique, car ce sont les relations entre les individus qui sont privilégiées, et les personnages sont complexes dans leur motivation. Il y a relativement peu d'action. Si les clichés du western ne sont jamais très loin, les personnages ne sont pas trop caricaturaux, assez crédibles dans leur comportement. C'est fort bien réalisé, tout en extérieur avec des paysages bien choisis. Une caméra souple et rapide, avec de très bons acteurs, tout cela donne un classique du western, il y vraiment peu de défaut à reprocher à ce film, sinon le respect des lois du genre. Une belle fin.
Si l'on doit se demander: quel est le meilleur western de tout les temps?, ce chef d'oeuvre d'Anthony Mann doit absolument venir à l'esprit de celui qui se pose cette question. On peut certes lui préférer l'atmosphère envoûtante et l'humour de "Rio Bravo",ou le lyrisme cynique du "bon la brute et le truand" ou la rudesse désenchantée de "La horde sauvage" ou encore "La prisonnière du désert" et son questionnement sur les origines raciales ou pour conclure "Johnny Guitar" et son côté flamboyant et féministe. Une chose est sûre c'est que "L'appât",comme les films que je viens de citer, est un chef d'oeuvre, et chercher à établir un classement entre eux me semble bien difficile.
Grand classique du western psychologique, réalisé par l'un des maîtres du genre : Anthony Mann a tourné une dizaine de westerns, celui-ci étant le cinquième et probablement son meilleur (avec Winchester 73). Aux thèmes de la cupidité et de la vengeance s'ajoutent ici ceux de l'idéal déçu et de la dignité. La scène finale, émouvante, est restée dans les annales. James Stewart, dans un rôle plus cynique et aigre que d'habitude, est en contre-emploi durant la quasi-totalité du film. Et ça lui va bien aussi.
Comment faire un film simple avec 5 acteurs et 25 figurants : avec un bon scénario, une mise en scène bien pensée et des acteurs magistraux. Très simple donc. Sauf que réunir tout ça demande de la chance. L'association A. Mann-J. Stewart a accouché de westerns parmi les meilleurs du genre et c'est le 1er que je vois. Postulat simple donc (3 "bons" contre 2 "méchants", une grosse prime à se partager au bout, du chemin à faire) sauf que chacun a sa part d'ombre et que le chemin est long, surtout quand un manipulateur habile fait partie du groupe (génial R. Ryan). J. Stewart est tout simplement extraordinaire dans son rôle et donne la pleine mesure de son immense talent. Le script est donc habile et alterne entre scènes d'action et scènes psychologiques dans un film rythmé et sans cesse surprenant, appuyé par une mise en scène magistrale qui fait la part belle aux paysages naturels. Classique mais éternel. D'autres critiques sur
Le tandem James Stewart et Anthony Mann est, je confirme, un duo qui aura marqué l'histoire du Western et du cinéma en cinq films, la preuve avec ce bijou nommé "L'appat" qui m'a beaucoup plu !! Une solide histoire pour un homme capturé avec une femme perdue qui vaut une belle somme d'argents de rançon qui chauffent les esprits de trois cowboys qui ont participé à la capture d'autant que le prisonnier est un manipulateur et son jeu fait mordre à l'hameçon. J'aurais mis une étoile en moins car je trouvais ce Western un peu classique mais au fil de l'histoire, le personnage de James Stewart révèle des faiblesses et une sensibilité qu'on reconnaitra aprés chez le cinéaste Alfred Hitchcock qui fera la gloire de l'acteur, notamment dans ce film avec la jeune femme jouée par Janet Leigh desepéré et perdue entre le prisonnier et les cowboys. Ce Western a cinq personnages principaux durant tout le film (si l'on compte pas l'attaque des Indiens) dont Robert Ryan qui demeure trés bon dans la peau du salopard . Les paysages montagnardes du Kansas offrent une jolie vue à ce long métrage. Un chef d'oeuvre.
Ce western est un des plus beaux et un des plus aboutis sur le plan de la forme et du fond. En plus les 3 personnages principaux Stewart,Ryan et Leigh apportent leur présence et leurs intensités intérieures sans prix. Il est quasiment unique par son tournage exclusif dans la nature et par le rôle énorme tenu par une femme sans qu'elle ait besoin de se mettre en avant. Son scénario ne peut être pris en défaut; à tout moment il peut se produire un imprévu vraisemblable. Les cotés névrotique des 5 personnages, dûs à leurs solitudes donnent à ce film un grand intérêt psychologique. Le tournage ayant eut lieu exactement entre le coté puéril des westerns des années 30/40 et le coté réaliste et sordide de ceux des années 70/80. C'est un must, rarement les rochers,les torrents, la falaise, la caverne auront autant attiré le regard du spectateur et les déplacements de la camera sont magnifiques, notamment les passages de l'action aux gros plans. Pourtant,ce chef d'oeuvre admirable ne fait pas partie de mes dix westerns préférés; j'aime trop les cotés sentimentaux et j'ai besoin d'adhérer à un personnage masculin. Ici les 4 hommes sont irrespirables: Ben m'est insupportable par son intelligence et sa morgue, Roy odieux par son passé et sa conduite, Jesse pitoyable par son irresponsabilité coupable et Howard stupide par sa cupidité et son obstination. On ne sait même plus sur lequel tirer dira même un d'entre eux. Il faut attendre la prise d'une pelle lors de la dernière minute pour pousser le premier soupir d'aise. Cela ne m'empêche pas de le revoir régulièrement.
Il n’existe rien de transcendant dans ce western de série B malgré la présence de James Stewart dans un rôle classique d’homme intègre et de Robert Ryan campant un traditionnel bandit sans foi ni loi. Chaque personnage amène son lot d’ambiguïté dans ce film à mi-chemin entre le film d’aventure et le western psychologique. Anthony Mann et James Stewart nous ont habitué à mieux. Seuls les seconds rôles, notamment celui de Janet Leigh, sauvent l’intérêt du film, ainsi que la dernière scène sur le piton rocheux et les chutes du torrent. Au final, un western moyen malgré de splendides décors naturels.
La beauté des paysages sauvages naturels fait un cadre parfait ou l'homme dévoile sa part sombre. Mon premier film d'Anthony Mann ( rien à voir avec Michael ) et je dois dire que ne suis pas du tout déçu, et je dirais même surpris vu que je ne savaispas à quoi m'attendre. "L'appât" est un jeu de manipulation et de coup sournois des cinq protagonistes, prêt à tout pour empocher la récompense de leur prisonnier. On peut même dire que "L'appât" est en avance sur son temps et sur les westerns de Sergio Leone voir de Sam Peckinpah. La construction des personnages nos tient en haleine du début à a fin. Dommage que cela finisse en happy end.
J'avoue manquer un peu de culture en termes de western classique, mais "L'Appât" me semble en être un très bon exemple. Un chasseur de primes arrête un homme recherché ; mais il est aidé par deux autres hommes avec qui il doit partager le butin. L'homme recherché va naturellement tout faire pour semer la discorde entre ses trois geôliers. Sans compter la présence de la jeune femme qui l'accompagne... Simple mais efficace, "L'Appât" est un western intéressant de bout en bout, bien réalisé et bien interprété. Il ne me reste plus qu'à découvrir les nombreuses autres collaborations entre Anthony Mann et James Stewart.
Je ne savais pas du tout de quoi ça parlait avant de lancer le film, si ce n'est qu'il y avait James Stewart et que c'était réalisé par Anthony Mann. Alors j'ai beaucoup aimer le scénario et la construction du film autour de ces cinq personnages, qui sont à fois humains, manipulateurs, avec une part sombre pour chacun d'entre eux. Ils cachent tous quelque chose, on ne sait pas vraiment ce qu'ils pensent, quel est leur plan etc. Et ça j'aime beaucoup, il y a eu un réel travail là dessus, ça change des personnages plats qu'on peut avoir d'habitude. Bon après l'histoire reste assez classique et prévisible, je veux dire, la fin ne surprendra personne, même si malgré tout elle est très belle et qu'on a passé un bon moment. La mise en scène et la photographie sont très belles, mais j'émettrai quelques petites réserves sur le film, j'ai l'impression que malgré ces très grands atouts il n'a pas réussi à me convaincre totalement comme s'il lui manquait une âme, j'ai trouvé ça très mécanique dans son déroulement et je le déplore. ça manque un peu d'émotion. Mais le film parvient à tenir haleine durant 1h30, ce qui n'est déjà pas trop mal, mais je dirai que c'est un film à voir pour la construction de ses personnages, voir comment il faut se méfier de chacun d'entre eux, voir comment ils sèment la zizanie, comment la discorde peut se créer etc. Il y a peut-être aussi quelques incohérences qui m'ont sorti un poil du film, comme un perso blessé qui quelques jours après arrive à gambader comme s'il avait 20 ans, ou bien des persos qui sortent de nul part à un moment au début, alors qu'ils semblaient coincés en bas d'une paroi rocheuse. Bon rien de bien méchant, mais quand même. Bien entendu il est évident que ça reste un film de qualité.
Superbe western psychologique,qui marque la 3ème des 5 collaborations entre Anthony Mann et James Stewart."L'Appât"(1953)étonne par sa maturité et le fort développement psychologique de ses personnages.Sur un canevas simple(un chasseur de primes doit escorter sa proie à travers les montagnes),Mann se sert des reliefs escarpés des Rocheuses magnifiquement mis en valeur,pour établir un parallèle avec la nature sombre et insaisissable des 5 voyageurs.Un mercenaire uniquement intéressé par la récompense(James Stewart,excellement ambigü).Un vieux prospecteur d'or malchancheux(Millard Mitchell).Un officier nordiste rénégat(Ralph Meeker).Une crapule manipulatrice(Robert Ryan).Une jeune aventurière sentimentale(Janet Leigh).Leurs rapports sont faits de tensions et de jeux de dupes.Comment se faire confiance quand il y a beaucoup d'argent en jeu ou la liberté au bout du chemin?Mann temporise fréquemment pour appuyer sur la morale bafouée de ces êtres contradictoires.On dénote quelques incohérences(Stewart courant sur sa jambe blessée),et cela manque peut-être de rebondissements.Cependant,la mise en scène rigoureuse au service d'une histoire à plusieurs facettes,en font un exemple du western de la grande époque.
Très bon western, dans la lignée de ses autres c'est à dire au scénario classique mais efficace, Anthony Mann filme avec talent dans de sublimes décors et avec une intrigue solide. Les acteurs sont bons, ou comment on savait faire du cinéma il y a 50 ans.