Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
2,5
Publiée le 29 septembre 2006
Première collaboration entre mann et stewart. Le film n'est pas aussi bon que les autres qui suivront mais je lui reconnais tout de même une certaine efficacité. En effet, cette histoire de carabine qui passe de main en main est originale et bien traitée.
Mann filme des hommes passifs, inscrits dans des paysages étouffants, plus victimes quacteurs, en proie à une violence quils pensent justifiée. Une belle tragédie westernienne.
Ce western est une petite merveille, McAdam (James Stewart) gagne une Winchester73 à un concours de tir, cette arme est un vrai bijou que tout le monde convoite, on arrive à lui voler, il se met alors à la poursuite des hommes qui ont commis le larcin, et là s'en suit la rencontre de toute une galerie de personnages commes des Indiens, un trafiquant d'armes... Cette épopée finit en apothéose avec un magnifique duel final !
Le style expressioniste et sec qu’Anthony Mann a exploré dans ses films noirs fonctionne à partir de Winchester 73 comme un acquis au service d’un propos. La série de cinq westerns que le cinéaste va faire avec James Stewart ont ainsi une identité thématique autour de la notion du double et de la régénérescence, qui va se complexifier au fur et à mesure des films. Loin d’être une thèse, ce propos se présente d’avantage comme une méditation sur la nature humaine et son rapport à l’Histoire. La force incroyable de ce corpus de western est qu’ici le style de Mann sert totalement l’élaboration de ce propos. C’est avant tout dans le paysage et sa mis en scène que le style se déploie. En faisant éclater les limites du studio, le paysage du western élargit le théâtre du monde à l’infini : ce monde-là est un théâtre au sens où il est un lieu de jeu, un lieu pour les rôles qui s’y jouent. Ce nouvel espace du western que le cinéaste explore a l’ampleur de l’action autant que la puissance du drame humain. Car chez Mann, il y a bien un lien entre le personnage et le paysage - comme il y en a entre le rôle et son théâtre. L’homme, en le parcourant, devient le paysage, et, inversement, ce paysage s’instille dans le personnage, lui imposant une échelle faite de démesure et d’excès. A tel point que la violence tellurique est d’abord une composante de l’homme lui-même : l’espace mis en scène n’est pas le lieu de l’action, il est l’action elle-même. Voilà pourquoi les westerns de Mann sont des modèles absolus du genre et ont gardés toute leur modernité. On ne s'en lasse pas !
Pour son premier western, Mann ne déçoit pas, bien au contraire. Sa mise en scène classique est maîtrisée et épouse très bien ce noir et blanc de bonne qualité. James Stewart est au top, charismatique tout en étant sobre. Par contre, le scénario aurait pu être mieux travaillé : les révélations sont dites toutes au même endroit vers la fin, c'est maladroit. Mais ne boudons pas notre plaisir...