Bon, je ne vais pas vous le cacher, les westerns et moi, cela fait un peu deux. Certes, j'en connais quelques uns; les plus célèbres, mais surtout les plus récents. Voyez-vous, je suis trop occupé par les films fantastiques de la Hammer ( et bientôt de la Universal ) pour pouvoir m'y concentrer. Mais bien que le temps me manque, j'essaie, tout de même, d'un peu rattraper mon retard. Et pour ce faire, nous allons aujurd'hui parler d'un cehf-d'oeuvre du genre, véritable film mythique qui en marqua plus d'un : le magnifique "Winchester 73". Je n'ai pas encore l'expérience requise pour dire cela, mais nul doute n'est possible que si je la possédais, je vous conseillerai d'autant plus ce métrage ci. Comme un "Choc des Mondes" dans le genre de la science-fiction, "Winchester 73" s'impose, dès le début, comme une base du genre, le genre de fondement solide qu'il est dur de détrôner. Ce qui marque en premiers lieux, c'est la modernité de la chose; le film, bien qu'en noir et blanc, paraît, à l'évidence, intemporel. Pour vous dire, je n'avais que très rarement de métrage de cette époque a avoir si peu vieillit. C'est incroyable que de voir pareil rendu final. Et cela, voyez-vous, est principalement dû à trois points culminants : la réalisation, le jeu d'acteur et, bien entendu, l'écriture, tout simplement prodigieuse. En même temps que l'excellent James Stewart, ce métrage m'a permis de découvrir un grand faiseur du cinéma américain des années 50-60, et par delà même des westerns ( oui, j'ai fait mes recherches ). Anthony Mann nous livre, en effet, un travail remarquable, proche des meilleurs films du genre que j'ai pu voir à ce jour; il détruit, à mon sens, un métrage de l'accabit d' "Appaloosa", par exemple. Alors déja bien installé dans le septième art, il nous fait preuve de toute l'étendue de son talent, mettant parfaitement en avant les autres qualités de son oeuvre, dont, particulièrement, son jeu d'acteur, entre l'excellent et le prodigieux. Le couple à l'écran fait des étincelles : la puissance de Stewart se combine parfaitement à la fraicheur de Shelley Winters, tandis que Stephen McNally campe le parfait méchant. Mais le métrage ne possèderait pas la même intensité s'il n'était pas soutenu par une solide écriture. Bon, chose que je ne savais pas, c'est inspiré d'un roman ( que je n'ai, à l'évidence, pas lu ) de Stuart N. Lake. Pour le coup, je ne saurai vous dire le degrès de fidélité du film, et concrètement, je m'en balance. La seule chose que je vois, c'est que le film jouit d'une puissance narrative unique et atypique, d'une force émotionnelle rare et particulière. Mais à quoi est-ce donc dû? Premièrement, je vous concèderai que les deux scénaristes du métrage, Robert L. Richards et Borden Chase, forment un excellent duo; le premier, inexpérimenté, signera son avant dernière oeuvre, tandis que le second, beaucoup plus habitué au genre, partagera son expérience cinématographique avec nous. Et honnêtement, le résultat est prodigieux. J'y ai souvent vu, par ci par là, les prémices de l'art des futurs grands cinéastes/auteurs que l'on connaît aujourd'hui ( Tarantino le premier, qui ne cache pas l'influence de ce film sur sa carrière ). Les répliques, extraordinaires, amènent humour et fluidité à l'oeuvre, tandis que la répartie qui les anime, solide et fière, lui confèrera modernité, talent et intérêt. Comment ne pas s'intéresser à une telle épopée, portée par une conclusion de génie, tantôt émouvante tantôt dramatique, et qui signe le clap de fin d'une aventure extraordinaire? Car maintenant j'ose le dire; oui, j'ose le dire : "Winchester 73" est un grand classique du genre, le genre de film qui trône au sommet des meilleurs métrages du genre. C'est, pour l'instant, bien plus une intuition qu'une certitude, mais nul doute que l'expérience que je tirerai au fil des jours, et des mois à venir, me confortera dans cette idée. Un grand film, un chef-d'oeuvre intemporel. A voir avant bien d'autres. Magnifique.