Quel plaisir de suivre ces personnages dans une histoire romantique drôle par moment et très ancrée années 90. Avec ce film, on retrouve quelques codes ou références à certains films de Spike Lee. Lors de la sortie du film en 1993, Les Cahiers du Cinéma avaient déclarés que Kassovitz n'avait aucun avenir après ce film. Et puis *La Haine* est arrivé et les Cahiers ont très vite changés de bord !
La première réalisation de Mathieu Kassovitz,qui précéda de 2 ans le choc "La Haine".Déjà,tous les thèmes de l'enfant-terrible du cinéma français étaient là:différences sociales,discriminations raciales,jeunesse paumée..."Métisse"(1993)s'installe sur le terrain du classique trio amoureux,composé d'une tendre métisse,d'un Noir musulman et fils de diplomate,et d'un Juif rappeur qui vit au fin fond de sa cité.Le rythme est alerte(notamment les séquences de vélo),la bande-son bien envoyée(même si se coltiner du rap 90's underground fut une épreuve)et le film entier semble un hommage au cinéma de Spike Lee.Mathieu Kassovitz se présente là comme une tête à claques,injurieux,inconséquent,et qui finalement,grandit au forceps.Hubert Koundé manque d'aspérités,mais au moins son personnage n'est pas cliché.Quant à la jolie Julie Mauduech,elle se charge d'être la plus responsable des trois.La mise en scène joue un peu vainement l'épate,et le scénario reste dans des clous bien inoffensifs.Sous des dehors un peu provocateurs,cette chronique banlieusarde milite largement pour la réconciliation des ménages et des peuples.Kassovitz serait-il plus sentimental qu'on ne le croit?
J'imaginais pas que le contenu serait, à ce point, mince comme une feuille de papier. Rien ne se passe, spoiler: on attend que l'enfant naisse. Franchement, on finit par rire devant un tel scénario de nanar.
Kassovitz réalise un film plus que maladroit sur l'acceptation de l'autre,être maladroit c'est définitivement ce qui résume parfaitement sa carrière. Si comme métisse ses films veulent avoir du fond il le fait toujours avec une telle maladresse qu'il ne fait que rater le coche à chacune de ses productions.
Pour ses débuts, Mathieu Kassovitz se singe en Spike Lee de Paname et signe une comédie sentimentale bancale et un peu naïve mais attachante, qui fait l’éloge du multiculturalisme.
Petit budget, petite ambition, petit intérêt. Ce film brouillon, pas très bien tourné, pas très bien monté, ne raconte pas grand chose après la rencontre des 2 amants de la demoiselle dans les premières minutes. beaucoup de dialogues sont inaudibles, la musique est souvent insupportable, seule la grâce et la liberté de la métisse et la rouerie de sa grand-mère nous arrachent de temps à autre un petit sourire
Pour son premier long-métrage, Mathieu Kassovitz abordait déjà certains sujets qui lui tiennent à cœur : le racisme ordinaire, la confrontation des cultures et leur mélange. Soit l'histoire de Lola, jolie antillaise qui se retrouve enceinte d'un de ses deux amants. Toute la question est de savoir lequel d'entre eux est le père : Félix, juif habitant en banlieue ou Jamal, musulman fils de diplomates ? Plutôt que de chercher le choc comme il le fera deux ans plus tard avec "La Haine", Kassovitz se tourne étonnamment vers le registre de la comédie, prétexte à une confrontation légère qui n'en parle pas moins des problèmes de société et de ses préjugés. Bien que traînant en longueurs, "Métisse" fait preuve d'une belle énergie, de celle qui fait d'ailleurs les premiers films. Kassovitz (également acteur dans un rôle qui lui va à ravir) fait virevolter sa caméra, expérimente des plans, tente des choses avec une véritable envie de cinéma. Assez finement écrit dans ses dialogues, un brin longuet mais assez fougueux et bien intentionné pour que l'on passe un bon moment (avec un casting plein de charme où l'on retrouve Vincent Cassel à ses débuts), "Métisse" est un film dans l'air du temps et dont le propos ne semble jamais franchement vieillir.
On peut dire qu'en vyant ce film on ne s'étonne plus de la carrière de Kassovitz !
On reconnait déjà une facon de filmer qui deviendra avec plus d'appronfondissement sa marque d'auteur ! On voit cette affection incomparable qu'il a envers les cités qui sans vouloir enlever le moche nous montre ce qu'il y a de beau ! De vouloir torturer les sujets sans les rendre indigérable mais poétique !
Kassovitz signe une première oeuvre qui n'est pas un chef d'oeuvre mais en apelle déjà à la suite !
Pour un premier film, c'est une réussite. Métisse fait penser à du Spike Lee made in France ( impossible de ne pas y voir un hommage à Nola Darling ). Même si les acteurs ne sont pas excellents ( surtout Hubert Koundé, dont le personnage reste assez antipathique ), la mise en scène est magistrale : le long plan séquence de la boîte est remarquable, les effets d'ellipse sont pertinents...C'est un premier essai léger mais ambitieux, optimiste ( le sujet aurait pu être traité avec bien plus de gravité, mais Mathieu Kassovitz prend le risque d'en rire ). On retrouve déjà l'univers de Kasso et de La Haine ( les différences sociales, les discriminations raciales...). Humour est le mot d'ordre pour ce petit film tourné avec peu de moyens ( à noter l'apparition de Christophe Rossignon - le producteur du film - en chauffeur de taxi ). Un montage nerveux, une bande originale intéressante, une mise en scène novatrice. Bref, un film réjouissant à découvrir absolument. Merci à Mathieu Kassovitz pour cette bouffée de fraîcheur.
"Jules et Jim" revisité trente ans plus tard par l'irrévérencieux Mathieu Kassovitz sur fond de message de tolérance, ça donne "Métisse" réalisé en 1993, où l'on retrouve au casting, en plus du réalisateur lui-même (excellent) les futurs interprètes de "La Haine" que sont Hubert Koundé et Vincent Cassel. Pourtant, Kasso n'avait pas encore adopté le ton provocateur qui fit sa renommée par la suite et, s'il s'accorde certaines libertés, reste dans le domaine du politiquement correct. Eh oui, on est ici dans une comédie de moeurs drôle et touchante, qui ne porte pas encore la marque visuelle de son auteur mais possède bien des prémices de son oeuvre future, que ce soit dans les décors, les personnages, les caractères, les clichés volontairement cités et détournés ou le message un brin rebelle que l'on sent au loin se profiler (cf la scène avec les flics). Ce ménage à trois n'est pas sans rebondissements et le trio imprévisible ne fait que susciter sans cesse un peu plus la curiosité du spectateur que nous sommes, se laissant volontiers embarquer dans cette aventure surréaliste grâce à des interprètes tous impeccables. La diversité des rôles, le côté à la fois sec et naturel de situations mises en relief grâce à des dialogues savoureux ne fait que renforcer notre bonne impression de départ. Au final, cela débouche sur un film très agréable qui sait en plus émouvoir avec justesse. Ce n'est peut-être pas encore du grand cinéma (Kasso fera mieux ensuite) mais que c'est réjouissant ! Quinze ans plus tard, on ne peut que remettre le couvert sur la table et appeler à nouveau à l'amour et la tolérance entre tous, loin des idées xénophobes qui circulent malheureusement de manière bien trop courante dans l'Hexagone. Le racisme n'a pas sa place ici ou ailleurs et s'il est des maux à combattre qui rongent notre planète, celui-ci doit faire partie des priorités. Ce n'est pas naïf, juste réaliste à condition de bien vouloir éradiquer toute forme de discrimination. A méditer.
Je suis assez fan de Mathieu Kassovitz pour certain de ses films et pour ses prises de position politiques, je ne suis donc pas neutre. Métisse est une bonne comédie, bien ficelé, Kasso est excellent dans son rôle, tout comme Hubert Koundé et Julie Mauduech. A voir absolument si on aime "l'esprit Kassovitz". Sinon, on peut s'en passer.