C’est une comédie culte. Un homme vit et revit chaque jour la même journée : lui change alors qu’autour de lui rien ne change. Alors que tous les autres personnes vivent ce jour dans l’exception, lui le vit dans la répétition. Au début il a du mal à s’insérer dans ce temps répété, source de beaucoup d’effets comiques, d’absurde, les citadins de cette petite ville sont caricaturés, et le jour de la marmotte est une fête provinciale que ne goûte pas Phil, présentateur météo, qui trouve cela ringard et idiot, ou kitsch. Il y a une portée philosophique comme à mon avis tous les films comiques ou non qui travaillent sur le temps, pas la durée comme Stalker ou les films de Bela Tarr, mais la succession de moments, ici les moments se mesurent en journées. Je ne me souviens pas sinon Memento, film monté à l’envers, ou bien plus prestigieux encore « sueurs froides », faire du temps un canevas de situations, et cette inventivité scénaristique est porté par un acteur au mieux de sa forme Bill Murray. Je n’ai pas lu « Ainsi parlait Zarathoustra » mais le film substitue Dieu à un Dieu omniscient, et peut-être « l’éternel retour » dont je ne connais pas la signification exacte, c’est ça, comment le personnage de Bill Murray qui joue le rôle d’un présentateur météo bascule dans le virtuel. Comme dans un jeu vidéo il peut mourir et vivre autant de fois qu’il le souhaite, mais ici il peine à trouver un sens à ce « jeu » à tous les sens du terme, le jeu d’acteur, qui évolue, la personnalité qui change, et le jeu où tout est virtuel car absent du temps qui passe. Je ne sais pas si dans les jeux vidéo il y a le temps, ou la durée, je pencherais pour la durée, le temps est une donnée subjective, on a le sentiment du temps, et on dit la sensation de durée. Mais je m’égare : dans ce labyrinthe dans lequel il est pris, il va chercher un sens, à donner un sens à ses journées, après de multiples suicides, il va finir par s’impliquer, créer des liens, avoir une morale, et surtout changer sa personnalité égocentrique en se tournant vers les gens : l’amour donne un sens. Il va naître au monde.