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    Godzilla
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    Housecoat
    Housecoat

    123 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 octobre 2017
    C'est en 1954 que Ishirô Honda réalisera un film dont le personnage principal sera retenu dans la culture populaire jusqu'à aujourd'hui: Godzilla. Même pas une dizaine d'années après les bombardements nucléaires qu'à subit le Japon, Godzilla possède de forts relents de la crainte de ce fléau qui ne peut provoquer que la désolation. La créature personnifie la phobie de ce traumatisme, engendrant des destructions purement arbitraires sans épargner personnes comme un châtiment divin, un retour de bâton de la nature envers la civilisation (elle-même nommée à partir d'un vieux folklore). La peur du monstre conduit irrémédiablement l'humanité à se défendre que par les mêmes moyens, en franchissant les limites déjà piétinées (l'arme pour combattre Godzilla est potentiellement plus terrible que lui). Défaut assez notable, Ishirô Honda est plus technicien que dramaturge, les personnages mettent du temps à êtres bien définis pour un résultat peu mémorable servis par une prestation pas toujours raccords avec l'émotion attendue, on retiendra bien plus Takashi Shimura qui délivre explicitement les thématiques du film avec justesse et recul ainsi que les scènes nous délivrant frontalement les conséquences des destructions de la créature suffisamment bien dirigés pour tirer l'émotion voulue. Bien qu'un peu vieillit, c'est précisément ce Godzilla qui mérite d'être revu tant il fut la base la plus parlante de son propos d'origine.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 30 janvier 2017
    La marche de Godzilla sur un Tokyo en flamme est une vision qui marquera longtemps les esprits. Autant serie-B japonaise d'époque que puissante allégorie, le cultissime Gojira d'Ishiro Honda mérite amplement la place qu'il occupe au panthéon du 7e art, tant pour l’empreinte qu'il y a laissé en engendrant le genre du Kaiju Eiga, que pour ce qu'il représente aux yeux de la culture populaire japonaise. Certes, de nos jours, les effets spéciaux paraissent davantage ridicule que réaliste. Certes, les acteurs font preuve d'une performance quelque peu douteuse. Et certes, le scénario ne se résume au premier abord qu'à un monstre réduisant des villes et villages en cendres, néanmoins, là réside justement tous son charme, cela allié à l'incroyable message soutenu par la véritable métaphore que représente l'entité Gojira. En effet, lors de sa sortie, Godzilla évolue dans des salles remplies d'un public marqué par les plaies du traumatisme d’Hiroshima et Nagasaki encore béantes. Qui plus est, la guerre froide s’engageant entre les deux blocs sur fond de supériorité stratégique nucléaire provoque une menace constante sur le globe dans les années 50. Dans le film de Honda, Godzilla envoie un message fort puisqu’il incarne cette grande peur. Alors réveillé par des essais de bombes H américaines dans le Pacifique, Gojira symbolise avant tout une nature destructrice et vengeresse qui se retourne contre l’Homme, origine d'une arme si puissante qu'elle sera vouée à ne pas être utilisée. De ce fait, le film adopte un aspect des plus sombre et sérieux, ceci afin d'atteindre au mieux la conscience de ses spectateurs. Godzilla s’affirme donc comme un, si ce n'est LE, grand classique du Kaiju Eiga. D'une part, agréable film catastrophe du ressort de la série-b, d'autre part, œuvre au message dénonciateur d'une des plus grandes aberrations qu'aura alors engendré le genre humain, contribuant par la même occasion à fonder la légende du Roi des monstres, indissociable de la culture populaire japonaise.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    195 abonnés 2 513 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 novembre 2016
    Godzilla est un film qui a pris un sérieux coup de vieux.
    Mais le vrai défaut du film, c'est qu'il y a quelques bonnes idées dans ce film mais elles sont fortement dissimulées derrière des scènes de destruction, qui non seulement ne sont pas crédibles du tout aujourd'hui en termes d'effets spéciaux, mais qui en plus sont complètement idiotes. C'est dommage parce qu'au-delà de tous ces effets spéciaux désuets, il y a de très bon éléments, notamment une critique acerbe de l'énergie atomique ou encore de sévère réprimande contre l'armée capable de transformer de brillantes inventions en armes de guerre (le clin d’œil à la bombe atomique est ici moins dissimulé).
    Les acteurs m'ont semblé jouer correctement. Les scènes de destruction sont ridicules. Le design du monstre fait largement plus rire que peur.
    Un film bourrin, qui essaie de se donner un fond sérieux en parsemant ici ou là des critiques du monde, mais surtout un film qui a très mal vieilli.
    Plume231
    Plume231

    3 896 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2015
    Le film qui marque la naissance d'une créature dont le mythe a très largement dépassé les frontières nippones pour devenir un phénomène mondial, "Godzilla".
    Un film de "monstre" (mais est-ce Godzilla qui est vraiment le monstre ???) qui, contrairement à bien des productions du genre hollywoodiennes de l'époque et encore plus actuellement, n'en oublie pas d'être profond en délivrant un message humaniste et en faisant agir les deux protagonistes êtres humains pour ce type de motif, l'un paléontologue qui préférerait qu'on cherche à comprendre la créature plutôt que d'essayer de la tuer, l'autre scientifique ayant mis au point le seul moyen de la détruire mais qui a peur que son invention finisse par tomber dans de mauvaises mains (et vu la stupidité de l'Homme, on ne peut que le comprendre !!!).
    Mais c'est surtout le péril nucléaire qui est ici dénoncé, Hiroshima et Nagasaki étant évidemment dans les esprits, férocement ; le "Monstre" devant son réveil à des essais atomiques.
    Certes les effets spéciaux ont vieilli mais on n'a qu'envie de dire que ce n'est qu'un détail et puis il y a le charme de la désuétude. Quelques images marquantes, à l'instar de Godzilla dans une ville qu'il a saccagée et incendiée, et un final profondément déchirant pour cette véritable leçon d'humanité.
    Extremagic
    Extremagic

    68 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 mars 2016
    C'est pas que c'est nul, c'est que, en dehors du fait que ça ait pas mal vieillit, c'est chiant. En fait le scénario accumule pas mal de facilités et pis il y a quand même un vide plutôt abyssal au milieu du film. Le début ça va et la fin arrive à inventer de nouveaux enjeux pour un certain regain d'intérêt mais sinon c'est assez plat. Pis bon on voit bien que malgré tout c'est assez cheap et je ne parle pas des maquettes et effets spéciaux (parce que bon à la limite on lui conviendra l'époque) mais la réutilisation de plans, ou juste différents points de vue pour mettre trois fois la même image d'affiler. Enfin bon... Ca reste un classique et puis le précurseur d'un genre mais Godzilla fait trop gros méchant et ça c'est vraiment dommage parce que ce qu'il y avait d'intéressant avec le dernier par exemple c'est que c'était un force de la nature et l'homme ne pouvait rien faire contre lui alors que là en plus on donne la part belle aux humains (et je déteste ça) ! Bref ça se regarde avec un certain ennui tout de même mais ça passe...
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 184 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 avril 2015
    La ressortie triomphale de King Kong sur les écrans mondiaux en 1952 donne l'idée à la Tôhô de réactiver le genre kaijù eiga (films de monstres). Sous la houlette du producteur Tomyuki Takana, Hishiro Honda ancien assistant et ami de Kurosawa réalisateur vedette de la Tôhô, se voit confier la réalisation de ce qui sera le premier film d'une longue saga bravant les décennies jusqu'à être reprise par Hollywood à grand renforts d'effets spéciaux en 1998 (Roland Emmerich) et en 2014 (Gareth Edwards) En 1954 le Japon n'est bien sûr pas encore remis des catastrophes nucléaires d'Iroshima et de Nagasaki et Honda qui a visité Hiroshima en 1946 va teinter fortement le récit du traumatisme ressenti par la population japonaise. "Godzilla" évoque donc frontalement les dégâts passés et futurs de l'escalade aux armes de destruction massive à laquelle se livrent les grandes puissances mais à aucun moment n'est évoquée la responsabilité américaine afin d'éviter une censure qui n'aurait pas manqué de frapper le film. Le propos prend dès lors une tonalité universelle qui renforce encore sa portée. Les questions soulevées sont nombreuses comme celle concernant le rôle de la communauté scientifique qui oscille en permanence entre responsabilité sociétale et soif de découverte. Beaucoup plus grave sur le fond que "King Kong" car davantage ancré dans le réel, "Godzilla" souffre un peu de la comparaison avec son aîné de plus de vingt ans quant aux effets spéciaux. L'animation image par image de Willis O'Brien procédé très dispendieux qui augmente le temps de tournage laisse la place au Japon à des cascadeurs (ici Haruo Nakajima) qui enfilent de lourds costumes dans lesquels ils tentent maladroitement d'impulser un semblant d'animalité à ces monstres imaginaires. Cette imperfection comme la trop grande visibilité des maquettes fait tout le charme du film, Godzilla avec ses écailles dorsales en carton pâte donnant l'impression d'un être irréel et emprunté, perdu dans un champ de ruines que ses pas trop lourds ont eux-mêmes crée. La musique d'Akira Ifukube devenue légendaire pour son identification immédiate du monstre se montre bouleversante lors de la scène finale déchirante où spoiler: l'animal tapi dans une grotte sous-marine est traqué par les militaires qui lui infligent le supplice de la mort par asphyxie après l'avoir eux-mêmes sorti de sa tanière suite à des essais nucléaires. Film sur la folie des hommes
    , le "Godzilla" d'Ishiro Honda ancêtre des superproductions SFX conserve toute sa raison d'être plus de 60 ans après sa sortie, la poésie naïve y supplantant la perfection technique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 juin 2015
    Godzilla premier du nom, réalisé par Inoshiro Honda a lancé un genre à lui tout seul le film de Kaijuseiga. Certe les films de grand monstres éxistaient déja par exemple King Kong ou Le monstre des temps perdues, mais Godzilla a quelque chose en plus. IL est le fils d'Hiroshima et de Nagasaki, la représentation des forces de la nature se retournant contre l'homme. Le film prose aussi le personnage du docteur Sérisawa homme créant une arme plus forte que le nucléaire mais doit il s'en servir et risquer que les hommes exploitent son invention?
    Le scénario est donc bien plus riche que au premier abord, et certains personnages ressortent du lot. On déplorera en revanche l'inutilité d'un couple peu passionnant. Le film utilise la technique de la suitmation (Un homme dans un costume détruisant des maquettes), le noir et blanc donne une véritable atmosphère au film presque comme un cauchemar quand Godzilla détruit la ville de Tokyo. Notons encore la musique legendaire d'Akira ifkube.
    Benjamin A
    Benjamin A

    713 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2014
    Japon, dans les années 1950, une série de naufrages inexpliqués défraie la chronique. Pendant ce temps, sur une petite île, on organise une cérémonie en l'honneur d'un dragon marin vénéré "Gojira". Mais c'est alors que la nuit venue, une tempête éclate... puis bientôt un monstre géant tout droit sorti de l'eau apparaît...

    Finalement, on se rend assez vite compte que ce film est remarquable et, à l'image de "King Kong" quelques années avant lui, dépasse le simple stade de films de monstres. Effectivement, en plus de nous présenter un monstre qui deviendra légendaire suite à ce film, le récit est loin d'être bête et arrive à être subtil voire même touchant.

    Assez vite, Ishiro Honda met en rapport le monstre et la radioactivité, réveillant les fantômes passés mais encore dans les mémoires des deux catastrophes nucléaires provoquées par les américains en 1945. Mais il ne s'arrête pas à cette référence et son film en est truffés telles les images de villes détruites et en flammes, rappelant toujours cet événement et il en fait une critique de l'utilisation par l'homme. Mais, toujours avec le spectre du nucléaire, il donne une dimension assez touchante à son film, notamment lorsqu'il met en scène les hôpitaux surpeuplés ou surtout cette infirmière mesurant, de manière impuissante et fataliste, le taux de radioactivité sur un enfant.

    Mais aussi, que dire des apparitions du monstre ? On le voit assez vite lors d'une première scène de tempête qui provoque déjà son petit effet, mais il faudra attendre pour le voir entrer en ville. Mais dès ce moment-là, c'est une réussite et notamment grâce à l'atmosphère assez sombre et de terreur que Honda met en place, utilisant une image assez sombre et mettant en place des humains incapables de faire face à ce monstre. Derrière cette atmosphère prenante, les effets spéciaux/trucages sont assez efficaces et offrent même un charme assez désuet. Contrairement à "King Kong" qui était animé en stop-motion, c'est ici un cascadeur en costume qui anime le monstre et Honda arrive à le rendre terrifiant grâce à plusieurs effets de réalisations, notamment de le filmer au ralenti pour donner une impression de lourdeur. Les apparitions du monstre en villes font parties des nombreuses scènes marquantes, notamment celle avec les pylônes électriques.

    L'histoire en elle-même est intéressante et très bien rendue à l'écran, le film monte peu à peu en puissante. Honda prend bien soin de travailler psychologiquement ses personnages, que ce soit le savant écologiste préférant étudier le monstre plutôt que de le détruire ou l'inventeur de l'arme permettant de détruire le monstre mais, en connaissance de la nature humaine et des dangers que cela représenterait entre certaines mains, hésite à la rendre publique. Des personnages fort intéressants par leurs dilemmes que Honda retranscrit très bien et qui sont, dans l'ensemble, très bien interprétés.

    La réussite du film tient aussi à la manière dont il alterne les différents "genres", passant subtilement du film de monstre au drame avec parfois un choix de mise en scène quasi-documentaire. Il accentue l'atmosphère sombre grâce à une obscure photo en noir et blanc ainsi qu'à une bande originale adéquate.

    Bref, film de monstres, drame et dénonciation intelligente des dérives de l'homme, "Godzilla" réussi sur tous les tableaux pour un résultat inoubliable et marquant.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 11 juillet 2014
    Premier Kaijuseiga de L'histoire du cinéma(toutefois influencé par d'autre films de monstre géant tel que King Kong et le monstre des temps perdu) le premier Godzilla réalise par Inoshiro Honda (réalisateur de Rodan en autre) et une pure merveille. L'histoire est simple mais la mise en scène est soigné. Le noir et blanc donne au film une force émotionnel, que l'on ne retrouve plus dans les films actuels. Les acteurs sont tous très bon dans l'ensemble mis a part les rôles féminin, le kaiju se dévoile peu a peu et la tension monte progressivement, les effets spéciaux étant nettement a la hauteur pour l'époque, même si aujourd'hui cela a vieilli, mais cela ne gâche rien a visionnage de cette merveille. Ce premier Godzilla est indétrônable, a voir absolument.
    Redzing
    Redzing

    1 121 abonnés 4 473 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2014
    Réveillée par des essais nucléaires, une immense créature préhistorique s'attaque au Japon, causant la panique et la destruction. Gros succès à l'époque, ce tout premier "Godzilla" a généré près de 30 suites (!), faisant beaucoup évoluer la créature initiale. Ici, pas encore de combat entre kaijus, Godzilla affronte l'armée japonaise, impuissante devant le monstre. Si certains effets ont mal vieilli (à la différence de "King Kong", c'est un costume qui est utilisé et non du stop motion), les séquences de destruction demeurent impressionnantes, et spectaculaires pour l'époque, avec quelques idées originales concernant Godzilla (le souffle atomique notamment). A côté, la mise en scène est tout à fait correcte, et les acteurs assez bons. Mais le point marquant du film est sans conteste son message anti-arme atomique, qui critique les essais nucléaire, la course à l'armement, et aborde indirectement le bombardement de Hiroshima et Nagasaki, un sujet encore tabou dans les 50's. Un classique du film de monstre.
    Oxymetal
    Oxymetal

    88 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mai 2014
    1er métrage de la saga datant de 1954 et réalisé par le visionnaire "Tomoyuki Tanaka", "Godzilla" a véritablement révolutionné le genre du "Kaijū Eiga" (Film de monstres). Et malgré son ancienneté, "Godzilla" reste étonnamment crédible et d'actualité exploitant les thèmes écologiques et la peur du nucléaire dans un Japon d'après-guerre traumatisé par les bombardements. Dans l'histoire d'origine, "Godzilla" est l'un des derniers représentants d'une espèce de dinosaures théropodes nommés "Godzillasaurus". Décrit comme étant une bombe atomique vivante, le monstre laisse des radiations empoisonnant l'environnement sur son passage. Son mythique souffle atomique peut brûler une mégapole toute entière. Il est également capable de se déplacer sous l’eau aussi aisément que sur la terre ferme. Les effets spéciaux (Assez révolutionnaires pour l'époque) garde un certain cachet et pour incarner le monstre dans la franchise, on utilise une technique propre au genre: Un cascadeur dans un costume (Lors des nombreuses scènes de destructions massives). Gros succès à sa sortie dans son pays, "Godzilla" 1er du nom reste le meilleurs opus de la saga dont les récentes adaptations Américaines foireuses auraient clairement du s'imprégner de A à Z pour en dégager l'essence et l'identité même !
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    397 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 mai 2014
    Un des films de monstres géants les plus reconnus avec "King Kong", "Godzilla" reste son penchant japonais, réalisé en 1954 mettant en scène une créature emblématique de la culture nippone, qui sorti des profondeurs détruit la ville de Tokyo. C'est donc le premier d'une longue liste de longs métrages de la franchise, et je dois dire qu'il est plutôt réussi et parvient a introduire et entretenir un véritable mythe avec pour thématique le traumatisme atomique des japonais et son progressisme écologique. Les premières secondes nous annonce tout de suite l'ambiance avec ses bruits lourds de pas, cela donne déjà une dimension dantesque au film, on sent la menace arriver ... Puis vient ensuite cette sorte de mysticisme autour de ce dragon marin vénéré par les habitants depuis des siècles contrastant avec la "réalité" scientifique d'une créature réveillée par des essais nucléaires, il faut dire que le scénario est passionnant. L'apparition de Godzilla est un poil décevante et un peu clichée, dommage de ne pas avoir encore plus entretenu le suspense après vingt excellentes minutes, on a un plan assez élargi sur sa tête alors que le montrer de dos ou juste apercevoir son bras ou sa queue aurait été plus judicieux je trouve. Les effets spéciaux sont en carton et les décors sentent la maquette à des kilomètres mais bon franchement pour l'époque c'est tout de même exceptionnel, de plus l'atmosphère et la musique sont tellement de qualité qu'on est obligé d'être indulgent. Niveau interprétation c'est plutôt correct, les acteurs sont bons bien que certaines répliques tombent parfois dans la démesure voir à la limite du ridicule (comme lors de cette scène ou le monstre détruit une tour métallique avec une personne qui commente sa future mort). La fin m'a un peu déçu, même si elle est assez cohérente, disons que je m'attendais à quelque chose de plus spectaculaire pour un film qui se veut comme tel. "Godzilla" reste un bon film de monstre, le début d'une légende cinématographique et populaire, prochaine étape, soixante ans après, le remake de Gareth Edwards en salles.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 082 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 janvier 2016
    J'ai longtemps entendu parler de "Godzilla", tant en bien qu'en mal. Adorant les films de science-fiction de l'époque ( soit les années 50-60 ), je me devais de le visionner. Et je l'ai fait. Et franchement, je ne m'attendais pas à tomber sur un tel résultat. Loin du film vieillissant auquel je m'attendais, le "Godzilla" d'Ishirô Honda est un véritable chef-d'oeuvre, une oeuvre majeure dans le genre, et marquante comme aucune autre pareille. Premièrement, il faut signaler un important travail de mise en scène : c'est beau, c'est réfléchi, en un mot, c'est satisfaisant. Surtout pour l'époque; en replaçant le film dans son contexte, la réalisation paraît véritablement époustouflante, et étonnement moderne. Je pense que sa modernité est principalement dûe à un savant mélange entre musique et images, à une gestion des rythmes de grande qualité. Car quoi que l'on en dise, Honda sait ce qu'il fait; c'est un pro, un vrai. Jouant donc avec le noir et blanc de son film, il offre à son oeuvre une âme, une personnalité véritable, le rendant à la fois profond et viscéral, reflet des angoisses d'une génération toute entière, et des peurs d'une nation détruite par les retombées de la guerre, devenue, l'espace d'un instant, guerre atomique. Et c'est justement cette peur du nucléaire, et ce désir de changer les choses, ainsi que le cours de l'histoire, qui donnent au film sa raison d'être; il n'existe que pour lutter contre la folie destructice de l'homme, en témoigne le savant fou, analogie vivante du docteur Frankenstein, spoiler: et qui préfère se suicider plutôt que de survivre, laissant sa création tomber dans l'oubli; ayant mis au point une arme pire que la bombe atomique, il se sacrifie pour qu'elle ne tombe pas en de mauvaises mains.
    Le message passe clairement, et le parallèle est vite fait. Cette angoisse se retrouvé d'ailleurs, tout du long, dans l'écriture même de l'oeuvre. Les références aux bombes américaines sont souvent faîtes, trouvant un point d'ironie dans le matériel militaire utilisé par les soldats japonais, à l'évidence lui même américain. Seulement, les personnages n'éprouvent aucune haine à l'encontre des ricains; non, ils vont presque jusqu'à se jeter la pierre, disant qu'ils ont fait les mauvais choix ayant conduit à ce dramatique état de fait. Ce touchant et profond message passe d'autant plus durement lorsque l'on regarde la fin du film, et ce qui arrive à la créature, elle qui n'avait rien demandé; une fois de plus, le constat que l'homme est de nature violente s'impose à nous, et l'on regrettera les agissements de ces personnages, tant ils seront semblables à ceux de l'homme dans la vie réelle. Pour partir dans des contrées de nature plus optimiste, les acteurs ajoutent également au film, avec le détail particulier que tous crient tout le temps. Ne connaissant guère le cinéma asiatique ( si ce n'est pour "Battle royale" et quelques films de kung-fu de merde; j'ai tout de même l'intention de me rattraper ), j'ai été grandement surpris par tant d'intensité vocale, d'autant plus que cela tranche durement lorsque, de l'autre côté, les acteurs affichent autant d'émotions qu'un droïde dans "Star Wars". Pour conclure, j'aimerai parler sommairement de la créature, Gojira. M'attendant à quelque chose de moche et tellement vieillissant que le film en tomberait dans un ridicule profond, quelle ne fut pas ma surprise à la vue d'un costume si bien fait, et d'une excellente gestion des proportions. Vraiment, au niveau des effets spéciaux, comme du reste d'ailleurs, c'est du très bon. "Gojira" est donc un grand film, que je conseille à chacun de vous. Du grand art, à la fois viscéral et émouvant. Aujourd'hui encore, l'on n'a pas fait mieux, pas même Emmerich ou Edwards.
    TotoJp59
    TotoJp59

    48 abonnés 459 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 juin 2014
    Ishiro Honda créa avec ce film l'un des monstres les plus populaires - Godzilla - et aussi un tout nouveau genre dans le cinéma fantastique : le film de monstres géants. Jouant sur la peur du nucléaire que les japonais avaient encore dans toutes leurs têtes (8 ans après Hiroshima seulement) et dont Godzilla en était la métaphore, le réalisateur propose un traitement réaliste au niveau dramatique et réactionnel (portée des événements), même si cela manque un peu d’émotion. Les scènes de destructions massives sont surprenantes pour les années 1950 et le cinéma japonais : l’aspect réaliste est sans doute à l'origine du succès et bon nombre de japonais ce sont rappelés de mauvais souvenirs. Les images dégagent en effet une force surprenante, soutenue par une musique entraînante (avec un excellent thème musical).

    On passera bien-sûr sur les démonstrations scientifiques désuètes (le pourquoi du comment) mais peut-être assez crédible à l'époque. Cependant, on ne peut pas occulter la résolution finale improbable et son expérimentation qui laisse dubitatif. Bon, la crédibilité n'était pas le but premier et c'était d’ailleurs une autre métaphore : voici une nouvelle arme de destruction qui risque d’être utilisée à mauvais escient...

    Le film sera la base d'une grosse franchise dans le cinéma japonais avec de nombreuses suites (à la qualité inégale) ou spin-off. Ces long-métrages auront dû mal à s'adapter à leurs époques (représentation du monstre) mais seront un succès dans leur pays natal malgré des histoires de plus en plus improbables (combat de monstres géants). Face au succès asiatique, les américains vont proposer leur adaptation en 1998 qui a malheureusement subit la foudre des fans hardcores à cause des libertés prises. Face à ce succès en demi-teinte, Hollywood tente à nouveau sa chance en 2014 avec quelque chose qui s’annonce plus proche de l'original...
    cylon86
    cylon86

    2 519 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 avril 2014
    Premier film qui fit apparaître le célèbre monstre lézard Godzilla, cette version de 1954 se voit aujourd'hui avec un réel plaisir. Au-delà du divertissement et des scènes (spectaculaires pour l'époque) de destruction, c'est une vive critique du nucléaire que fait le film, le monstre étant ranimée par des explosions de bombe H. Le Japon, marqué par les explosions d'Hiroshima et de Nagasaki, exprime ses peurs à travers Godzilla, film de monstre qui fonctionne encore aujourd'hui grâce à la force de son propos, toujours d'actualité. Privilégiant la psychologie des personnages (dont l'un d'eux est incarné par Takashi Shimura, présent dans de nombreux Kurosawa), le film n'en est que plus impressionnant quand il se consacre aux scènes où Godzilla (aux effets qui ont un peu vieilli mais pas tant que ça) terrorise la ville et ses habitants, détruisant tout sur son passage.
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