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Un visiteur
2,5
Publiée le 19 janvier 2013
Ce film de gangster est bien car il réunit tous les codes du genre, et le sujet est noir, même si on peut prévoir le scénario, et donc ne peut pas se laisser totalement bercer par l'histoire, bien que le côté de la vengeance soit assez cool.
Enfant, Tolly Devlin voit son père se faire tabasser à mort dans une ruelle sombre. Une fois adulte, il parvient à connaître les assassins et ceux-ci sont les membres influents d'une organisation criminelle qui se cache derrière une entreprise bien sous tous rapports. Mais Tolly ne va pas hésiter une seule seconde à s'attaquer à eux. C'est un personnage qui n'a que la vengeance en tête auquel Cliff Robertson prête ses traits avec talent avec sa tête de loubard et son attitude brutale. Samuel Fuller filme cette histoire avec son sens de la mise en scène aiguisé, offrant de superbes séquences (la mort du père par jeu d'ombres, la scène dans la piscine) et ponctuant son scénario de moments d'une violence assez osée pour l'époque (le tueur qui s'en prend à une fillette, le chef criminel expliquant qu'il faut renforcer la vente de drogue à la sortie des écoles et même au niveau des allusions sexuelles, le personnage féminin qui suce explicitement un morceau de glace devant Tolly). Fuller s'en prend à l'Amérique et dénonce ces organisations criminelles qui se cachent derrière la façade de grands immeubles tout beaux tout propres, signant au passage un film nerveux et efficace qui ne fait aucune concessions.
Considéré à juste titre comme l'une des références du genre, Samuel Fuller confirme ici sa maîtrise totale du film noir, porté par une réalisation souvent stupéfiante et un scénario aussi implacable que bien construit. Ainsi, alors que dans des mains peu expertes « Underworld USA » aurait probablement présenté un intérêt mineur, sous la direction de maître Fuller le résultat s'avère particulièrement brillant, à coups de scènes novatrices et époustouflantes (la cavalcade finale de Tolly Devlin n'est pas la moindre), le tout soutenu par un superbe noir et blanc et une prestation dantesque de Cliff Robertson, impressionnante « vraie-fausse » victime obnubilée par la vengeance. C'est intelligent, révolté comme peu de films le sont et tout simplement fort, très fort : une œuvre majeure pour un réalisateur qui l'est au moins tout autant.
Scorsese et Coppola lui ont tout piqué !! :) Une mise en scène époustouflante, avec beaucoup de mouvement ! Des images digne d'un Fritz Lang et un portrait parfaitement lucide du crime organisé des années 60. http://www.grand-ecart.fr/cinema/underworld-usa-samuel-fuller/
Je viens de revoir avec beaucoup de plaisir sur TCM en vost ce chef-d'oeuvre, en noir et blanc, de Samuel Fuller qu'il tourna en 1961. Ce film noir au scénario habile, à la mise en scène impeccable et à la photographie magnifique, mérite d'être vu par le plus grand nombre. L'interprétation de Cliff Robertson en homme déterminé à faire justice vaut le détour. A noter qu'il est décédé dernièrement à 88 ans et qu'il est apparu notamment dans "les trois jours du condor", dans "los angeles 2013" (président) et qu'il tenait le rôle de l'oncle de Spiderman (1, 2 et 3). Voilà un DVD qui manque à ma collection. A voir absolument.
Séquence inspirée que celle de l'assassinat au début du film avec un formidable jeu d'ombres, dommage que le reste n'est à la hauteur de cet avant-goût prometteur. Samuel Fuller était un cinéaste capable de magistrales fulgurances comme "Le Port de la drogue" et "Shock Corridor" mais il pouvait aussi être très inégal. C'est le cas de cette oeuvre au scénario intéressant mais qui souffre d'un jeu d'acteurs parfois médiocre il faut bien le dire, de quelques incohérences (vraiment très naïfs les grands chefs de la Pègre !!!) et de quelques séquences maladroitement réalisées comme la scène du discussion du commissaire avec sa fille ainsi que celle du suicide. La fin quand à elle a dû inspirer Jean-Luc Godard pour "A bout de souffle" ou inversement puisque les deux films sont sortis quasiment à la même période.
Film méconnu de Samuel Fuller, réalisateur que je découvre pour l'occasion, "Underworld U.S.A" est un film noir (ou néo-noir, on est au début des années 60, mais on chipote) en apparence assez classique, mais finalement plutôt original si on y regarde de plus près. On y retrouve certes des trottoirs mouillés en pleine nuit et des gangsters, mais Fuller s'intéresse surtout ici à la psychologie de son personnage principal, animé d'un désir de vengeance qui annule tout autre sorte de sentiment chez lui. Son scénario est solide, l'histoire intéressante, et on imagine très bien de jeunes Scorsese ou Coppola inspirés par ce film. En effet, s'il présente de nombreux éléments formels des films des années 50, avec ses lumières dans tous les sens absolument pas crédibles, "Underworld U.S.A" est également fascinant par sa mise en scène : la caméra a beaucoup de mal à se poser, en perpétuel mouvement, ne lâchant pas ses protagonistes. Les amateurs de film noir ont tout intérêt à découvrir ce film.
Un Samuel Fuller d'une puissance inouïe, peut-être son film le mieux mis en scène, rien ne manque à cette réalisation, ni le brio de l'enchaînement des scènes, ni la tension dramatique, ni encore moins cette justesse de ton, si éloignée des clichés du genre. Fuller, en vrai combattant qu'il est, trouve sa pleine expression dans les combats d'hommes comme mène son héros principal, interprété par Cliff Robertson qui trouve là le rôle de sa vie. Le propos est si juste qu'on croirait parfois assister à un documentaire sur la mafia new-yorkaise. Délaissant les arcanes du pouvoir du crime pour s'attacher à la psychologie de ceux qui la servent, Fuller sonde plus profond encore dans la fange de l'humanité. Un chef-d'œuvre. Encore plus abouti que le fameux "Port de la drogue".