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S M.
34 abonnés
557 critiques
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5,0
Publiée le 1 juin 2014
"Les chevaux de feu" est un petit bijou du cinéma russe réalisé en 1964 par le grand Sergei Parajanov. Très en avance sur son temps, on ne dirait vraiment pas qu'il fête aujourd'hui ses 50 ans. Sorte de "Roméo et Juliette des Carpates", le film est un des plus beaux qu'il m'ait été donné de voir. La mise en scène est parfaite, l'ambiance est exceptionnelle, la musique belle et prenante. Très lyrique et onirique, le film flirte même par moment avec le surréalisme. Une oeuvre incontournable.
Cette immersion dans le folklore ukrainien n’a pas su me convaincre : la mise en scène convulsive (caméra virevoltante, comme prise d’une crise d’épilepsie permanente) m’a semblé artificielle (alors pourtant que j’adore le filmage « expressionniste » et agité d’un Guernam ou d’un Zulawski), l’outrance dans le jeu d’acteur m’a tenu à distance, tout comme le côté édifiant du récit (une succession de malheurs s’abat sur un pauvre homme qui trouvera la rédemption dans la mort en rejoignant son amour perdu – très belle dernière scène). Mais tout cela est affaire de goût…
Comme pour "Sayat Nova" du même Sergueï Paradjanov, une forme superbe pour un fond chiant... Sur la forme, "Les Chevaux de feu" est un foisonnement de couleurs, de paysages superbes, de mouvements de caméra très souples (contrairement à "Sayat Nova" qui est une suite de tableaux volontairement statique !!!) ; bref visuellement on s'en prend pas mal les yeux. Pour le fond, c'est une histoire d'amour tragique à la sauce caucasienne ukrainienne avec son lot de traditions et de superstitions. Reste que je ne dois pas digérer cette sauce puisque le style décousu ponctuée de langueur et de digression, qui ne fait rien pour rendre attachant les protagonistes, m'a très vite ennuyé. A voir donc pour ceux pour qui le cinéma est d'abord, et surtout, une question d'images.
«Les Cheveaux de Feu» fait partie de ces films de l'Europe orientale simples et rudes, intenses et magnifiques. Paradjanov n'a pas son pareil pour conter avec puissance et poésie le quotidien d'une peuplade ukrainienne déchirée par la lutte de deux de ses familles. Comme dans un Roméo et Juliette slave, deux amants, chacun issu d'une des ces familles rivales, s'aiment d'un amour irrésistible. Evidemment seule la mort pourra les unir car dans le monde qui est le leur, nulle place pour un amour aussi pur, attisant les jalousies, la haine et la violence des hommes. Entre réalisme documentaire et conte fantastique, «Les Cheveaux de Feu» est l'une des plus brillantes réussites d'un auteur véritablement maudit, confronté au terrible communisme soviétique, qui aura finalement raison de son art. Faisant preuve d'un génie filmique peu commun, Serguei Paradjanov enchaîne les séquences hallucinées et virtuoses, la caméra semblant voler dans les airs (à l'image, comme ça a déjà été dit, d'un Kalatozov et de son mythique opérateur Ouroussevski), mais aussi des scènes plus intimistes, relevant d'un folklore traditionnel et ancestral recréé avec respect et un grand souci de véracité. Un film profond, fiévreux et doté d'une grande liberté formelle. Indispensable. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Conte naïf et tragique, chef d’œuvre plastique dont la mise en scène flamboyante et audacieuse inspira des cinéastes comme Scorsese, De Palma ou Oliver Stone.
apres une troisieme vision, mes yeux restent toujours scotchés sur l'écran. Une oeuvre d'esthete de la mise en scene. Une leçon de cinéma qui date de 40 ans déja.
J'ai hésité entre 3 et 4 étoiles.. et puis non, tout de même, les petits défauts du film ne peuvent pas atténuer mon enthousiasme et ma fascination devant ce poème visuel, touchant à plusieurs reprises au sublime. Réalisé en 1964 par Paradjanov, "Les chevaux de feu" brillent pour l'inventivité incroyable de la mise en scène et la poésie de ses images, d'une beauté absolue. L'histoire racontée n'est que peu intéressante (une sorte de "Roméo et Juliette des Carpates" comme on le lit souvent) et le film aurait sans doute mérité de se détacher davantage de cette trame narrative pour ne nous présenter que ces tableaux mouvants, magnifiant la nature et retranscrivant les pensées et les sentiments des personnages (comme ce sera le cas plus tard avec "Sayat nova", LE chef d'oeuvre de Paradjanov). Mais il y a ici bien assez de matière pour en prendre plein les mirettes et rester ébloui pendant 1h30. La mise en scène se révèle ainsi d'une richesse incroyable exploitant au maximum la grammaire cinématographique (angles de prise de vue, mobilité de la caméra, alternance plongées/contre plongées, couleur/noir et blanc, ralentis et arrêts sur image,...). On ressent devant ce film la volonté presque hallucinée de créer du nouveau, de chercher de différentes manières à atteindre la beauté pure. D'où un rythme incroyable (surtout dans la première moitié du film) porté par une caméra extrêmement mobile, tournoyant en tous sens (ce qui rappelle beaucoup le travail de Kalatozov dans "Soy Cuba", film atteint de la même fièvre créatrice). Le film pourrait s'étaler sur des heures tant l'image est belle (travail remarquable sur la couleur), mais la caméra ne s'attarde jamais et cherche continuellement à saisir de nouveaux instants de magie, même lorsqu'elle les trouve. On pourra peut-être tiquer sur la bande son omniprésente et parfois étouffante, mais ce serait vraiment faire le difficile: les films emplis d'une telle poésie ne font beaucoup trop rares pour faire la fine bouche!
Un film au visuel époustouflant, la scène des deux enfants descendant à la rivière se baigner, pour remonter par la forêt, avec la musique qui accompage cela, est une des plus belles que j'ai jamais vues. La musique est extrêmement bien intégrée au film, et très envoûtante, c'est incroyable. Les scènes de solitude d'Ivan sont également très intéressantes, seul petit point noir, ça traîne un peu en longueur par moment, mais le résultat est là : un chef d'oeuvre, à voir absolument, pour prendre une claque monumentale ! Des scènes à la limite du surréalisme, pour un film tout de même très lyrique, et une ambiance exceptionnelle : foncez le voir !