3 ans après le succès du premier "Halloween", qui avait posé les bases du teen-slasher, une suite directe sort. On retrouve ainsi l'implacable et increvable Michael Myers, qui traque Laurie Strode, survivante effrayée du premier opus, envoyée à l'hôpital. John Carpenter n'est plus derrière la caméra, se "contentant" de produire et d'écrire le scénario. Ce deuxième volet reste ainsi fidèle à l'original (probablement plus pour des considérations commerciales qu'un respect artistique...). Plans à la première personne, musique au synthé, Donald Pleasence en psychiatre déterminé, Jamie Lee Curtis en éternelle victime : on retrouve les ingrédients du précédent film. Avec toutefois moins de subtilité et de puissance dans la mise en scène. On note également une nette augmentation du nombre de victimes et du niveau de gore. Et oui, en 3 ans, beaucoup de teen-slashers sont passés par là, et pour tenir le rythme face à la concurrence, il faut y aller fort ! Le problème est que, malgré quelques séquences graphiquement réussies, tout ceci tourne quelques peu à vide. Alors on nous envoie un rebondissement qui tient du téléfilm du dimanche après-midi, histoire de relancer la machine :
Laurie est en réalité la soeur cachée de Michael Myers !
C'est très artificiel, à tel point que certaines suites de la franchise annuleront ce rebondissement par rétro-continuité. Il faut d'ailleurs dire que la série de films "Halloween" est championne à ce niveau, presque aussi illisible que les "Highlanders" en terme de suites s'annulant les unes les autres... Saluons tout de même la volonté de Carpenter de boucler l'arc narratif de Michael Myers, avec un final qui n'appelait aucune autre suite avec le bonhomme. Ainsi, "Halloween III" se déroulera sans le célèbre tueur au masque du capitaine Kirk. C'est évidemment sans compter l'appât du gain, Myers repointant le bout de son couteau dès "Halloween IV" ! Il y a aussi le fait que les personnages sont le plus souvent totalement idiots. Cela pouvait être pardonné dans le premier film où il y a un effet de surprise (personne ne sait qu'un tueur rôde). Mais là, il est assez ridicule de voir des gens s'aventurer seuls dans le noir, ne pas s'inquiéter d'une porte ouverte ou ne pas protéger une victime quand la présence du tueur est connue de tous ! Finalement, il y a deux façons de regarder cet "Halloween II". Comme une suite au premier volet, et dans ce cas vous serez déçus. Ou comme un énième teen-slasher comme des dizaines ont été produits dans les années 80, auquel cas il est dans le haut du panier.