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Julie M.
31 abonnés
157 critiques
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5,0
Publiée le 21 mai 2013
Absolument magnifique. LE meilleur film de Ken Loach. L'histoire de la descente aux enfers d'une jeune fille, complétement asphyxiée par ses parents qui exercent un controle quasi total sur sa vie. On a rarement aussi bien filmé et raconté la progression de la maladie mentale et le refuge qu'elle constitue pour un individu. L'actrice principale est absolument géniale. C'est un film très très très marquant.
Une banlieue populaire de Londres, une jeune fille un peu décalée se heurte à des parents vieille école. Le conflit des générations est violent dans une période de revendications de libertés nouvelles par la jeunesse. La jeune fille refuse violemment ce carcan au point de s’évader par la maladie mentale. Présenté comme çà, ce n’est pas glamour. Normal, c’est du Ken Loach, et un de ses tous meilleurs films selon les spécialistes au point de marquer profondément Cannes lors de sa projection en 1972. Ce film arrive à point nommé, comme d’autres, à un moment de changements profonds sociétaux fortement initiés par la jeunesse : une quête de liberté, une remise en cause des Autorités (Eglise, Etat, Parents), la volonté de faire bouger les normes. Le thème central de ce film tourne autour de l’antipsychiatrie. Il rompt avec la psychiatrie classique en portant une grande attention aux facteurs sociaux de la maladie mentale. Pour la guérison et un mieux être des malades, on va plus les écouter et dialoguer qu’utiliser les électrochocs et tranquillisants. Ce film montre dans une scène phare l’opposition entre les deux écoles ; les parents de la jeune fille en entretien avec une psy moderne se trouve confronter à leurs propres limites sans même sans apercevoir, voir en les fuyant. Au-delà de ces problématiques sociétales, Loach montre une jeune fille brisée par les abus de pouvoir parentaux et l’establishment moral dont elle ne parvient pas à s’extraire. La malade, c’est pas elle ; ou pas seulement elle plutôt. On la maltraite psychiquement par amour, pour son bien au nom de la norme et de la morale bien établie. Les parents de Janice sont bienveillants, selon eux, se souciant de la jeunesse prise dans cette mutation sociétale et cette libération sexuelles. La mère a des certitudes sincères même si odieuses ; elle est emplie de rancœur, de suffisance et ne peut accepter que ses enfants soient plus libres et plus heureux qu’elle-même. Janice est une adolescente en quête d’identité confrontée à des parents liberticide et omniprésents. Aujourd’hui, l’adolescence est reconnue comme une période charnière ; ouf. Ce film montre donc bien deux choses : la grande part de responsabilités des parents dans la construction de leurs enfants ; la norme érigée comme une dictature et le refus de la norme comme une folie. Pour porter son film, Loach s’appuie sur une jeune actrice, Sandy Ratcliff, qui compose un personnage déchirant d’écorchée vive. D’autant plus que l’on comprend très vite qu’aucune issue ne lui est offerte ; enfin si une ; celle qui laissera la société et sa famille en paix… A voir absolument… Du très grand Ken Loach
"Family life" est un film en colère, révolté, qui assume sa démonstration. Explicite, Loach met finalement moins en scène la folie d'une jeune femme que celle de ses parents et d'une institution psychiatrique aux méthodes obsolètes. La dénonciation ne vise pas forcément une certaine éducation mais plutôt l'incapacité à remettre en question les effets que celle-ci a sur Janice, tiraillée entre un désir d'émancipation et d'obéissance à ses parents. La force du discours n'est pas d'affirmer qu'il existe trois folies mais que la schizophrénie de Janice n'équivaut pas à celle de ceux qui exercent un contrôle total sur elle. La maîtrise dans "Family Life" réside donc autant dans la mise en scène, qui enchaîne parfois jusqu'à l’étouffement des cadrages serrés et rigoureux, que dans l'emprise des personnages sur un être en perdition. Loach réussit même, dans ce qui se révèle être la meilleure scène du film, à saisir l'effacement de Janice devant ceux qui veulent la protéger : lors d'un repas conflictuel, sa grande sœur se heurte violemment à l'autorité des parents, répétant les mêmes arguments mais surtout monopolisant une parole dont l'adolescente sera progressivement privée. Sur le plan médical, Loach pense d'ailleurs que seul le dialogue peut sauver Janice quand celle-ci est d'abord internée dans un hôpital qui fait s'alterner séances de groupe et d'autres individuelles, où il s'agit de parler de la maladie, de décrire son état, ses sentiments. À cette méthode s'oppose une psychiatrie dépassée, monstre gigantesque qui achève un corps immobile, mutique, exposé tel un phénomène de foire devant des étudiants apathiques. "Any questions ?" : ainsi se conclut le film, rempli d'une amertume impossible à ravaler, nous laissant sans voix devant ce drame d'une force exceptionnelle.
Le film référence de l’antipsychiatrie des années soixante-dix, pleine époque de ce courant controversé mais toujours intéressant à considérer. Ken Loach donne là un film austère, ayant la forme d’un documentaire avec des moments de dialogues en plans resserrés sur les visages des protagonistes. Une jeune femme se débat dans un ensemble de nœuds inextricables, ne pouvant ni se fondre dans sa famille ni la quitter. Elle y trouvera une certaine forme de folie qui la conduira de traitement en traitement vers l’exposition de son cas devant un parterre universitaire où elle sera exposée comme un objet d’études par les tenants de la psychiatrie « scientifique », celle-là même qui nous assaille à nouveau à l’aube du XXIe siècle pour essayer d’expurger l’âme de l’être humain et démontrer de façon absurde que la psychiatrie est une discipline médicale comme les autres. Dans le rôle principal, Sandy Ratcliff effectue une composition sobre et juste et les parents, Grace Cave et Bill Dean, rendent très bien le côté ambivalent de leurs personnages. Même si l’exposé est par instant un peu doctrinaire et un brin prosélyte, c’est un film bien fait, courageux et passionnant de bout en bout. Le contraste des méthodes est saisissant et la volonté d’expulser une fois de plus le fou de la société, cette fois en faisant de lui un « malade » est caractéristique de l’autre folie, celle de la normalisation à tout prix et de la priorité de l’éducatif sur l’écoute. Il y a beaucoup à entendre et beaucoup à retenir.
sorti en 1971 ce film était plutot novateur pour son époque avec une dénonciation de la vieille société anglaise psycho rigide. Néanmoins à le voir aujourd'hui après les milliers de sujets qui ont été fait sur les relations parents-jeunes adultes l'ensemble a un gout de déja vu et demeure d'un profond ennui. De surcroît je trouve qu'il n'y a pas de parti pris assez tranché - Le personnage de Janice est peu clair et après tout on se demande souvent pendant le film si on ne suis pas juste l'histoire d'une pauvre névrosée avec ses parents affligés sans rentrer dans une quelconque réflexion sur les conflits intergénérationnels. Dans un style un peu simlilaire et plus contemporain , " This is england " est à mon sens nettement au dessus de celui ci .
Ah la caricature... il n'y a rien de mieux pour faire comprendre quelque chose et rien de pire pour te faire croire que c'est aussi simple. Le film est bourré de qualités mais c'est finalement ce que j'en ai retenu : la pauvre fillette tourmentée par ses parents éternellement incomprise. Et voilà que tu te mets à rager tout le long du film à détester tous les personnages, mais est-ce possible autrement, parce que même Janice t'as envie de faire les choix à sa place, c'est insupportable de la voir ainsi soumise. Ce film est juste insupportable tout du long, parce que tout est clair, on comprend tout on voit où les personnages veulent en venir mais on est impuissant. Sauf que bah en dehors du fait que ce soit assez intéressant parce que c'est quand même pas mal fait et qu'on voit bien comment fonctionnent les ressorts psychologiques, les injonctions paradoxales avec au passage une éloge de l'école de Palo-Alto mais sinon c'est juste agaçant tant c'est caricatural. En tout cas moi ça m'énerve, t'as pas le choix de détester ses parents, ils sont détestables sauf qu'il n'y a rien d'autre, ils sont unilatéraux, même pas une explication du pourquoi du comment ils sont comme ça, enfin oui on se doute qu'ils ont pas baisé depuis des lustres ça leur aurait fait du bien mais je sais pas... c'est trop facile, tout est trop facile et c'est pour ça qu'on se fait pigeonner à croire à des choses pas crédibles juste pour forcer l'émotion.
Un film puissant et magnifique qu’on n’oublie pas, qui reste pour toujours dans les souvenirs d’un cinéphile. Un des plus beaux films sociaux de Ken Loach qui, à son troisième vrai film, démontre son génie de cinéaste. Dans la désespérante banalité d’une famille anglaise traditionnelle des années 60, gardienne des “valeurs”, le film nous expose avec un réalisme poignant et déchirant l’inexorable destruction d’une jeune fille, bien normale pourtant, par sa famille “bien-pensante” et une médecine arrogante et imbécile. En ces périodes préélectorales, on se demande bien pour qui voteraient M. & Mrs Baildon ! Un film pathétique et révoltant. À mes yeux, sous ses airs de brave femme, la mère restera un des monstres du cinéma… et il existe dans la vraie vie !
Au sein d’une famille intraitable sur l’éducation et l’autocratie parentale, Janice 19 ans, mentalement fragile, doit trouver sa voie que lui trace depuis toujours … son père et sa mère. A force d’incompréhension et d’autoritarisme, ils la conduisent à l’Hôpital qui l’accueille un temps dans un service expérimental avant de la confier à un courant beaucoup plus traditionnel où l’électrochoc et les psychotropes font office de remèdes absolus. Déjà peu loquace, Janice se referme sur elle-même, de plus en plus inerte face à ce monde qui la montre du doigt et l’accuse d’être mauvaise. On vient de lui ouvrir la porte pour descendre en enfer, sa pelure de schizophrène endossée violemment. A travers une société rigide et rétrograde dans les années soixante-dix en Angleterre, Ken Loach pointe les faillites de l’institution psychiatrique traditionnelle au regard de l’évolution de la science et des thérapies novatrices, rapidement étouffées par les gardiens du temple. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Un des premiers films de Ken Loach, un des plus percutants aussi de sa longue carrière cinématographique. Bref, un film coup de poing brillamment interprété et réalisé de façon quasi documentaire. Quelle force ! Un vrai miracle tant les bonnes surprises sont rares quand la réalisation s'efface face à l'improvisation des acteurs. Mais ici, tout se justifie et on suit avec fascination la lente descente en enfer de cette jeune londonienne écorchée vive et en butte à son cercle familial. Quel dommage que cette scène finale vienne brouiller les cartes...
Un film important sur le sujet de la psychiatrie (au même titre que Vol au-dessus d'un nid de coucou). Ce film montre brillamment – notamment lors des confrontations médecin-patient ; médecin-parents ou parents-enfant – comment la pression psychologique dû à un milieu familial autoritaire et à une institution aux méthodes plus que douteuses peut pousser quelqu'un à la folie. L'actrice principale joue très bien, par son jeu elle nous faire ressentir toute la fragilité du personnage.
Family Life, troisième long-métrage de Ken Loach, dénonce le traitement des enfants par la société anglaise puritaine. La vision étriquée de certains parents concernant l’éducation de leurs enfants et leur avenir est ici remise en question de manière poignante. Loach, alors âgé de 35 ans, met à mal la morale dans tout ce qu’elle a de destructeur. Pour lire la suite: http://quaiducinema.wordpress.com/2012/12/11/la-destruction-de-janice-family-life-ken-loach-1972/
Film absolument magnifique! Je ne vais pas m'attarder sur la critique du conservatisme anglais et de la psychiatrie de l'époque car d'autres l'ont fait mieux que moi, mais le film a une vraie force, nous prend vraiment aux tripes. Un véritable chef d'oeuvre de Ken Loach! Surtout à l'époque où il a été tournée.
Les années 70 ont marqué un tournant dans l'évolution des mentalités: la jeunesse a obtenu une liberté croissante et donc par la même occasion une séxualité beaucoup plus débridée. Face à cela, les générations précédentes était décontenencées, ne sachant pas comment réagir. Dans ce film, cette évolution est clairement relatée: on suit l'histoire de cette jeune fille (interprétée par une magnifique Sandy Ratcliff) qui s'oppose à ses parents qui sont restés "vieux jeux" et qui ne semblent pas du tout approuver cette société dans laquelle ils vivent. Ainsi, devant l'austérité de ses parents, Janice va vivre une véritable descente aux enfers et voir sa vie totalement chamboulée et par la même occasion sombrer dans la folie. Ken Loach signe un drame psychologique vraiment prenant et on éprouve réellement une compassion sincère pour cette jeune Janice. Du cinéma Britannique dans toute sa splendeur.
Un de ses films majeurs,vous marquant à jamais...Une "marque de fabrique" qui ne se démentira d'ailleurs jamais par la suite.Ken Loach va à l'essentiel en traitant son sujet d'une manière frontale et implacable. Cette "asphixie" familiale programmée est absolument bouleversante! Une caméra scalpel sans concessions et une interprétation sans faille au diapason.Un engagement total,emblématique, infiniment respectable...