Avec «Sonatine», Takeshi Kitano réalise plus qu'un simple film de yakusas, il se joue des codes pour dépasser le genre. Violent mais non complaisant, ce film marque plus par son ton contemplatif et désabusé que par des massacres magnifiés, contrairement au commun des polars asiatiques d'aujourd'hui. Kitano joue ici un yakuza d'âge mûr contraint de liquider un clan rival pour le compte d'un patron invisible et semble-t-il tout-puissant. Mais tout ne se passera pas comme prévu, et le film s'achèvera dans un bain de sang... hors-caméra : et oui il existe encore quelques réalisateur sachant utiliser un minimum le pouvoir suggestif des images, fait tellement rare qu'il faut le souligner vu la surenchère dont on nous abreuve de nos jours. Kitano n'est pas de ceux qui se vautrent dans le racolage cinématographique, de ces cinéastes « hype » enchaînants les films « stylés » et jetables : son oeuvre est très personnelle et quelque peu difficile d'accès, ses personnages sont fouillés mais pas bavard pour autant, sa mise en scène est magnifique bien que dépouillée, le montage est changeant, tantôt fulgurant tantôt engourdi, le scénario évite les pièges du déjà-vu,... Il se paye même le luxe d'introduire des passages poétiques et surréalistes, ou encore des blagues enfantines tellement simples qu'on en rit de bon coeur. Tout n'est pas d'une extrême finesse, mais il s'agit d'un remarquable long métrage. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Ce film culte, dont l'accueil est resté mitigé par le grand public, est particulier par rapport à son genre ; des yakuzas qui se retrouveront dépassés par les guerres entre gang, ainsi obligé a disparaitre quelque temps près d'une plage désertique... à attendre (et a retomber en enfance car malgré le sérieux du sujet, l'humour est légèrement présent). Le jeu d'acteur reste bon globalement même si certains moments manquent de naturalisme dans les mouvements et les expressions, Takeshi Kitano joue dans ce film comme étant le personnage principal. Inutile de rappeler l'habituel collaboration entre le réalisateur et l'inséparable et reconnu Joe Hisaishi, ici le thème récurrent est "Act Of Violence" également assidu sous diverses variantes (piano,...), bref la formule classique de notre compositeur fétiche. Quant à la réalisation la mise en scène prône la "violence hors champ" donnant ainsi un côté original, on se rappelle les quelques fusillades rapides et efficace. Au final, je n'ai pas été aussi émerveillé que je ne l'avais espéré (à défaut d'un scénario un peu trop "classique"), Kitano nous offre un long-métrage pour le moins particulier, à voir mais ce n'est pas son meilleur !
Étrange et envoûtant avec ses plans atypiques et très construits (il y a tout un travail de composition à partir des visages et des corps ; on voit bien que Kitano est aussi un peintre), mais également avec le magnifique accompagnement musical de Joe Hisaishi, "Sonatine" s'avère être une oeuvre tout en constraste, au niveau de son registre général (des élements purement comiques côtoient et se mélangent à de brutales explosions de violence propres au thriller) et par rapport à la bande de yakuzas que l'on suit tout le long du film (impitoyables et dénués d'émotions dans leurs activités de gangsters, ils régressent à l'état infantile quand ils se planquent quelques jours dans une maison donnant sur une plage ; le lien qui est fait ainsi entre les méthodes mafieuses - noyer un mec pendu à une grue, par exemple - et les jeux débiles sur le sable suggère que la violence des adultes n'est en fait que le prolongement des amusements de l'enfance, qui consistent déjà à annihiler l'autre et à détruire tout et n'importe quoi, mais sans qu'il y ait de victimes) (en tout cas, ces contrastes prouvent que l'on est bel et bien dans un film extrême-oriental, les Asiatiques étant naturellement portés à fondre les unes dans les autres les différentes tonalités et colorations de la vie, même les plus opposées, au lieu de mettre des barrières étanches entre elles comme nous avons un peu trop tendance à le faire en Occident).
Pour sa 4ème réalisation,Takeshi Kitano se faisait un peu plus connaître pour le public occidental.Cette histoire de yakuzas retirés sur l'île d'Okinawa,qui retombent en enfance,et s'ennuient,en attendant les ordres de leurs patrons,est pourtant déconcertante.Si je dois avouer m'être souvent ennuyé,il y a quand même quelque chose qui m'a attiré au point de le revoir immédiatement,pour mieux en saisir les subtilités."Sonatine,mélodie mortelle"(1993),en plus de figer définitivement ce qui sera le style Kitano(plans fixes,musique à contre-courant,humour très absurde et violence expéditive),recèle quelques séquences d'une poésie surréaliste,comme celle de l'imitation des combats de sumo sur la plage.Kitano,yakuza fatigué,se déride au fil du film,en réapprenant à vivre simplement avec une femme libérée.Le dialogue le plus éloquent du film,entre eux,est celui indiquant que la peur et la mort sont intimement liés.C'est dommage par contre que l'intérêt soit irrégulier,et que les personnages manquent un peu de profondeur.Mais les fulgurances visuelles et comiques sont là,ainsi que la musique lancinante de Joe Hisaishi.
Un classique de Kitano, qui mélange film de Yakuza, froideur et humour décalé avec brio. L'ensemble manque de rythme, mais on peut toujours compter sur quelques scènes marquantes, et le ton irrévérencieux de ce grand réalisateur.
J'aime énormément ces films palpitants qui nous tiennent constamment en halène, ou la tension est palpable à chaque instant, ces films qui ne laissent aucun répits au spectateur, toujours mis sous pression, par des scènes aussi dynamiques qu'impressionnante, des plans aussi grandioses qu'esthétiques et des acteurs qui donnent le meilleur d'eux même. Mais pas ça.
Il y a un génie indéniable dans cette oeuvre fascinante et poétique dans cette oeuvre qui marqua l'envol de la carrière du désormais très renommée réalisateur japonais Takeshi Kitano. Dans ce film se trouve tout ce qui fait son cinéma si particulier: il prend une histoire de yakuza pour la transposer à des années lumières des sentiers batttus. Avec un point de départ relativement simple, Kitano construit une ambiance où la mort est omniprésente sans pour autant être visible, mais elle est pourtant palpable à chaque séquence. Et dans cette atmosphère mortelle se débat la vie, la vie que Kitano fait renaître avec une maîtrise de la mise en scène époustouflante. Le film démarre avec une sobriété mêlée à une violence accrue et absurde, où l'émotion est totalement mise de côté, pour peu à peu se réveiller lors de plans séquences où l'absurde et le beau se côtoient parfaitement. Au final, c'est bien une poésie meurtrière que nous livre le réalisateur nippon, qui a laissé s'exprimer toute sa créativité et sa sensibilité. Une oeuvre rare et importante.
Kitano a toujours fait preuve d'un style bien à lui dans ses films, d'une ambiance bien typique le définissant. Sonatine est l'essence même de cette vision du monde, à travers l'esquisse de personnages naïfs, surréalistes et touchants. Le film nous fait parcourir un panel de clichés d'enfance, de jeu et de semblant de gamineries. Le rythme, souvent très lent, nous plonge dans cette étrange hymne à la vie, à mi chemin entre la passion, la cruauté, l'amitié et le désœuvrement. Une histoire de vengeance simple mais tellement particulière qu'elle peut peut laisser insensible. A noter l'excellente bande son de Joe Hisaishi. Sonatine constitue la base même de la réflexion de Kitano, brillant cinéaste et révélateur de sens. Le film ne plaira certainement pas à certains (j'ai moi même eu du mal à m'y accrocher de bout en bout) et peut paraitre inutilement long, faussement complexe... Mais si il y a un peu de cela dans le film, il y a aussi beaucoup de réflexion et de mystères subjectifs. Un film très dérangeant, difficile à juger, mais à voir, indéniablement.
je pensais trouver un film de Yakuza nerveux et bien écrit au lieu de sa je tombe sur un film plat et ennuyeux au possible.Quelque rares scènes d actions parsème le film mes rien n'y fais on s'y ennuie ferme.As éviter pour tous ce qui pense y trouver un film as la john Woo.Pas un mauvais film mes plutôt une histoire banal sans grand intérêt.As voir au moins une fois pour qui es fan de Takeshi Kitano sans plus .
Un bon film de Takeshi Kitano, ce film nous narre la vie d'un Yakuza lassé de cette violence donc non ce n'est pas réellement un film de Yakuza. J'ai fortement apprécié la performance de Kitano et j'ai trouvé son personnage très attachant. La première partie du film est celle que j'ai le moins aimé mais dés les premières scènes sur la plage je les ai trouvés très bonne. Ces scènes de beauté, de poésies et d'humanisme. Et puis que dire de la BO composé par le grand compositeur Joe Hisaishi ! Donc un bon film malgré la difficulté que j'ai eu pour rentrer dans l'atmosphère du film.
Mortellement ennuyeux, le ton volontairement distant et lent n'apporte rien. De temps en temps un plan valable une petite série B. qui veut se faire passé pour du cinéma d'auteur, dialogues basiques sans audace.
Sonatine est mon deuxième Kitano, après A Scene at the Sea qui m'avait beaucoup plu par sa douceur et sa poésie. Encore une fois, Sonatine est un film à l'ambiance poétique, un peu nostalgique, même si le contexte du récit (une bande yakuzas) m'a moins passionné que l'histoire du surfeur sourd-muet. J'ai donc préféré A Scene at the Sea, mais Sonatine n'en reste pas moins superbe à regarder. Dès la première secondes du film, on sent que Sonatine va être génial. La musique est emballante, frissonnante, et nous fout directement dans cette atmosphère propre à Takeshi Kitano. Ce film a énormément de points positifs, notamment sa BO donc, mais aussi l'image vraiment très maîtrisée avec une belle photographie et des plans somptueux. Tout est fait pour nous faire ressentir une véritable poésie, le film étant moins concentré sur son scénario que sur les images. L'histoire est en effet suffisamment intéressante pour nous tenir en admiration devant les jolis plans, mais avec quelques flottements cependant. En fait, l'histoire des yakuzas est éclipsée par une multitude de scènes plus contemplatives, on ne peut pas dire en effet que Sonatine soit un film d'action. Et c'est tant mieux, car j'avais justement peur que le film ne tombe là-dedans. A la place, on voit notre bande s'amuser sur la plage, et Murakawa se trouve être un enfant dans l'âme avec son sourire impérissable. Ils jouent au freesbee, font de la lutte, construisent des pièges dans le sable comme des gamins. Et ça fait rire, car Kitano ne tombe pas dans le cliché habituel du yakuza "gros dur". J'ai donc beaucoup aimé ce point, même si parfois j'ai pu avoir tendance à trouver le temps long. Néanmoins, de nombreuses scènes sont magnifiques, pour n'en citer qu'une : la scène de la roulette russe sur pierre-papier-ciseaux. Passage absolument génial, frissonnant, grâce bien évidemment à Takeshi Kitano qui livre une prestation incroyable d'un bout à l'autre du film. Bref, Sonatine aura plus été pour moi une comédie poétique qu'un film policier, avec des personnages atypiques très drôles (les deux gars qui profitent de la pluie pour se shampouiner, hilarants), mais surtout de grands passages mélancoliques et sublimes (la fin du film est incroyable). Le seul mot qui me vient à l'esprit quand je pense à ce film est indubitablement "poésie", comme je l'ai répété à de nombreuses reprises au cours de l'article et je pense que le mot définit bien l'oeuvre de Kitano (du moins ce que j'ai pu en voir pour l'instant). Le film s'attarde plus sur la mentalité et la psychologie de ses personnages que sur l'histoire de yakuzas et de bandes rivales, laquelle m'a finalement peu branché. Un bon film donc, à voir pour passer un très agréable moment et qui me donne envie de découvrir Hana-Bi.
Kitano signe là un de ses meilleurs films arrivant comme il le fait si bien à mêler violence avec une certaine forme d'innocence (les jeux des yakuzas sur la plage), à mêler le rire avec l'émotion le tout avec poésie. Le résultat est brillant.