Un beau film encore de Vicente Aranda, très puissant. Quoique d’une mouture classique avec une mise en scène sobre , à l’ancienne, fait de beaux mouvements de caméra, sans fioriture, de très beaux zooms avant aussi ( la marque de Aranda). L’histoire d’une passion amoureuse , mais entre trois personnages, dans un triangle infernal. Situé dans l’ Espagne franquiste des années 50, un beau jeune homme,( Jorge Sanz) tout juste libéré du service militaire , un peu arriviste , voudrait se faire une situation. Il est fiancé à la bonne de son ancien colonel. Mais il va tomber fou amoureux d’une jeune et belle veuve, à la vie un peu dissolue. C’est la découverte de la chair, et de l’érotisme torride ,grâce à la belle Victoria Abril , qui était déjà une star en Espagne , mais n’avait pas encore commencé sa carrière en France. Quelques scènes assez chaudes, surfant sur la tendance « érotique » du cinéma espagnol des années 90. Mais la jeune bonne est aussi folle amoureuse de son promis et veut se battre pour garder son « homme ». Il hésitera entre les deux femmes, entre la vie bourgeoise et classique promis par le mariage avec sa fiancée, ou la vie plus bohême offerte par sa maîtresse. Comme souvent dans le cinéma d’ Aranda les femmes sont les pièces maîtresses du film. Abril en femme libérée dans sa tête et dans son corps, et Maribel Verdu, prête à tout pour vivre son destin amoureux , nous montre deux destins de femmes très fortes.. Trois ans plus tard Aranda tournera le très beau « Passion Turque » certainement un de ses plus beau film, sur le destin d’une femme libre et rebelle à son milieu, qui s‘enfuira rejoindre son amant turc, avec Ana Belen , sublime actrice de très haut niveau, peu connu en France. Ce film n’étant d’ailleurs même pas répertorié dans sa filmographie, alors que c’est un de ses plus beaux . Vicente Aranda, un cinéaste majeur du cinéma espagnol, qui nous livre une très belle reconstitution historique avec un message fort et une esthétique très soignée .