Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Plume231
3 887 abonnés
4 639 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 7 juillet 2014
D'un côté, Rouben Mamoulian, un réalisateur oublié mais qui fut pourtant un des cinéastes les plus créatifs et novateurs de tous les temps, d'un autre, Marlene Dietrich, que ce n'est pas la peine de présenter... Donc avec un tel réalisateur derrière la caméra et une telle star devant, on pouvait s'attendre à des étincelles... Ben pas vraiment... Difficile de faire des étincelles quand on doit tourner avec un script aussi mauvais, une histoire totalement décousue, mal élaborée, sans aucun enjeu. On comprend très vite pourquoi ni Mamoulian, ni Dietrich ne voulaient tourner ce machin. Il faut ajouter à cela, que Marlene Dietrich n'est absolument pas convaincante dans son rôle tout au long du film, mais le "sommet" de son interprétation réside sans conteste dans les premières minutes où elle joue la jeune fille naïve fraîchement partie de sa cambrousse avec autant de crédibilité que moi j'en aurais en incarnant Miss Univers. Quand à Rouben Mamoulian, il fait ce qu'il peut en mettant à tout berzingue du Beethoven, du Tchaïkovski ou du Schubert. Mais il y a quelques séquences bizarroïdes et surtout osées qui méritent tout de même le coup d’œil comme la scène très érotique et explicite où le sculpteur façonne les seins de sa statue ou celle très sado où le mari s'excite d'avance pour sa nuit de noces en écoutant les pleurs de sa femme et puis en matant tout en se préparant une photo de la sculpture la représentant nue ; même pour un film Pré-Code il fallait vraiment l'oser... Mais bon... mise à part qu'il mérite d'être considéré comme étant un des films les plus étranges et mal foutus des années 30, je ne vois pas d'autre intérêt à cette oeuvre.
Juste avant l'instauration du code Hays, Mamoulian fit très fort en sublimant et en érotisant cette bluette. La scène de finition de la sculpture est un exercice d'érotisme suggéré assez fabuleux, le spoiler: sculpteur regardant le corps nu de Marlène (que le spectateur ne voit pas) et prodiguant des caresses suggestives cette fois bien visibles sur la statue nue. Marlène est sublime de beauté dans ce film avec un regard que l'on peut qualifier de coquin (du moins dans la première partie). Elle incarne une femme forte, malheureuse dans le luxe et capable d'actes surprenants (spoiler: ses escapades chez le sculpteur, ou mieux quand elle va d'autorité rendre une visite nocturne au palefrenier devant les yeux ébahis de son ancien amant ) La référence biblique y compris dans le titre est ambiguë puisqu'on s'est toujours demandé ce que le cantique des cantiques faisait dans ce livre "sacré." Un film à re(découvir).
Pas totalement abouti mais honnète pour l'époque avec surtout une Marlène Dietrich (un peu trop sophistiqué pour son role au début) qui nous donne à voir de nombreuses expressions très sympas.
Du beau mélo, grace notamment à un metteur en scène hors pair en la matière : Rouben Mamoulian. En effet, ce dernier, grace à une photographie splendide et des scènes d'une indescriptible beauté, parvient à nous émouvoir à plusieurs reprises devant ce film, à la trame par ailleurs relativement classique. Mais l'ensemble dégage une telle poésie, une telle force à certains moments, que l'on oublie cela assez rapidement pour n'être qu'admiratif de l'ensemble. On pourra regretter alors un dernier quart d'heure un peu longuet et languissant, sombrant un peu trop dans le larmoyant. Mais cela n'est pas dramatique vu la qualité de l'ensemble, et par les prestations de Lionel Atwill et Marlene Dietrich, qui, sans retrouver la force émotionnelle qu'arrivia tà dégager Greta Garbo dans "La Reine Christine", réussit tout de même une belle performance. Un beau film.
Voilà un thème que Molière aurait aimé voir traiter. La jeune femme qui épouse le vieux barbon par dépit. Et la femme qui se venge de son ancien amant en faisant croire qu’elle en aime un autre. Une jolie comédie dramatique de l’amour. Avec cette fameuse rencontre cynique au plus haut point, celle du repas où le vieux remercie le jeune de lui avoir laissé la femme. Malheureusement on pensait voir cette dernière partie emporter le spectateur dans un élan de vengeance ou d’extravagance. Qui vais-je sacrifier pour mon bonheur? Mais c’est avec déception qu’on voit la fin s’étirer et pourtant Tchaikovsky retentit avec splendeur.
Marlène Dietrich n’a jamais été tant magnifiée que par Josef Von Sternberg, son pygmalion, qui en sept films en fit une icône du 7ème art pour l’éternité. « Le cantique des cantiques » vient s’intercaler entre « Blonde Venus » et « L’impératrice Rouge ». Rouben Mamoulian, autre réalisateur mythique de la Paramount, restera fidèle à la recette qui a fait le succès de Dietrich depuis son arrivée à Hollywood. Celle de la jeune femme innocente dont la pureté est bafouée par les manigances des hommes qui la désirent et la jalousie des femmes qui ne supportent pas sa radieuse beauté. Dans le registre, Mamoulian n’y va pas avec le dos de la cuillère, affublant Marlène de tenues censées lui donner l’allure virginale d’une jeune fille de 18 ans alors qu’elle en a déjà trente. Décomplexé par l’audace de Mamoulian, Sternberg poussera le ridicule jusqu’au bout en affublant sa muse de deux jolies nattes blondes dans le prologue de « L’impératrice rouge ». Mais qu’importe ces fautes de goût qui au final nous font attendre avec encore plus d’impatience que la vamp perce sous les airs nunuches que l’actrice teutonne est obligée de prendre pour donner le change. Car c’est bien dans le registre de la femme fatale androgyne que Marlène excelle et nous fascine, tout le reste n’étant que prétexte pour mettre en valeur sa plastique formidable. Le supplice qui lui est infligé par les trois odieux personnages du « Cantique des cantiques » inspiré d’un roman d’Hermann Sudermann est proprement machiavélique. La pauvresse, réfugiée chez une tante vénale après la mort subite de son père, sera trahie tout à la fois par celle-ci et par son premier amour pour être précipitée dans les bras d’un riche colonel de l’armée prussienne qui entend tout à la fois l’éduquer et en faire un objet sexuel (Mamoulian est sans équivoque sur le sujet). La descente aux enfers conduira Marlène jusqu'à la prostitution mais heureusement tout finira pour le mieux devant la statue qui avait scellé leur amour. La structure du récit colle parfaitement à l’image recherchée par Marlène pour façonner sa légende. Mais sans doute parce qu’il en était follement amoureux et que ses directeurs de la photographie (Lee Garmes puis Bert Glennon) avaient parfaitement compris sa recherche esthétique, Josef Von Sternberg demeure celui qui a le mieux transcrit à l’écran la beauté tout à la fois vénéneuse et innocente de Marlène Dietrich. Un film qui s'il n'est pas un chef d'œuvre, s’inscrit malgré tout parfaitement dans ce qu’était le cinéma romantique de ces années encore proches de l’ère du muet.
Un mélo décousu mais prenant sur le récit initiatique d’une jeune paysanne candide qui, trahie par amour, va devenir baronne, interprétée par la magnétique Marlene Dietrich. 2,75
Rouben Mamoulian fait un film qui certes dejoue la censure très prude d'Hollywood mais avec ce film il déjoué aussi les conventions sociales et politiques en cours sur l'amour, le pouvoir et l'argent.