Voyez-vous, au cinéma, il y a un truc qui tendance à m’agacer un petit peu quand ça se produit. C’est de voir un réalisateur tout de même assez côté qui se retrouve en manque d’idées solides et qui à plusieurs reprises, au cours de son film, se voit obligé de faire un peu de remplissage. C’est une des première chose qui m’a frappé quand j’ai regardé « Le Train » de Pierre Granier-Deferre. Adapté d’un roman de Georges Simenon, ce film nous parle de l’exode d’un réparateur de radio et de sa petite famille pour éviter toute embrouille avec les Allemands. Et l’exode se fait, comme l’indique le titre, à bord d’un train. Granier-Deferre aborde à peine, je dirais même qu’il effleure le thème de l’occupation allemande. Le cinéaste préfère axer son film sur un autre aspect. Sur l’aspect les « bons côtés », si je puis dire, de la guerre. A travers ce voyage en train, on découvre des personnes avec des caractères très différents: des franchouillards rigolards, des généreux, des solidaires, allant même jusqu’à une bonne bien enrobée que l’on pourrait qualifier de très ouverte... sexuellement. Et puis entre tout ça nous avons le duo, sympathique il faut le dire, formé par Jean-Louis Trintignant et Romy Schneider. Lui est un homme marié, et l’autre est une allemande de confession juive. Entre les deux va se créer un amour que l’on sait d’avance impossible. Granier-Deferre a voulu faire un film humaniste, optimiste. D’accord, mais lorsque c’est aussi gros, que la guimauve fondue dégouline autant, ça a beaucoup de mal à passer. Et puis j’en viens à ce dont je parlais au début: le remplissage. A trois ou quatre reprises, Granier-Deferre instaure des images d’archives à son film. Si certains y voient une illustration de propos, moi j’y vois un moyen de combler un manque d’idées. Pour moi, les deux vraies qualités de ce « Train » ce sont les acteurs, qui, peu importe leurs rôles sont très justes et la scène finale qui rompt avec le ton optimiste pour lequel Granier-Deferre avait opté jusque là.