Il est clair que Something Borrowed, qui a été d'ailleurs un gros flop outre-atlantique si bien qu'il n'est même pas sorti en France, ne bouleverse pas les codes du genre : script convenu, acteurs convenus (mention spéciale à Krasinski qui apporte une certaine classe), mise en scène convenue. Rien ne nous surprend, et on manque d'arrêter le film avant la première demi-heure tellement il prend son temps à démarrer. Réalisé par celui qui nous a livré le tordant The Girl Next Door en 2004, Something Borrowed marque le retour derrière la caméra pour une sortie en salle de la part du New-Yorkais Luke Greenfield. Le tout avec un casting très alléchant : Kate Hudson (Nine, The Killer Inside Me), Ginnifer Goodwin (Walk the Line, A Single Man), John Krasinski (Away We Go, The Office) ou encore Steve Howey (Dead or Alive, Meilleures ennemies). Un petit casting très intéressant, donc. Malgré cela, à l'exception notable de Krasinski, les acteurs n'éblouissent pas vraiment. Rien de remarquable, d'éblouissant, un jeu très simple et pas de performance hors normes pour un film où les personnages sont pourtant très poussés (le film se base sur six personnages principaux, et s'attarde beaucoup sur eux, ils ont donc une psychologie assez développée). En gros, Something Borrowed ça raconte comment une femme trentenaire célibataire un peu coincée (Rachel) va tomber amoureuse du fiancé (Dex) de sa meilleure amie (Darcy) alors qu'elle s'apprête à l'épouser. On a donc révélations, flashbacks, adultères, sorties entre potes et sourires gênés, pour qu'elle finisse par avoir le dilemme de choisir entre amour et amitié. Mais le gros problème de ce Something Borrowed c'est que le film, malgré l'intrigue qui démarre dès la première scène, ne devient intéressant qu'au bout d'une demi-heure, voir une heure si on est pas très bon public. Bref, c'est à dire que le début du film, on se fait clairement chier. Le tout devient plutôt intéressant ensuite, avec notamment quelques scènes mémorables, dont j'ai retenu la scène du "tennis des secrets", stressante et marrante à la fois, et est d'ailleurs la seule scène où Krasinski n'est pas le seul à avoir un jeu d'acteur correct. Un très bon moment ce passage. Mais bien sur, on a le droit ensuite à un rabâchage de déjà-vu, de scènes convenus sans réelles surprises avec une fin à la happy end visible dès la première seconde du film. Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant, je ne vous apprend rien, et vous verrez avec le film que tellement c'est prévisible, ça ne fait même pas office de spoiler. Mais comme chacun le sait, les romcom ont rarement des fins tragiques (Match Point peut-être), et on pourrait lui pardonner cet Happy End si le manque d'originalité du tout n'y prêtait pas défaut. Le plus étonnant c'est que le film a coûté quelques trente millions de dollars, ce qui est assez important, même aux U.S.A. et se limite à quelque chose d'aussi simple et basique, avec pas vraiment de têtes d'affiches connus du grand public. Malgré ses qualités (humour très bien pensé et dilemme bien mené), Something Borrowed est au final un projet casse-gueule qui sera aussi vite oublié que visionné. Passez votre chemin si vous n'êtes pas friand du genre. Pour les autres, c'est une expérience à tenter.