"What you want from me?
Nigga you know the fuck i want, i want your motherfucker daytons and your motherfucker stereo, AND I take a double burger whith cheese !".
Le film qui m'a fait découvrir à la fois les frères Hughes, que j'apprécie beaucoup, et les "hood movies". En montrant un portrait sans concession et sans morale à deux balles, loin de tout manichéisme, on suit le portrait d'un jeune dans South Central, un "ghetto" afro-américain ("I was funny like that in the hood sometimes. I mean, you never know what was gonna happen or when") au début des années '90 (record absolu de la criminalité dans la communauté afro-américaine, et notamment des black-on-black crimes). Comme souvent dans ce genre de films, il s'enfonce dans un certain carcan (délinquance de plus en plus grosse, répétant les erreurs des grands frères) avant de vouloir se reprendre, malheureusement pour lui trop tard ("Yes I care about life. But now it's too late"). Sans appuyer lourdement, à travers différents portraits intéressants (O-Dog: "Young, black, and didn't give a fuck", Sharif - jeune déliquant repenti en Black muslims), le film décrit simplement la vie de quartier.
Et avec ça, les relations conflictuels entre les différentes bande, avec une logique de vengeance sans fin. Les relations à la religion, avec les grands-parents moralistes et accrochés à leur Bible désespéremment, ou encore avec Sharif et sa diatribe "black révolutionnaire", qui n'a que peu d'écho chez les autres jeunes ("The Holy Koran says if you -- / Nigga I don't wanna hear that shit right now!"). Les relations aux autres filles de leur âge ("Caine, I'm pregnant / What? / I'm pregnant? / What the fuck are you tellin' me for?"). Pour une fois, les relations à la police et aux autres minorités (on voit vite fait trois mexicains et un Blanc) sont effleurées seulement.
A noter la chanson finale de Mc Eiht, qui résume bien l'esprit du film ("So what's the role model? Niggaz puttin' brews in my baby bottle").
Autre anecdote, les deux frères jumeaux n'avaient même pas encore 20 ans en commençant ce projet. Et au niveau de la réalisation et de la mise en scène, je trouve que le film est digne des grands pontifes du genre.