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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 13 novembre 2022
« Une âme perdue » est le troisième et dernier film que Lewis Allen tourne avec Ray Milland après « La falaise mystérieuse » (1944) et « Suprême aveu » (1947). Le projet est en réalité porté par Hal B.Wallis, l’un des plus grands producteurs de l’histoire d’Hollywood. A partir d’un roman de la romancière anglaise Marjorie Bowen, spécialisée dans les domaines horrifique et fantastique est concocté un film noir à la sauce victorienne très à la mode depuis le succès critique et commercial de « Rebecca » d’Alfred Hitchcock sorti sur les écrans en 1940. Filmé dans un superbe noir et blanc propre à l’immersion dans l’époque victorienne où se déroule le film, « Une âme perdue » se veut résolument un film noir, jouant sur le charme ambigu de Ray Milland qui vient d’accéder à la reconnaissance internationale avec l’Oscar reçu pour « Le poison » de Billy Wilder (1945). Peintre raté, devenu copiste puis transformé en escroc à la petite semaine, Mark Bellis parvient à corrompre l’âme chaste et rigoriste de la veuve d’un missionnaire (Ann Todd) tombée par amour sous sa domination. Rapports de domination qui inondent tout le film, chacun des personnages étant dominé en même temps qu’il domine quelqu’un d’autre comme si une condition n’allait pas sans l’autre. Si Ray Milland dont le charme est incontestable appuie comme souvent un peu trop ses effets, Ann Todd à ses côtés est formidable, parvenant avec finesse à exprimer les différentes facettes de son personnage et les tourments qui l’habitent, notamment la culpabilité qui la submerge et sera cause du dénouement final. Lewis Allen n’est pas Hitchcock ou Siodma,k ne parvenant pas par sa mise en scène à rompre une certaine linéarité du scénario qui rend par instant cette « Âme perdue » un peu trop prévisible mais les acteurs sont tous épatants notamment Geraldine Fitzgerald incarnant le seul personnage réellement sincère de cette intrigue fort distrayante. On retiendra aussi la performance de Raymond Huntley, parfait en mari froid et calculateur quand il n’est pas sous la domination de sa mère. A découvrir comme une bonne surprise de la part d’un réalisateur sans doute sous-estimé.