« La leçon de piano » éloge du désir et de l’amour physique découvert sur une terre pluvieuse déroule dans une partition extrêmement lente l’éveil d’une sensualité obtenue dans un premier temps de manière presque primaire.
Le site austère et venteux interdit toute approche affectueuse. La faune imprévisible et décalée n’incite pas au positionnement amoureux mais plutôt à l’extériorisation de corps préférant éprouver que de se confier.
L’œuvre est difficile mais valide de manière intensive une conduite amoureuse libre et consentante prenant le pouvoir sur la rudesse inévitable partenaire d’un site abandonné de toute approche affectueuse et poétique.
La femme privée de gestes tendres à l’image d’une faune continuellement ballotée par les vents glisse lentement vers le plaisir physique tout en luttant contre les éléments.
La parole est rare, le geste la remplace dans des attaques désordonnées mollement parées par des esprits en manque de sensations et d’attouchements préférant s’abandonner au plaisir corporel.
La solitude glanée dans une union imposée entrepose et déchaine une accumulation de manques à combler sans tenir compte d’une éthique n’ayant plus pied en un lieu ou chaque pas est validé selon le bon vouloir de la boue.
Avec de telles constatations un épiderme libéré s’exprime à la place de mots oubliés imprononçables sur une terre délestée de dialectique amoureuse.
Ce film magnifique m’a surtout convaincu de deux choses que je savais déjà : Le piano est l’instrument de musique le plus cinématographique (une conviction que j’avais tiré d’AMADEUS et de LE PIANISTE) et Harvey Keitel est un excellent acteur. Le drame qui nous est ici conté au cœur de splendides décors ne peut nous emporter dans son univers aussi sensuel que poétique. L’ensemble du casting est parfait, la mise en scène nous laisse des images oniriques et la photographie transcende les paysages néo-zélandais. Avec une telle réussite, Jane Campion mérite d’être la seule réalisatrice a avoir, à ce jour, reçu la Palme d’or.
La leçon de piano est le style de film qui vous fais voyager jusqu'où au bout et qui vous transporte dans un univers magnifique avec des décors tout simplement splendides et des acteurs excellents ( Holly Hunter par exemple ). La musique de ce long-métrage est également un délice pour les oreilles et contribue à cette ambiance si particulière et belle. La leçon de piano est un des grands films du cinéma mondial et reçut notamment la palme d'or à Cannes en 1993 et cette distinction était plus que méritée.
Une Ecossaise est envoyé en Nouvelle zélande avec sa fille et son piano, marier avec un homme qu'elle ne connait pas, débarquer dans son nouveau pays elle se retrouve obliger d'abandonner son piano. Elle va tout faire pour le reprendre et cette quête l'a conduit près de Harvey keitel.
Palme d'or, César, des récompenses prestigieuses pour le film de Jane campion dont c'est le premier que je vois. J'ignore qui était en compétition à Cannes en cette belle année 1993, mais il me semble que "La leçon de piano" est une petite palme d'or. Premièrement, je n'aime pas du tout la photographie qui est vraiment trop sombre.
De la sensualité, ça oui il y en a, Holly hunter est une fort jolie femme. Du féminisme il y en a aussi, du cinéma? Je ne vais pas répondre au risque de paraître prétentieux, c'est un peu loin des critères que je me fixe, mais peut être que je me trompe. Il y a tout de même d'excellents acteurs et l'histoire d'amour est dans le fond assez touchante, deux âmes perdues qui tombe amoureux, c'est touchant. Tout le long du film, je me suis dit, ooh comme j'aimerais en savoir plus sur l'histoire de La nouvelle-zélande. Les colons qui traversent le monde pour débarquer sur cette nouvelle terre et le peuple Maoris. Un film qui se regarde et qui s'oublie, Cannes aussi peux se tromper quelques fois, même si c'est rare.
Un film qui réunit tous les ingrédients du chef-d'oeuvre : acteurs magnifiques, réalisation soignée et une musique devenue culte. Mais je n'accroche vraiment, mais alors vraiment pas au fond, et les réactions de certains personnages me dépassent. Il est difficile voire impossible de s'identifier à l'une ou l'un d'entre eux : chacun tient son lot de bizarreries et d’immoralités, à tel point que je n'ai pas réussi à être vraiment touché par l'histoire, hormis peut-être au tout début.
Un réalisme romantique plutôt impressionnant, un film aussi profond que la mer dont il est question a la toute fin. Histoire intéressante mais qui tourne un peu en rond, néanmoins, personnellement je ne me suis pas lassé car la beauté des plans n'en aura pas fini de m'enchanter : quelle splendeur ! Les acteurs sont d'un très haut niveau ( notamment et surtout Holly Hunter dans un rôle qui n'est vraiment pas facile à tenir ). Une histoire en elle même banale mais maîtrisée. Bon voir très bon film.
« La leçon de piano » n’aurait pu être qu’un très beau film sur un amour qui paraît improbable – c’est beaucoup plus. Image maîtrisée sans sombrer dans l’exotisme facile alors que le sujet aurait pu y inciter, rythme lent et mesuré sans jamais être ennuyeux, qui laisse s’épanouir le jeu très fin des acteurs, scénario inspiré contant une histoire simple, éternelle mais qui sollicite habilement la tension du spectateur, musique prenante……. Tout est là pour constituer une œuvre majeure que l’on n’oubliera pas. La pâle et austère beauté de l’héroïne révèle peu à peu un érotisme extrêmement émouvant, inattendu et finalement d’une grande pureté, qui lui permettra de résister à l’appel de la mort et de reconquérir la plénitude de sa condition de femme. Les protagonistes ont une psychologie dotée d’une vraie épaisseur et aussi d’une troublante ambigüité qui en renforce l’intérêt. Avec un sens du détail qui fait du film une œuvre très réaliste et qui nous transporte sans retenue « ailleurs et dans cet autre temps », la réalisatrice réussit à renouveler une fois de plus la lutte d’un couple pour se créer, s’assumer, se pérenniser. La vie âpre et décalée de ces colons néo-zélandais dans une nature souvent hostile et un peuple maori qu’ils ne comprennent pas ajoute une dimension quasi ethnologique au film. N’hésitez donc pas, laissez-vous emporter par les arpèges délicats mais puissants de cette leçon de vie.
Me lançant à la découverte des (Oh combien nombreuses!) Palmes D'or, je me trouvais loin, bien loin, de tomber sur une telle richesse et un tel filon de sentiments. "La leçon de piano" transcende tous les précédents. Jamais la beauté n'avait été aussi bien représentée. Ce fut un choc. Un vrai. Un pur. Le mutisme volontaire d'une femme doté d'une féroce volonté est sublimé par son talent et sa manière de jouer du piano. Il est sa voix et son passé. Sans s'y attendre elle trouvera l'amour et le poids de ce passé n'en deviendra que trop lourd. La réelle force de ce film réside dans la passion qui l'anime. Il exhale de sensualité et de douceur. La jalousie, la mort et la mutilation sont également des éléments clés et prennent part à cette ambiance si spécial, si bizarre. Ils protègent le film, d'une enveloppe passionnelle qui nous transporte et nous émeu autant qu'elle dérange et effraie. La beauté des images et des sons est sans comparaison. Pareils à des tableaux de maîtres, certains plans sont d'une intensité et d'un profondeur ardente. Aussi déplacées, que ces images peuvent-être, cela n'en reste pas moins sublime. Que dire alors des acteurs qui s'en retrouvent au delà, bien au delà de quelconque jeu commun. Holly Hunter est magistrale dans son silence, offre une force de jeu puissante et élégamment retenue. Son prix fut mérité. Harvey Keitel vibre et tremble tant d'amour, que ce dernier s'écoule avec beauté de son regard. Je me suis donc retrouvé devant l'un des films, qui m'a fait rentrer dans une autre dimension du cinéma. Je n'ai pratiquement jamais été aussi secouée et rares sont les films d'une telle intensité. Il est habité de souffrance et c'est pour cela que la toute fin s'en trouve si belle et si puissante... Plaisante, elle l'est! Elle vogue au loin sur la mer. Je dois l'avouer c'est bien moi qui ait pris cette leçon...
Un film incroyablement poétique et doté d'un scénario qui a mérité ses prix. Le jeu des acteurs est irréprochable et l'ambiance du film est d'une esthétique très appréciable. Le côté historique non exploité ne pénalise pas le film, mais une sensation de lenteur inexplicable gâche quelque peu le plaisir.