Il n’y a que trop peu de films de super-héros R-Rated pour ne pas les signaler. Spawn (en tout cas son director’s cut) fait partie de ceux-là. Et il a terriblement mérité son R-Rated.
En effet, Spawn est méchant, très sale, par moments ultra-violent, extrêmement vulgaire, grossier, bourrin, masculin et surtout d’une mocheté ahurissante. Réalisé par Mark A. Z. Dippé, pourtant superviseur des effets spéciaux de métier, le film s’ouvre sur une introduction toute en images de synthèse plus laides les unes que les autres qui résume tout ce que le spectateur doit savoir pour comprendre le déluge de violence qui va lui tomber sur la tronche pendant 90 minutes. Si tout ceci est risible en 2013, il n’en est pas moins jouissif, de par sa manière de réveiller les pires instincts chez le spectateur, qui se réjouira d’une telle saleté assumée, de ce défouloir sans nom. Si le film est laid, il n’en est pas moins bourré d’effets spéciaux, ce qui l’inscrit dans une époque pré-Seigneur des Anneaux ou Matrix, ce qui en fait presque une pièce historique.
Malheureusement, le film est un peu ennuyeux car, durant 90 minutes, les scènes d’action ultra-bruyantes, ça fatigue assez vite. Forcément, on s’agace assez vite, malgré les nombreux rebondissements improbables de l’intrigue. Les acteurs cabotinent un max, hormis Michael Jai White, qui n’est pas assez expressif. Mais entre un génial Martin Sheen qui force sur sa voix comme un vulgaire Christian Bale, tout en jouant une raclure, Melinda Clarke qui prépare sa Amanda de Nikita (si le personnage de la série avait beaucoup plus ressemblé au personnage de ce film, la série aurait été incroyablement meilleure) et surtout John Leguizamo, dont on ne verra jamais la vraie tête, toujours grimé en clown, mangeant des parts de pizza grouillantes de vers, lâchant des pets foireux dans son caleçon et s’en vantant, il est à l’image du film : fatigant, agaçant, mais terriblement jouissif et souvent drôle.
Spawn est un film singulier, unique et même parfois très bon. Mais il faut aussi pouvoir se munir d’un bon tube de Doliprane pour le lendemain, tant le film est bruyant. A voir.