Après des années 1970 triomphantes où il a enchaîné les succès critiques, publics et festivaliers, comme en témoigne ses deux palmes d'or pour Apocalypse Now et Conversation secrète, Francis Ford Coppola s'est pensé tout permis dans des années 1980 qui auront finalement été presque fatales pour lui.
En 1982, il se lance dans un projet démesuré et très ambitieux avec Coup de Cœur qui finira par être un immense échec en ne rapportant que 636 796 $ pour 26 000 000 investis. L'histoire est plutôt simple, tout tourne autour d'un couple qui se cherche, se questionne et finit par aller voir ailleurs, mais là où Coppola se montre réellement ambitieux, c'est dans la façon de la raconter et mettre en scène, où il se lance dans un mélange des genres allant du drame à la comédie en passant par le musical, où il rend par la même occasion hommage à l'âge d'or Hollywoodien des années 1940 et 1950.
Pourtant, et ce malgré quelques bonnes idées à l'image d'une gigantesque et magnifique reconstitution des rues de Las Vegas, l'œuvre déçoit et Coppola peine à donner une réelle et forte dimension à ce mélodrame. Les personnages manquent souvent d'approfondissements et le metteur en scène de Rusty James peine à réellement en retranscrire les émotions et diverses sensations, tandis que le style très coloré, fantasmé ou encore scintillant se révèle par moments un peu lourd, sans que cela apporte une vraie plus-value.
C'est dommage car l'œuvre comprend tout de même quelques bonnes idées, à l'image de quelques magnifiques séquences, ou du fond sonore, souvent dans un style jazzy et rauque, signé Tom Waits. Coppola montre qu'il a toujours du talent, même si c'est par intermittence, et Coup de cœur reste tout de même intéressant, voire intrigant, de bout en bout tandis que es interprètes sont, dans l'ensemble, plutôt bons, et arrivent bien à rentrer dans la peau de leur personnage.
Avec Coup de cœur, Francis Ford Coppola signe un projet plutôt mégalo et surtout très ambitieux mais qui peine a réellement convaincre, notamment à cause de quelques défauts d'écriture et d'une mise en scène qui n'apporte pas l'émotion et la dimension espérées et voulues, dommage...