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    Le Septième continent
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    3,8
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    46 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 octobre 2012
    Michael Haneke aime le choc, la froideur de l'émotion. Alors quand il réalise un film, même si c'est son premier long pour le cinéma, il y met de toute sa passion, et développe un thème qui lui cher : le mal être de la famille bourgeoise. Le septième continent est d'ailleurs le premier volet de ce qu'Haneke appelle la trilogie de la glaciation émotionnelle. Inutile de vous faire un dessin pour vous expliquer l'atmosphère du film. Haneke parvient à vous rendre mal à l'aise, tant la mise en scène, dépourvue du moindre sentiment, est glaciale, et tant le sujet devient de plus en plus malsain. Très peu d'explications quant aux raisons exactes ayant poussé cette famille entière à se couper du monde spoiler: et se suicider quasi collectivement.
    Au sein de cette famille règne un malaise constant, une perpétuelle monotonie, installée par l’enchaînement saccadé des scènes, conférant au rythme un caractère routinier, mais aussi par les faits et gestes des personnages, qui dans toute une première partie, se répètent avec une précision mécanique.

    Haneke évoque également l'influence des médias dans la famille : la télévision joue alors un rôle important, et occupe une très large place dans le film, puisque les trois membres s'agglutinent constamment devant elle. Alors que leurs attachements se dégradent peu à peu (ils coupent les ponts avec tout ce qui les retient au système), le seul sentiment d'affection qu'ils éprouvent est destiné à de vulgaires poissons d'aquarium, qui semblent longtemps tourner en rond dans leur bocal, s'ennuyer eux aussi de leur vie, tout comme ce père, cette mère, et cette jeune fillette, tous isolés dans leur ennui et la banalisation de leur vie.

    Enfin, il y a cette image, qui se répète à plusieurs reprises, celle d'un paysage paradisiaque, qui change visiblement de la vision pessimiste qu'ont cette famille du monde qui les entoure. Une vision qui se restreint d'images en images, puisqu’au fur et à mesure, il se crée une restriction, une barrière entre ce monde et eux. Ils ne le voient plus qu'à travers des vitres (de leur voiture, de leur maison, ou de leur télévision). Haneke a donc construit une famille emprisonnée entre les murs de la monotonie, une famille sans vie réelle, sans points d'attaches, spoiler: presque déjà détruite, évaporée. Et c'est dans la froideur la plus absolue que le cinéaste les emporte, les torture, et finit par les faire disparaître.


    La caméra se pose toujours au bon endroit et au bon moment, faisant fréquemment du hors-champ un choix judicieux pour souligner la distance entre le spectateur, témoin de l'horreur, et les protagonistes. Il se dégage alors une énième froideur, amplifiant justement cette glaciation émotionnelle du récit.

    Un premier film extrêmement travaillé, classé au patrimoine des films à réflexion, et au panthéon des oeuvres chocs. Un grand exercice de mise en scène, très dense, très complexe, prouvant tout le talent de Michael Haneke. Cinéphiles : à vos marques, prêts, Hanekez !


    Plus de critiques, et de papiers ciné sur http://lestempscritiques.wordpress.com
    mx13
    mx13

    241 abonnés 1 918 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 février 2018
    Un Haneke très décevant je m’attendais à un bon film bien construit (comme Funny games), et bien Trash (c’est pour plus de 16 ans), et qui massacre la bourgeoisie (comme Happy end).
    Mais en fait on a une succession de plans séquences désordonnés et incompréhensibles.
    Je le déconseille aux moins de 10 ans. 2/5
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 juin 2017
    Un film qui s'attache à la réalité la pus triviale du quotidien pour conclure sur un final apocalyptique et glaçant, c'est l'évocation réussie d'un fait réel qui plonge dans les méandres de notre société occidentale. On pense bien évidemment à The Swimmer, ou encore à Elephant, et à un courant littéraire de plus en plus développé qui montre la dérive de notre univers et le mal-être de notre société.
    selenie
    selenie

    6 206 abonnés 6 177 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 avril 2024
    1987, on suit la famille que leur quotidien où les membres semblent en mode automatique, déshumanisé, où la caméra s'attarde plus sur les choses immatérielles plutôt que sur les personnages. La routine si ennuyeuse est donc subie aussi par le spectateur ce qui est un risque audacieux de la part du cinéaste. 1988, petit à petit on fait connaissance avec les parents et leur fillette, la communication est quasi inexistante entre eux mais ils semblent pourtant se comprendre. 1989, la famille effectue plusieurs démarches soudaines mais très organisées et méthodiques. Le réalisateur impose alors encore plus de séquences longues et redondantes, certes ennuyeuses et ennuyantes mais qui démontrent la volonté certaines d'aller jusqu'au bout de leur choix. Haneke choisit une mise en scène froide et clinique d'une exigence impressionnante mais si pessimiste et/ou austère et froide qu'on ne ressent aucune émotion réelle, il n'y a pas de suspense ou de tension, peut-être juste un effroi et une incompréhension malaisante dans ses 10-15 dernières minutes. Haneke sait où il va et sait ce qu'il fait, tout est calculé et impressionne déjà par sa volonté de bousculer le petit confort de son public.
    Site : Selenie.fr
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 354 abonnés 4 167 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mai 2024
    "Le Septième continent" résonne au départ dans une chronique de trois ans dans la vie bien rangée d'une famille bourgeoise. Entre le travail, l'éducation de la fille, les courses au supermarché et la voiture à entretenir, le confort ne semble pas être un problème. Pourtant, cette routine épuise nos protagonistes hors-champs. Premier film de sa trilogie "Guerre Ville", Michael Haneke use des gros plans pour capter notre attention et pour mieux nous choquer sur la dernière partie que nous ne révélerons pas. Un film aussi sec qu'alarmant sur l'isolement dans une société de consommation.
    Hotinhere
    Hotinhere

    547 abonnés 4 950 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 16 avril 2023
    Premier long-métrage de Haneke et pas vraiment un premier coup de maître avec un drame existentiel froid et désincarné qui décrit la mécanique suicidaire d’une famille déshumanisée sans la comprendre.
    Marie Breton
    Marie Breton

    67 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 avril 2024
    Voilà bien longtemps que je souhaitais voir l’un des films cultes du cinéaste qu’on ne présente plus, et qui était pourtant encore un bien jeune réalisateur lorsqu’il a pensé et tourné « Le septième continent ».

    Je le dis tout de suite : je n’ai pas aimé.
    Pour autant, et je crois qu’il impossible de ne pas le remarquer - et ce quelle que soit sa propre appréciation du film en lui-même, la mise en scène est d’une qualité absolument effarante.
    M. Haneke a excellé tout de suite en tant qu’artiste unique et incontournable, et semble avoir accouché dès son premier film de son style si particulier, inimitable.

    Si les réalisateurs/trices devaient se distribuer les rôles au sein d’un hôpital, le cinéaste allemand occuperait sans aucune doute le rôle de neurochirurgien parfaitement sociopathe.
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 132 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 février 2014
    Ce premier film de Michael Haneke fut un véritable choc. Vu dans la salle de la MJC Picaud à Cannes durant le Festival 1989. Au début, la salle était pleine. A la fin du film, il restait le 1/3 des spectateurs. Mais qu'importe, c'est un chef d'oeuvre et Haneke un maître.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 056 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 novembre 2009
    Le début m'a laissé très perplexe, j'avais l'impression que Haneke voulait en faire trop pour son premier film, trop de hors champ, puis tout se met en place petit à petit jusqu'à la dernière demi heure du film et un dénouement tout simplement marquant.
    GéDéon
    GéDéon

    85 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 mai 2024
    Pour son premier long-métrage, sorti en 1989, Michael Haneke signe une œuvre extrêmement glauque inspirée d’un fait divers. Décidé à mettre fin à la morosité de leur vie, un couple s’engage dans la destruction matérielle et sociale de leur quotidien. Le réalisateur autrichien prend le parti de raconter cette histoire au moyen de scènes répétitives et anecdotiques sans véritablement s’intéresser à la psychologie des membres de cette famille. Le ton reste froid et distant mais procure une vraie tension lors de quelques passages insoutenables. Bref, du cinéma d’auteur complètement radical.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 janvier 2021
    L'image de Haneke est morne. Sa caméra immobile et pourtant fuyante, capturant le détail d'actions sans signification, n'est pas un allié de la vie, mais son ennemi. Pourtant ce n'est pas une tranche de vie qu'elle nous transmet, mais bien la Vie avec un grand V.

    La famille à laquelle il nous habitue est si étonnamment fonctionnelle qu'on oublie que son histoire est ordinaire jusqu'à l'ennui, et l'on n'en voit plus que la sève au goût d'existentiel. Avec un parfait mélange d'hypocrisie et de douceur dans le traitement des mœurs, le cadre se déroule telle une longue hypnagogie à moitié relaxante et à moitié inconfortable d'où il est difficile de dégager le bien et le mal.

    Soudain, des ondes négatives. Car si le basculement qui survient est presque imperceptible, il n'en est pas pour autant paisible. Quelque chose d'abstrait et d'incontrôlable commence à se dégager loin à l'intérieur du film et en forme peu à peu la signature en s'agitant dans les ombres. C'est le cauchemar qui s'éveille, bien avant que l'on comprenne quoi que ce soit, semant la peur. Avant l'horreur.

    Le septième continent est comme le génial symbole d'un esprit malade, l'émanation dérangeante de ce que le fait divers propose mais édulcore : une folie qui, prise littéralement, est d'une beauté glaçante. Une beauté que Haneke a su rendre dans des scènes longues où le monstre n'est pas lui, ni vraiment l'humain, mais une force qui, depuis quelque cavité inavouable, le contrôle.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 décembre 2017
    Sorte de remake de "La grande bouffe", mais au sein de l'univers familial au quotidien étriqué. La pulsion de mort bat son plein, le grandiose de la destructivité ne m'a nullement emporté. Le film a-t-il vieilli ou est-ce que parce que j'attends du cinéma et de la vie autre chose qu'un déballage de sordide désincarné. L'univers de la dépression et de la mélancolie me semble plus exaltant que cette froideur que nous présente Michael Haneke.
    oranous
    oranous

    141 abonnés 1 097 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 janvier 2009
    Le début est d’un ennui mortel. On pose les personnages, leurs habitudes, leurs moyens financiers… Puis petit a petit, on fini tout de même par être happé surtout cette scène, a mon sens grandiose, de la destruction du mobilier de l’appartement dans laquelle, on ne sait pas qui casse quoi, qui jette quoi !! Alors qu’un sentiment de déception nous prend pendant plus d’une heure, un sentiment de malaise surgit a la fin lors de ce suicide collectif. Le discours de Haneke est encore une fois très pertinent. Une famille bourgeoise accumulant les biens mais ne pouvant accumuler les sentiments. A plusieurs fois, les personnages disent qu’ils n’ont personnes mise a part leurs parents. Encore une fois, on nous prouve que l’argent ne fait pas le bonheur (je ne dis pas non plus que la pauvreté le fait). Dans un monde désabusé ou l’individualisme et le matérialisme prime constamment. C’est avec la dernière image que l’on oublie l’ennui du début pour ne retenir que le principal, mais je doute cependant le revoir un jour. Cependant, je maintiens a dire que le film aurait gagné en intensité s’il avait été un peu raccourci.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 avril 2018
    Le cinéma est œuvre de création. Pour son premier long-métrage réalisé pour le cinéma, Michael Haneke fait œuvre de destruction. Celle, méthodique et préméditée, d’une cellule familiale dont les membres s’acharnent à détruire tout ce qu’ils avaient accumulé dans une existence pourtant réglée et sans difficulté particulière. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
    Trelkovsky
    Trelkovsky

    70 abonnés 264 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 décembre 2010
    C'est avec certes peu d'originalité mais avec beaucoup de savoir-faire que Michael Haneke dépend avec précision et lucidité ce qu'est la routine : le fruit d'un conformisme voulu, d'une certaine liberté sacrifiée sur l'autel du matérialisme. Puis arrive la troisième partie du film : le détachement violent de la société et de toutes ses valeurs. Et pourtant, la mise en scène de Haneke reste la même. Froide (et même glaciale), acérée, dénuée de tout sentimentalisme ... A aucun moment "Le septième continent" ne suscite l'espoir : c'est surtout l'image de nous mêmes, individus condamnés au conformisme ou voués à la mort. Une effrayante réussite.
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