Un film incroyablement poétique et décalé d’un cinéaste indépendant américain passé un peu à la trappe aujourd’hui après des débuts prometteurs. L’ambiance distillée qui pourrait faire penser à celle des chansons d'Alain Bashung (période Boris Bergman) si l'on osait une transposition facile, sera la marque de fabrique du cinéma d'Hart Hartley qui lui vaudra un succès d'estime, malheureusement demeuré très marginal. L’intrigue ici importe peu, le propos du réalisateur étant ailleurs. Hartley nous montre une poignée d’individus dont les destins se croisent au sein d’un quartier de New-York. Au-delà de la description de la vie de la middle class américaine qui confirme que la gestion des sentiments au sein d’une famille n’est jamais simple, l’originalité vient surtout du type de narration choisi par Hartley. Ils ne sont pas si nombreux les réalisateurs qui imposent un univers à travers leur caméra. La manière d'Hal Hartley de juxtaposer les saynètes de la vie courantes concourt à brosser le portrait par petites touches de chacun de ses personnages tout en faisant mine de rien progresser le récit. Hartley nous dit que rien n’est blanc ou noir et que les choses sont bien sûr plus compliquées, chacun recélant en lui toute la palette des caractères humains. Ainsi le père peut être tout à la fois obtus et plein de nuances, le petit ami largué par l’héroïne (sublime Adrienne Shelly) se battre avec tous les passants qui regardent son ex-fiancée et fraterniser avec celui qui emportera le cœur de celle qu’il aime. Il s’agit bel et bien d’un cinéma de la tolérance et qui s’évertue à montrer le meilleur de chacun d’entre nous par un optimisme désenchanté.
j'etais en train de regarder le dernier film de Woody Allen, un jour de pluie à NYC. j'ai trouvé le film tellement plat (et nul) que je me suis introduit dans la salle qui passait ce film. gros coup de coeur. acteurs, histoire, sujet abordé; tout colle ensemble.
Un film fort d'un réalisateur typé cinéma d'auteur, dans un bon jour. Cet ouvrage, c'est avant tout la consécration de Burke, acteur qui n'a vraiment pas eu la place qui lui revenait. Mais dans les années 90, tout était si confus que bien des élans ont été coupés à ras. Avec Clive Owen, je ne vois que Terence Stamp qui puisse lui ressembler, cela dit, on ne l'emploie pas beaucoup non plus ! En tout cas, on a le florilège de la « manière » Hartley, un scénario en plus et une fluidité dans le récit en prime. L'esthétique et la lenteur des scènes font le reste, pour moi, c'est le film le plus abordable du réalisateur maudit (du moins en France).