Un film phare du cinéma « érotique » des années 70 . Ce genre fleurit en 1975 à la suite de la création du label film X . De ce fait il y eut une demande forte pour des films érotiques, pour exploitation dans le circuit classique ; dans la lignée du célèbre Emmanuelle. Il y eut alors une floraison de ces films.( il n’y avait pas encore internet et les films x en streaming gratuit) . « Contes Immoraux » est probablement l’un des plus réussi, grâce au talent artistique du cinéaste polonais Walerian Borowczyk Il filme avec un vrai esthétisme et un créativité forte cet opus. Des images très belles , des plans cadrés au cordeau et des moyens conséquents ( des costumes superbes et des décors soignés pour les deux parties historiques italiennes ). Le rythme est bien sûr un peu lent , comme souvent avec ce genre de cinéma, où l’érotisme était synonyme d’action au ralenti, pour palier au scénario souvent bien faible. Mais si l’on accepte cette lenteur, alors le film est envoutant. Walerian a des idées scénaristiques intéressantes. Tout d’abord son adaptation d’une célèbre nouvelle de André Pierye de Mandiargues est très réussie. Des paysage de bord de mer , les falaise de la région d’ Etretat et surtout le texte de Mandiargues ,maître du roman érotique classieux et stylé ( i.e. « la Motocyclette » ou « La Marge ») très pur , très littéraire , lu par le déjà talentueux, mais encore adolescent, Fabrice Luchini. Les plans de la mer démontée sont superbes ; la jeune Lisa Denvers est délicieuse (c’est dommage que l’on ne l’ai pas revu au cinéma par la suite) Et ce parallèle entre la marée et la montée du désir est très judicieux. Ensuite il y deux films qui se moquent du clergé , le plus réussi est probablement celui avec Paloma Picasso en comtesse Hongroise. De très belles jeunes filles sont enlevées par dizaine, et une sorte d’orgie est organisée par la comtesse libertine , un peu sauvage, proche d'un sadisme esothérique .Puis Paloma, divine dans son rôle, prend son bain dans le sang des victimes. Très beaux plans de filles nues, au ralenti, en gros plans, sur les seins, sur les sexes avec des toisons très fournies, au naturel comme on en voit plus aujourd’hui dans les films sexy contemporains. Walerian s’éclate et on comprend son goût pour le corps féminin à l’état « sauvage ». De même pur le dernier Opus chez les Borgia. La corruption règne chez les cardinaux, vicieux et pervertis. Le corps de la femme est superbe , filmé dans des postures très esthétiques, avec une toison encore très fournie au naturel. Un corps lunaire, pour une affirmation du péché consommé. Tout l’ensemble est très homogène et très réussi artistiquement. La musique d’accompagnement religieuse donne une dimension mystique au récit. Une sorte de manifesto pour un érotisme pictural et anticonformiste..