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Caine78
6 798 abonnés
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4,0
Publiée le 12 avril 2012
C'est sûr qu'ils font sourire ces westerns pro-indiens aujourd'hui. Pourtant, au-delà du fait qu'une telle entreprise était très courageuse à l'époque, ce qui marque est la capacité d'Anthony Mann à frôler régulièrement la caricature sans jamais y tomber. Au contraire, on ne peut que s'incliner devant la force d'un propos cohérent, doté d'un scénario à enjeux et ne lésinant ni sur l'action, ni sur la psychologie. Il suffit d'ailleurs de voir les rapports complexes et intenses qui unissent Lance Poole et Orrie Masters pour s'en convaincre : leur attirance mutuelle sera ainsi toujours barrée, mais plus par eux-mêmes que par les événements extérieurs. Car le héros du film n'a rien d'irréprochable : lui non plus n'évolue guère face au monde qui s'ouvre à lui, et si sa cause est assurément juste, il n'en est pas moins prêt à sacrifier des centaines de vie en son nom, se montrant au fond lui aussi intolérant, si ce n'est peut-être à la fin où la raison finit par l'emporter. Pas de « happy end » d'ailleurs, juste le constat que chacun sera allé jusqu'au bout de ses convictions, de son combat, quitte à y laisser la vie. Belle réussite, à l'image d'un Robert Taylor totalement inattendu en Shoshone, bien entouré par le toujours excellent Louis Calhern et la jolie Paula Raymond.
Un excellent western et certainement l'un des meilleurs rôles de Robert Taylor. C'est aussi l'un des rares films qui prend fait et cause pour les indiens à l'aube des années cinquante. "La porte du diable" est un véritable plaidoyer en faveur des indiens, où se mêlent l'amour et la haine, et qui dévoile ainsi les origines du racisme aux États-Unis. Un pur chef-d’œuvre d'Anthony Mann.
1950 est une année remarquable pour le Western : avec La Flèche brisée de Delmer Daves, Hollywood prend le parti des Indiens, qui subissent les pires avanies de la part des Colons. C'est aussi l'année du premier grand film d'Anthony Mann, Winchester 73, avec James Stewart en vedette. Mais peu auparavant, la même année, Anthony Mann signe lui aussi un manifeste pro-Indien. Dans La Porte du diable, le héros, incarné par Robert Taylor, est un vétéran, mais du fait de ses origines indiennes, il est constaté méprisé et humilié comme ses frères de sang. L'histoire d'un amour impossible se mêle à la défense héroïque d'une "terre", mot sacré qui mérite que l'on meure pour elle, c'est ainsi que pensent les personnages du film. Le final, sorte de Alamo miniature, est un échec, car les Indiens devront retourner dans leurs réserves, ayant subi de nombreuses pertes en route. Western intimiste, il marque le détachement d'Anthony Mann et de la série B : autant de souffle qu'un grand Western, il ne lui en manque plus que l'ampleur.
Anthony Mann est reconnu comme un grand réalisateur, principalement pour ses westerns, sa réputation n'est pas usurpée. Si j'ai pu être déçu par l'homme de l'ouest je n'ai pas boudé mon plaisir avec: La porte du diable western "pro-indien" mené par un R.Taylor plus que crédible dans son rôle, qui montre tout le racisme dont ont été victime les indiens mais aussi le côté grégaire de certains humains manipulés parce qu'ils sont stupides et incultes. J'ai beaucoup aimé la scène où Taylor va voir l'avocate qu'il pense naivement être un homme...quand l'opprimé peut lui même opprimer. Pas un seul instant d'ennui, l'action s'enchaîne parfaitement.
Ce film d'Anthony Mann est l'un des tout premiers westerns pro-indiens avec La flèche brisée de Delmer Daves, si Mann fera beaucoup mieux par la suite (L'homme de la plaine en tête), ce film reste intéressant à suivre surtout pour le contenue. S'il y a un manque de souffle et que le film est en noir et blanc (vraiment dommage car on ne peut pas apprécier les paysages), le scénario est bon. Les personnages sont très fouillés et non manichéens et l'histoire est réaliste. La porte du diable dénonce l'injustice et le racisme qu'a connu le peuple indiens, ce qui en fait un film forcément intéressant.
Ce premier western de Mann n’est peut-être pas un chef d’œuvre mais à mon sens il vaut largement Winchester 73. Je suis peut-être mal placé pour juger n’étant pas un spécialiste du genre mais il me semble que les thèmes soulevés sont largement au niveau du film suivant de la tétralogie avec James Stewart. On voit que malgré la volonté affichée d’intégration (le héros a servi sous les couleurs de son pays) celle-ci demeure le plus souvent un vœu pieux. La prestation de Robert Taylor dans le rôle difficile d’un indien obligé de retourner à ses sources profondes à cause de la violence des blancs est tout à fait honorable. Louis Calhern fait un méchant détestable à souhait. Film certainement mésestimé qu’il est urgent de réhabiliter dans la filmographie de Mann.