Votre avis sur La Porte du diable ?

24 critiques spectateurs

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Publiée le 21 juin 2022
L’échec commercial de « Devil’s Doorway » (La porte du diable) réside dans trois raisons. Le première, et sans doute la plus importante) est que sur le thème de la réhabilitation des indiens le film est sorti un mois après « Broken Arrow » (la flèche brisée) de Delmer Daves qui bénéficia d’un casting d’une autre envergure (James Stewart, Jeff Chandler, Debra Paget) auquel ne peut se comparer celui de ce film, Robert Taylor étant accompagné par l’ectoplasmique Paula Raymond qui n’arrive pas à rendre crédible un rôle, il est vrai, mal écrit. Le deuxième point est un choix en noir et blanc (pourtant John Alton est au top et livre une pellicule remarquable) contre la couleur photographiée par le vétéran Ernest Palmer égal à lui même : un tâcheron. Le troisième point est le manichéisme absolu avec le quel est présenté la situation avec d’un côté les blancs qui veulent massacrer tous les indiens pour s’approprier leur terre, emmenés par un avocat aussi mielleux et perfide que raciste (Louis Calhern) et de l’autre Lance Poole (Taylor) qui « ne cherche qu’à se défendre » comme dirait Coluche. Evidemment en comparaison, le film de Daves semble être une dentelle de nuance (alors qu’il est assez épais par moment). Maintenant restent les qualités de Mann : une construction des scènes centrée sur l’essentiel, débouchant sur un violence réaliste et sans concession, un déroulé sans digression avec un montage qui aide au rythme du film. Mais pour une fois la direction d’acteur n’est pas exceptionnelle et seul Taylor est au niveau, les seconds rôles étant parfois empruntés. Maintenant sur le fond, le film montre comment les indiens du nord, majoritairement pacifiques, ont été spoliés par des lois créées sur mesure contre eux par d’avides capitalistes (pardon pour le pléonasme) et une populace chauffée à blanc, alors que contre les indiens du sud et du sud-ouest nettement plus belliqueux (les Apaches et surtout les Comanches), ces mêmes colons blancs s’écrasaient peureusement. Le summum ayant été le massacre systématique des Cheyennes (la plus grande tribu Sioux) au mépris de tout traité, sans doute pour venger Custer et Little Big Horn. A ce titre, sur le fond, la note du film est plus élevée.
4,0
Publiée le 24 juin 2013
Cela aurait pu être un chef d’oeuvre tant il y a de magnifiques moments et tant la sincérité du réalisateur est grande. Il est une fois de plus regrettable que par instants le coté démonstratif domine et abîme l’art cinématographique. Mann a sans doute voulu trop bien faire comme c’est souvent le cas lorsque le sujet est trop fort et le passé trop lourd. C’était son premier western, il saura par la suite moins s’investir dans la morale, montrer davantage et donner plus priorité aux espaces et aux déplacements. Il nous gratifiera alors de purs bijou du septième art. Le fait que le sujet de ce film soit désespéré rend un vibrant hommage à la vérité, la nature conquérante de l’homme n’est pas à son honneur, surtout lorsque elle va aussi loin; nous le savons tous mais le voir rendu de cette façon est sacrement culpabilisant. La scène du baiser avorté est une des plus belle idée dans l’oeuvre de Mann et le couple Lance Pool / Anne Masters est d’une tenue exemplaire. A ma connaissance aucun western n’a rendu avec autant de force le problème indien .
4,5
Publiée le 6 mai 2023
Devil’s Doorway a l’intelligence de garder insoluble la crise politique et morale qu’il représente, faisant de ses personnages les hérauts de valeurs opposées qui ont chacun un regard particulier sur la loi. Trois points de vue s’affrontent : celui de l’Indien qui, revenu de la guerre de Sécession pendant laquelle il a combattu trois années durant et participé à d’importantes batailles – Gettysburg entre autres –, souhaite recouvrer ses possessions à Douce Prairie, transmises par ses ancêtres ; celui de l’avocat véreux, nommé Dolan, qui espère s’enrichir en octroyant les terres indiennes à des éleveurs en quête de verts pâturages, tirant profit d’une nouvelle loi de répartition territoriale ; celui de l’avocate enfin, tiraillée entre d’une part l’application rigoureuse et théorique de la loi qu’elle incarne, d’autre part le sentiment d’injustice qu’elle éprouve dans l’application même de textes racistes, sentiment mêlé à un attachement sensible, sinon amoureux, à l’Indien. Sans oublier les difficultés qui jalonnent son parcours de femme avocate, anomalie dans le paysage de l’Ouest américain.
Anthony Mann raccorde ainsi l’exercice de la justice au terrain et à ses cas particuliers, et saisit ses acteurs dans leurs cas de conscience ; son western se fait alors représentation esthétique d’un débat politique et rhétorique dans lequel les intrigues et les relations humaines comptent pour autant de procédés d’amplification. Il trouve en l’avocate un avatar de ses convictions humanistes et communistes, puisque celle-ci prône la collectivisation des grands espaces au profit des honnêtes travailleurs, le « droit de vivre », qu’il s’agisse des éleveurs ou des Indiens, « même enfermés dans une réserve ». Le long métrage interroge donc la valeur donnée à la vie et exclut tout héroïsme au profit de fanatiques tout à la fois légitimes dans leurs revendications et aveuglés par des traditions destructrices. Dès lors, s’il y a bien une victimisation des Indiens, et une défense de leur cause, elle se déporte depuis la figure de Lance Poole vers cette tribu exilée qui fuit la réserve, faite de vieillards, de femmes et d’enfants, symbole des innocents et des opprimés. D’ailleurs, les motivations qui poussent Lance à les accueillir sur ses terres restent opaques : s’il y a bien compassion et identité commune, il ne faudrait exclure l’argument de la multitude armée apte à repousser les assauts ennemis.
Le héros, chez Mann, est toujours un antihéros destiné à l’incompréhension de son entourage et à la solitude. Nul hasard, par conséquent, si Dolan disparaît en l’espace de quelques secondes, dans un hors-champ significatif. Le dialogue entrepris entre Lance et l’avocate Orrie Masters, s’il n’est pas un dialogue de sourds, s’efforce d’accéder à une compréhension réciproque suivant l’idée que « tout dépend du point de vue » : d’un côté, ne pas savoir ce que la terre représente pour un Indien, de l’autre, s’octroyer le droit de décider de qui doit mourir ou non. La seule réponse, répétée encore et encore par l’avocate, est celle du « droit de vivre » que l’Indien apprendra, trop tard hélas ; ce cri humaniste, démenti une heure et demi durant, se teinte d’un certain fatalisme, comme énoncé non sans romantisme : « nous sommes nés cent ans trop tôt ». Ce fatalisme transparaît également lorsque le shérif fraîchement nommé affirme, après avoir collé une affiche interdisant aux Peaux-Rouges la consommation d’alcool, que « la civilisation est une grande chose ».
Un immense film au titre explicitement placé du côté du Mal, la porte du Diable devant être franchie pour arriver à Douce Prairie – qui, elle, ne prête pas son nom au long métrage. Un plan incarne cela, situé à la soixante-quatorzième minute : l’avocate court au loin avec, au premier plan, en bas de l’image, le feu ardent allumé par le jet de bâtons de dynamite.
4,0
Publiée le 9 août 2009
Ce premier western de Mann n’est peut-être pas un chef d’œuvre mais à mon sens il vaut largement Winchester 73. Je suis peut-être mal placé pour juger n’étant pas un spécialiste du genre mais il me semble que les thèmes soulevés sont largement au niveau du film suivant de la tétralogie avec James Stewart. On voit que malgré la volonté affichée d’intégration (le héros a servi sous les couleurs de son pays) celle-ci demeure le plus souvent un vœu pieux. La prestation de Robert Taylor dans le rôle difficile d’un indien obligé de retourner à ses sources profondes à cause de la violence des blancs est tout à fait honorable. Louis Calhern fait un méchant détestable à souhait.
Film certainement mésestimé qu’il est urgent de réhabiliter dans la filmographie de Mann.
3,0
Publiée le 21 juillet 2011
Ce film d'Anthony Mann est l'un des tout premiers westerns pro-indiens avec La flèche brisée de Delmer Daves, si Mann fera beaucoup mieux par la suite (L'homme de la plaine en tête), ce film reste intéressant à suivre surtout pour le contenue. S'il y a un manque de souffle et que le film est en noir et blanc (vraiment dommage car on ne peut pas apprécier les paysages), le scénario est bon. Les personnages sont très fouillés et non manichéens et l'histoire est réaliste. La porte du diable dénonce l'injustice et le racisme qu'a connu le peuple indiens, ce qui en fait un film forcément intéressant.
4,5
Publiée le 8 janvier 2017
Pour se replacer dans le contexte, la Porte du Diable est sorti la même année que la Flèche Brisée. Bien que très différents l'un de l'autre en ce qui est le ton et l'intrigue, ces deux films partageaient le meme but qui était de réhabiliter les Indiens. Toutefois, Anthony Mann opte pour une approche beaucoup plus dramatique que Delmer Daves. Alors que la Flèche Brisée apportait un espoir de paix, la conclusion de la Porte du Diable se révèle d'un étonnant pessimisme : en plus de la mort du héros, le monde des Indiens y est montré comme irrémédiablement voué à la disparition, sans espoir de survie. Evitant tout manichéisme, le film délivre sa morale avec une grande force dramatique qui doit beaucoup à la performance de Robert Taylor, par ailleurs si remarquable que l'on en oublie son physique peu crédible pour un personnage indien. Un vibrant hommage au monde indien disparu qui nous laisse avec un serrement à la gorge. Une des grandes réussites d'Anthony Mann.
2,5
Publiée le 5 octobre 2023
Un western sombre et pessimiste qui dénonce le sort réservé aux Indiens d’Amérique, à travers le destin tragique d’un sergent d’origine indienne luttant pour la défense de ses terres, interprété par un Robert Taylor grimé et peu crédible.
4,0
Publiée le 5 février 2025
"La fleche brisée " de Delmer Daves est cité comme le premier film pro-Indiens mais cette même année 1950 sortait "La porte du diable" , autre Western pro-Indiens aussi, réalisé par Anthony Mann qui est moins connu mais qui mérite attention car il a des qualités. Ce long métrage offre une vision assez pessimiste des Indiens dont l'un d'eux a fait la guerre de sécession avec la cavalerie Américaine mais qui, au retour parmi son peuple, n'obtient pas d'avoir des terres avec ses amis Indiens par racisme à l'époque du Far West. Un sujet fort et gonflé où au cinéma de l'âge d'or d'Hollywood, les Indiens sont les méchants généralement. Anthony Mann réussit à créer une atmosphère pesante à l'histoire pour capter le spectateur. Il y a de superbes décors de prairies et montagnes bien filmés. Il y a aussi beaucoup de figurants et de bétails à l'écran. Robert Taylor assure et trouve la un des meilleurs rôles de sa carrière. Le casting secondaire est bien aussi. Un Western méconnu qui vaut d'y jeter un œil.
4,5
Publiée le 5 février 2025
Encore une lacune de comblé, car un western de Anthony Mann que je découvre presque par hasard, et qui est certainement l'un des tous meilleurs pro Indiens, comment ai-je pu passer à côté durant toutes ses années.
Il faut mentionner Robert Taylor, le visage tanné pour obscurcir sa peau, puisque contre toute attente, il joue un indien. Cet acteur est-il vraiment considéré à sa juste valeur, on le catégorie peut-être un peu vite dans ces rôles de chevalier qui on peut être contribué à sa gloire, mais, n'oublions pas ces autres rôles, comme celui-ci, ou celui du chasseur de bison, implacable dans la dernière chasse, ou même, dans le moyen Pampa Sauvage, où il jouait un personnage somme toute détestable.
Mais ici, dès les premières images on est happé par le film, le noir et blanc pourrait nous rebuté, car oui, le western c'est les grands espaces et le technicolor, mais, il n'en n'ai rien, on suit cet indien éleveur de bovins, qui veut réussir dans un pays libre, avec des convictions de liberté.
Mais il fait face, à la plus vil et la plus dangereuse des menaces, la parole du magistrat, fiel qui se repend comme le venin du serpent, il n'a pas à affronter une crapule à la solde d'un autre éleveur, il doit affronter la loi, les règles écrites par des hommes, et perdre son combat face à un homme qui utilise la loi pour se faire dresser impunément les uns contre les autres, les braves gens qui pourraient vivre ensemble en bonne intelligence.
Il y a une certaine tension, une certaine véracité, un parti pris sans ambiguïté, la cause Indienne est une noble cause, et ce film, de 1950 est une belle référence. A découvrir au plus vite, si vous êtes comme moi, et que vous êtes passé à côté de ce film.
3,5
Publiée le 17 avril 2024
Mann apporte un œil neuf sur le western et ce n'est pas la première fois. Si le héros l'indien Lance Poole est joué par Robert Taylor, bon acteur mais moyennement crédible dans cette position, le scénario est lui carrément orienté pour dénoncer l'injustice de traitement subie par la tribu des shochones dans le Wyoming.
L'avocat cynique qui rachète les terres des indiens est méchant à souhait. Autour de lui, s'agglutinent des gens ordinaires, jaloux entre autres par la réussite de cette lignée indienne… dans l'élevage, et dont le compte en banque est confortable!
La lutte pour l'espace - on n'atteint certes pas la flamboyance de La porte du Paradis!-, la lutte pour la place des femmes, avec cette avocate débutante, dont l'idylle prévisible spoiler: avec le bel indien n'aura pas lieu
, la lutte pour la reconnaissance, quand on a servi trois ans dans l'armée et revenu décoré. Mann expose et documente sa plaidoirie sans détour.
Au-delà des grandes espaces, la qualité de la mise en scène s'exprime par une série de gros plans expressifs qui ponctuent le récit fort à propos.
Le diable accueille la fin tragique d'un héros né cent ans trop tôt pour convoler avec la belle blanche.
cinéma Lumière - avril 2024
4,5
Publiée le 23 août 2019
Supérieur à "La flèche brisée" de Delmer Daves, pourtant très beau, mais qui véhicule une certaine utopie. Je crois qu'on est beaucoup plus proche de la réalité dans le film de Mann. Le conflit intérieur du personnage de Robert Taylor accentue la véritable violence de l'affrontement entre les nations, comme si les indiens étaient déjà irrémédiablement amenés vers leur déclin. Il y a des similitudes avec "Le sorcier du Rio Grande" de Charles M. Warren, moins brillant dans la mise en scène.
4,0
Publiée le 23 février 2013
Un western à voir obligatoirement si on est fan du genre. Déjà pour les paysages du Wyoming absolument splendides! Ensuite l'histoire pas si commune à l'époque (et toujours pas vraiment actuellement) de mettre en scène le point de vue des indiens face à l'inévitable vague de colonisation. Ici le traitement est sans trop de concession. Si l'apport du personnage féminin n'est pas toujours pertinent il apporte une dimension tragique dans le dernier dialogue. Et puis on se sent vraiment révolté pour ce héros de guerre qui est en quelque sorte trahi par le gouvernement qu'il a défendu.
3,0
Publiée le 22 novembre 2023
Injustice et racisme au menu de ce premier western d'Anthony mann, qui met en vedette Robert Taylor dans le rôle d'un indien (Lance Poole) ayant combattu pour son pays pendant la guerre de sécession mais qui découvre à son retour presqu'avec étonnement que, malgré tout, les choses n'ont pas changées : les indiens sont plus que jamais mal vus, d'autant plus ceux qui ont réussi.
Les bergers, contraints à l'affrontement pour la survie de leurs troupeaux, ne sont que l'instrument d'une Amérique avide d'espace représentée par un Louis Calhern (l'avocat Verne Coolan) absolument odieux.
Et ce ne sont pas les efforts de Paula Raymond, interprétant le rôle de Orrie Masters (l'avocate de Lance Poole), qui agit en quelque sorte en tant que médiateur, qui changeront la donne, l'obstination toute légitime de ce dernier à défendre son territoire le menant immanquablement à sa perte.
Anthony Mann réalise un très beau western avec de superbes paysages (dommage qu'ils soient filmés en noir et blanc) et des scènes d'action efficaces et bien mises en scène.
3,5
Publiée le 10 août 2016
La Légende et l'Histoire du Cinéma ont retenu que " la Porte du Diable "(1950) fut l'un des premiers Westerns (avec "La Flèche brisée de Delmer Daves) à dénoncer le sort réservé aux Indiens. A ce titre le film n'est pas sans faire écho à la situation des soldats noirs après la seconde guerre mondiale.On pourrait toutefois regretter que le rôle de l'Indien ait été donné à un Blanc (R.Taylor). Premier "véritable " western pour A. Mann qui fait néanmoins appel à J. Alton son chef Opérateur de sa période Film Noir. D'ailleurs Le film avec ses plans magnifiques en clair-obscur ou rapprochés bord-cadre avec une perspective en ligne de fuite fait clairement référence à cet esthétique et matérialise toute la tension contenu dans le récit. Film crépusculaire, funèbre mais généreux qui s'autorise même à confier le rôle de l' Avocat de l'Indien à un personnage féminin, contribuant à évoquer dans le même temps les problématiques racistes et sexistes . une première tentative d'Intersectionnalité cinématographique ?
4,0
Publiée le 12 avril 2012
C'est sûr qu'ils font sourire ces westerns pro-indiens aujourd'hui. Pourtant, au-delà du fait qu'une telle entreprise était très courageuse à l'époque, ce qui marque est la capacité d'Anthony Mann à frôler régulièrement la caricature sans jamais y tomber. Au contraire, on ne peut que s'incliner devant la force d'un propos cohérent, doté d'un scénario à enjeux et ne lésinant ni sur l'action, ni sur la psychologie. Il suffit d'ailleurs de voir les rapports complexes et intenses qui unissent Lance Poole et Orrie Masters pour s'en convaincre : leur attirance mutuelle sera ainsi toujours barrée, mais plus par eux-mêmes que par les événements extérieurs. Car le héros du film n'a rien d'irréprochable : lui non plus n'évolue guère face au monde qui s'ouvre à lui, et si sa cause est assurément juste, il n'en est pas moins prêt à sacrifier des centaines de vie en son nom, se montrant au fond lui aussi intolérant, si ce n'est peut-être à la fin où la raison finit par l'emporter. Pas de « happy end » d'ailleurs, juste le constat que chacun sera allé jusqu'au bout de ses convictions, de son combat, quitte à y laisser la vie. Belle réussite, à l'image d'un Robert Taylor totalement inattendu en Shoshone, bien entouré par le toujours excellent Louis Calhern et la jolie Paula Raymond.
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