Le dernier western de Clint Eastwood. L’acteur profite de son âge désormais avancé pour faire un film sur son personnage de cow-boy récurrent, cette fois-ci loin des coups de flingues gratuits et des insultes commandées. L'histoire commence avec une prostituée, qui est défigurée au couteau par un client. Le shérif de la ville, Daggett, impose au coupable une amende de sept chevaux à verser au proxénète. Les prostituées de la maison close, indignées par la clémence du shérif, réunissent mille dollars et les promettent à quiconque tuera le coupable et son complice. Loin de là, dans une ferme isolée, William Munny, tueur repenti à la sinistre réputation, élève seul son fils et sa fille et tente d'assurer leur quotidien depuis la mort de sa femme Claudia. Ayant besoin de cet argent, il reprend sa carabine et son six-coups pour rejoindre le Kid. En chemin, il convainc son ami et ancien comparse Ned Logan de le suivre dans l'affaire. Logan, autrefois très habile avec sa Spencer et qui connaît toutes les atrocités qu'a perpétrées Munny, est devenu un paisible fermier. Sous le regard désapprobateur de la femme de Logan, tous deux partent à la recherche des deux malfrats. Clint Eastwood ne joue pas l’autodérision mais plutôt l’enterrement d’une époque qu’il estime révolue et le fait bien, avec juste ce qu’il faut d’authenticité et de savoir-faire pour ne pas tomber dans un énième film de flingues dans le désert. Il étale ici sa maîtrise du genre et affiche clairement une histoire de rédemption et de juste milieu, mettant son personnage dans une position unique : ni héros, ni méchant, juste un vieil homme dépassé par les évènements, luttant pour des valeurs qu’il juge justes et se cherchant encore (renouer avec son passé de tueur alcoolique ou élever sagement ses enfants sans histoires). Psychologiquement, on n'a rarement vu mieux dans le genre. Des personnages détruits, soit par leur sombre passé, leur condition, leur soif de pouvoir. Une profondeur inédite, ou chaque action prend un sens tout particulier. Que ce soit Clint Eastwood nous montrant que la rédemption de son personnage est vaine, Morgan Freeman qui assure an amis ayant perdu ses facultés ou encore Gene Hackman, glaçant en shérif sans pitié. Une photo sublime et une musique discrète poursuivent ces héros déchus, prisonniers de leur condition. La réalisation est maîtrisée, la musique discrète poursuit ces héros déchus, prisonniers de leur condition, les décors et la photo sont tout bonnement superbes. Si l'histoire est à première vue classique, elle se révèle passionnante de bout en bout. Le scénario nous prend aux tripes dès le départ, et provoque en nous des sentiment très forts, de haine, de violence. Une réflexion sur le passé, le temps qui passe, la violence, le repentir. Il faut reconnaître que c'est un très grand film, poignant, marquant, crépusculaire, brillant. Ce western est superbe, de part sa qualité et ses acteurs, et aboutit sur la réflexion sur la violence et la nature des hommes.