Avec Unforgiven, le désormais vétéran Clint Eastwood offre une toute autre approche du western conventionnel, l'exact opposé du spaghetti auquel nous avait habituer Leone, mentor de Clint durant les années soixante dix. Le bon vieux Eastwood a juger bon d'offrir une nouvelle perspective au genre qui l'a popularisé ( et qu'il a pendant longtemps incarner ). En effet,vous pouvez tirer un trait pour espérer admirer un héros peu causant, as de la gâchette, charismatique à souhait. Ici, un ancien outlaw reconverti en paysans miséreux vivant autour des cochons, en compagnie de ses deux enfants. Il faudra dès lors s'habituer à voir le héros, William Munny, peiné lorsqu'il s'agit de grimper sur son destrier d'occasion, ou à l'observer, essayant de se refaire la main, avec ses armes qu'il n'a pas utiliser depuis une bonne décennie.
Inhabituel, mais couillu comme jamais. Maintenant, notre légendaire meurtrier se doit de reprendre les armes, afin de s'emparer d'une prime visant à tuer deux cow-boys ayant salement défigurer une prostituée. Et c'est là que l'un des majeurs problème se pose : la justice du shérif de Big Whiskey ayant été outrageuse ( et donc clairement rageante ), on en oublierait presque les deux salopards et le crime qu'ils ont commis. Personnellement, en tant que spectateur, je me focalisait plus sur le personnage haïssable de Gene Hackman, Little Bill, que sur les deux autres. Car la cruauté et l'indifférence de Bill a reçu nettement plus d'intention que l'acte barbare des deux gus. Donc, de ce fait je trouve qu'on oubli presque les enjeux de l'histoire. La mission est de tuer les deux criminels et non Little Bill. Et ça j'ai eu du mal à l'accepter et je suis sûr que vous aussi. Il y a donc pour moi un problème dans le déroulement de l'histoire, et donc un défaut dans le scénario. Ce qui m'amène au problème suivant : on apporte beaucoup trop de temps d'écran à Hackman à mon gout. Attention, je ne dis pas que je ne l'aime pas, je dis juste qu'il apparaît trop souvent et en plus à des intervalles trop irréguliers ( et parfois même assez hasardeusement ). Je trouve même qu'il est plus présent qu'Eastwood, c'est dire. Impitoyable possède un énorme casting en plus d'Hackman, Eastwood se paye les services de Freeman, Richard Harris, et du jeune et convaincant Woolvett. Doté d'une excellente photographie, Impitoyable est beau à voir. Unforgiven malgré quelques faiblesses est un western audacieux, plein de ressources, farfouillant dans la psychologie d'un homme lorsque celui-ci hésite à appuyer sur la détente, et démontre la non inefficacité d'une violence outrageusement utilisée. Impitoyable est un western iconoclaste superbement réalisé, qui prouve encore le talent d'Eastwood à se démener derrière et devant une caméra, ce qui n'est pas une chose facile.