Un film d'une rare beauté, et plus précisément : d'une rare intensité.
Car c'est vraiment le mot qui caractérise ce film, autant dans les scènes épiques, dramatiques que romantiques (et oui : il y a les 3).
Les superbes musiques de Trevor Jones n'y sont pas pour rien, mais ce n'est pas tout. Les acteurs sont magnifiques, autant chez les blancs que chez les indiens, rien n'est laissé au hasard.
L'histoire et le scénario sont plus que solides (tirés d'un roman), avec un travail quasi-documentaire sur les habitudes guerrières de l'époque, les modes de vie des indiens, les différentes tribus, les politiques occidentales en Amérique du nord, les fantasmes coloniaux...
Brutalité, poésie, action, drame, amour, flèches et carabines au rendez-vous !
Plusieurs scènes et répliques sont clairement cultes :
l'attaque des Hurons dans la clairière, le baiser sous les canons, le sacrifice de l'amoureux éconduit, le combat final en remontant les falaises...
La scène finale est une véritable leçon de cinéma ! Et de vie ! Michael Mann s'impose en maître.
La psychologie des personnages est aussi particulièrement soignée, et sans discours : un court plan, un simple geste, un regard rapide mais bien filmé, suffisent à décrire toute la complexité d'un protagoniste, et à nous le faire aimer.
Pas de manichéisme dans cet oeuvre complète, à l'image du héros, né blanc, mais élevé dans la prairie : colons et indiens défendent leurs causes avec noblesse et fougue, mais aussi avec leurs travers.
Une forme de simplicité bienvenue également, l'histoire et les personnages prennent tout l'écran, pas de décors fanfaronneux, ni de costumes de fêtes foraines, une vraie reconstitution crédible, on est dedans.
L'homme et la femme, la perruque et le scalp, la nature et la guerre, la cruauté et l'abnégation. Quel film !
Évitez la version de Netflix, où quelques scènes ont été retirées, et préparez vos mouchoirs...